Dans ses deux derniers Journaux de bord (621 et 622), Jean-Marie Le Pen souhaite un “redressement politique, intellectuel, moral” du RN et condamne la normalisation comme étant une “faute politique“ qui “pourrait entraîner des échecs électoraux à venir si cette position était maintenue” :
“Le FN était intéressant dans la mesure où il se présentait comme une alternative à l’ensemble du système, avec un programme (…)
Aujourd’hui, ou Marine Le Pen revient aux fondamentaux, qui ne consiste pas seulement à les énoncer mais à les faire vivre, sur l’immigration, l’insécurité, avec une reprise de la virilité, de la netteté des positions ou bien ce sera sa disparition. Ou bien Marine Le Pen retrouve les accents des combats précédents ou bien elle va progressivement s’effacer (…)
Marine Le Pen a une obligation, de préciser ses positions et de revenir aux positions qui avaient fait la force et l’espérance de croissance du FN (…) La politique d’adaptation, de rapprochement du mouvement par rapport au pouvoir, à la droite ordinaire même, a été sanctionnée sévèrement”
De son côté, Bruno Gollnisch, qui a été complètement écarté des instances décisionnelles du RN depuis des années, espère une remise en question :
Il n’en reste pas moins qu’il nous faudra aussi nous interroger sur plusieurs points : nos positions sont-elles assez claires, assez audacieuses, assez comprises dans l’opinion publique pour former un programme simple et cohérent de redressement de notre pays ?
L’éviction de Jean-Marie Le Pen, et la non-réinvestiture de nombreux cadres qui n’avaient pas démérité n’ont-elles pas érodé le sentiment affectif, bouclier de toutes les tempêtes et moteur de l’enthousiasme militant ? Le pays croit-il en notre compétence, et, s’il n’y croit pas assez, ne serait-il pas utile de les lui montrer par des initiatives telles que la constitution d’un “pré-gouvernement”, à l’instar des “Shadow Cabinet” à l’anglo-saxonne, dont Jean-Claude Martinez avait pris l’initiative autrefois, de façon à prouver ainsi que nous disposons de personnes parfaitement capables d’assumer les responsabilités gouvernementales, et dont les titres, l’expérience, la compétence, n’ont rien à envier, au contraire, aux titulaires actuels ?
Faute de temps, il est douteux que le prochain congrès du RN à Perpignan (…) ait la possibilité d’engager cette réflexion ; du moins faudra-t-il l’amorcer.