Ce 25 juin, Mediapart a publié un long article intitulé : « Europe 1 : le danger Bolloré, la complicité publique ». Ce texte pose une question importante et légitime, ce qui n’est déjà pas si mal, car, en général, les islamo-gauchistes, les genristes, décoloniaux, cancel et autres woke nous ont plutôt habitués au déni de réalité, ce syndrome psychiatrique.
La question est relative à l’indépendance de la presse. Le bon fonctionnement d’une vraie démocratie, en effet, passe nécessairement par une communication et une information transparentes, complètes et objectives. Malheureusement, les affrontements idéologiques, les luttes partisanes pour conquérir et conserver le pouvoir, les lobbys, les réseaux, les pressions des intérêts économiques visent la mainmise ou l’influence sur l’information. Nous sommes de plus en plus soumis aux abus des médias, qu’ils soient officiels, mainstream, d’opposition, dissidents, ou qu’il s’agisse des réseaux sociaux. Mais la question, telle que posée par Mediapart, est biaisée, sectaire. Car à partir des années Mitterrand (1981) se sont ouvertes de vastes perspectives d’emplois, notamment dans les médias et la culture, pour les trotskistes de Mai 68, puis pour les serviteurs zélés du PS. En tout, trois mandats présidentiels de gauche et un de Macron : 24 ans de sinécures bien payées. Mediapart se garde bien d’évoquer cet entrisme des gauchistes, tout aussi critiquable que les influences de groupes financiers sur les médias. Ils en ont bien profité mais, leur public et leur électorat se réduisant comme peau de chagrin, ils s’inquiètent désormais plus de leur avenir professionnel que de la « menace fasciste ».
Il reste encore un petit lectorat dont il faut bien entretenir la parano. Les thèmes et le vocabulaire habituels déployés dans l’article peuvent être classés en quatre catégories : les fantasmes, la victimisation, le complot, les méchants complices et les héroïques résistants.
Les fantasmes tournent autour de l’idée que tout ce qui n’est pas gauchiste (le bien) est fasciste (le mal) ! Le risque de « fascisation des esprits » est mentionné une seule fois mais, en écho, on trouve les mots « droite radicale » (5 fois), « extrême droite » (4 fois), « réactionnaire » (1 fois), autant de concepts qui ne sont jamais définis. Parfois, ce sont les adjectifs choisis qui sont chargés de corser ou de rappeler les substantifs précédents : « sinistre » (2 fois), « sulfureux » (1 fois), « idées rances » (2 fois), « comportements discriminatoires » (2 fois), « inciter à la haine » (2 fois), « stéréotypes infamants » (2 fois).
La victimisation est construite autour d’incidents évoqués dans un flou complet des faits : celui du journaliste qui « aurait (sic) surpris une employée en train d’enregistrer les propos prononcés au cours d’échanges, la soupçonnant (sic) de le faire à la demande de la direction. Réagissant très vivement [on n’en saura pas plus sur les faits], le journaliste a par la suite été mis à pied. » Et il y a aussi le cas d’une humoriste démissionnaire après avoir reçu un message (mais on ne sait pas de qui). Mediapart en conclut que ce sont des « purges » (sic) qui s’annoncent.
Le complot, c’est évidemment celui de la finance, alliée à la droite radicale, avec l’onction de l’État, et notamment de Hollande : « Les dérives d’Europe 1 sont accompagnées de chasses aux sorcières fréquentes, avec l’éviction des voix dissidentes. Des animateurs talentueux, soupçonnés de sympathies communistes, ont été ainsi chassés de la maison. »
Enfin, il y a les méchants complices et les héroïques résistants. Parmi les premiers, évidemment Zemmour (le « multicondamné »), mais aussi Sonia Mabrouk, qui a droit a un traitement spécial : « Ouvertement réactionnaire, faisant campagne sur toutes les thématiques néoconservatrices, elle milite constamment en faveur d’idées proches de celles de la droite radicale ou de Valeurs actuelles. Le titre de son dernier livre, Insoumission française. Décoloniaux, écologistes radicaux, islamo-compatibles : les véritables menaces (L’Observatoire, 2021), résonne comme un programme, faisant entendre une petite musique très proche de celle du Rassemblement national. » « Robert Namias ou Gérard Carreyrou ratiocinent les mêmes idées rances. » Quant à Elkabbach, il invitait le père Le Pen dans les médias et même riait avec lui (dixit Paul Amar).
D’ailleurs, ce dernier est un « gentil » (puisqu’il était choqué), et d’ailleurs, aussi, la rédaction d’Europe 1 s’est mise en grève le 18 juin.
Félicitons-nous : le gauchisme l’écume aux lèvres n’a plus rien à dire.
Henri Temple
https://www.bvoltaire.fr/psychanalyse-dun-discours-dextreme-gauche-le-cas-mediapart/