L’incapacité de l’alternance entre la gauche et ce qu’on appelle la droite est désormais ancrée dans les esprits : depuis 1981, elle n’a jamais arrêté le long déclin de notre pays ni même apporté une solution aux problèmes les plus cruciaux. Rendu stérile sur le plan social, la gauche s’est repliée sur les problèmes sociétaux, ajoutant la décadence au déclin. La “droite” a, selon une tradition nationale, été une fois encore la gauche avec vingt ans de retard, célébrant aujourd’hui ce qu’elle combattait hier, en un piteux ralliement.
Le spectacle d’élus accrochés à leurs sièges plutôt que passionnés pour l’amour de la France a ôté tout respect pour les “politiciens”. Les “affaires” n’ont rien arrangé, et après celle montée en épingle pour évincer François Fillon, les Français ont pour beaucoup espéré qu’un homme jeune et apparemment brillant allait briser le système. C’était une aveugle illusion puisqu’il en est un pur produit.
Parvenu au pouvoir par le socialisme dans sa version strauss-kahnienne, il est l’homme de la technocratie et de la finance mondialiste, de l’alliance entre la haute fonction publique et les milliardaires, l’élu de Davos, celui qui va en finir avec ces vieilleries que sont le peuple souverain, la nation, la France, pour asseoir plus complètement la gouvernance des sachants, tout en recyclant ses amis socialistes. Les Français ont fui Charybde et ils sont tombés dans Scylla. Depuis quatre ans, ils sont soumis à une avalanche de catastrophes, mais bercés par la douce musique des médias complices financés par les amis du président. De la révolte des gilets jaunes, ces Français périphériques ulcérés par une fiscalité oppressive et injuste, jusqu’à l’alerte lancée par les militaires sur la menace de guerre civile qui pèse désormais sur notre société, notre pays n’a connu qu’une évolution suicidaire masquée en partie par les longs discours élyséens profitant éhontément de la crise sanitaire qui n’avait, cependant, pas été anticipée, même à court terme. D’un état d’urgence à un autre, on a habitué le peuple à subir la restriction de ses libertés, et la propagation des peurs virales l’a même rendu en partie complice. Le régime macronien, c’est le syndrome de Stockholm : les otages sont séduits par celui qui les enferme.
Les Français ne croient plus guère aux élections. La fin du confinement va-t-elle leur faire retrouver le chemin des urnes ? Au-delà des régionales, c’est la présidentielle qui reste la butte témoin de notre démocratie ruinée. Depuis l’instauration du quinquennat, le pouvoir législatif n’est plus que l’ombre de l’Elysée. Les électeurs avec cohérence offrent une majorité au président qu’ils viennent d’élire. Lorsque celle-ci n’est constituée que de godillots désignés par le candidat élu, et dépourvus de la moindre légitimité personnelle, on a quitté les rives d’une véritable démocratie pour s’aventurer dans les rapides d’une autocratie du bon plaisir où les lubies et les préjugés du monarque ont force de loi, puisque la ligne d’un parti n’est même plus là pour en fixer les limites. Or, les Français ont élu un homme qui les méprise, qui gomme l’histoire de France, c’est-à-dire leur identité, qui favorise l’immigration et l’ouverture accrue des frontières, en niant le rôle évident des immigrés non assimilés, Français de papier parfois, dans la délinquance et la violence qui envahit notre pays.
Le déséquilibre de nos institutions est d’autant plus insupportable qu’il offre un pouvoir immense à un homme qui peut être fort mal élu, non pour lui-même, mais contre l’autre par des électeurs de moins en moins nombreux qui ne le choisiront que par défaut. Faute d’espérer l’homme providentiel que suppose notre Constitution, il faut donc retrouver la démocratie par un autre chemin, celui de la démocratie directe. Seul le recours systématique au référendum d’initiative populaire pourra trancher le nœud gordien qui étrangle la France.
Christian Vanneste
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