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Zemmour à l’offensive, par Etienne Defay

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La question n’est pas de savoir s’il sera candidat mais quand est-ce qu’il se présentera. Le polémiste, journaliste et essayiste le plus détesté et admiré de France semble être sur le point de se lancer dans la plus grande bataille de sa vie. Tandis que le RN se rassemble ce week-end à Perpignan autour de sa candidate déclarée, l’entourage du journaliste a senti un vent favorable au lendemain des régionales, un vent certes chargé des relents de défaite et d’indifférence, mais un vent qui semble avoir soufflé assez fort pour ouvrir un créneau.

Zemmour président… Ces deux mots tiennent en un seul : fantasme. Fantasme de la droite orpheline, fantasme de ceux qui voient la France s’effondrer et qui se refusent à voir en Marine Le Pen un chef naturel et dans le RN une fusée suffisamment puissante pour percer le plafond de verre qui étouffe les initiatives patriotes. Zemmour, ce fut une voix sur le service public qui commença tranquillement à faire voler en éclat les certitudes toutes-puissantes de la gauche. Zemmour, ce fut un livre édité chez Ring et écrit par Geoffroy Lejeune qui imaginait comment le polémiste pourrait accéder à la fonction suprême. Zemmour, c’est la promesse d’une campagne relancée, brisant le duel Macron-Le Pen qui ne fait rêver personne. Zemmour, c’est la promesse pour ses troupes d’une campagne glorieuse et fulgurante. Dusse-t-elle mener à la défaite.

Au RN, on fait mine de ne pas y faire attention mais tous les regards sont braqués vers le moindre geste de cet adorateur de Jacques Bainville qui semble refuser de finir sa vie, à l’instar de l’historien, dévoré par le remords de ne pas avoir pris part à la bataille politique. Ou de se cantonner à un rôle métapolitique, autre sophisme pour rester à quelques encablures du champ de bataille à surveiller le stock de flèches. Zemmour entretient donc savamment l’ambiguïté pour garder sa tribune quotidienne à CNews et s’inviter chaque soir dans le salon des Français pour y distiller sa pensée. Pour autant, l’heure de la clarté approche à grand pas. Déjà le grand public, au moins les journalistes, découvrent quelques nouvelles têtes incarnant l’entourage d’Eric Zemmour. On peut citer l’énarque Sarah Knafo, le directeur de cabinet LR Antoine Diers, le jeune Stanislas Rigaut, cofondateur de l’Etudiant Libre ou encore le lyonnais Jean Fondain. De manière plus périphérique, citons aussi le militant et restaurateur aixois Morgan Trintignant ou encore le maire d’Orange Jacques Bompard. C’est d’ailleurs le principal écueil de l’entourage de Zemmour : s’assurer de ne pas être représenté par des déçus, recalés, exclus du RN afin de ne pas créer cette dynamique sur des rancœurs recuites et mijotées depuis plusieurs années.

Quand annoncera-t-il sa candidature donc ? On sait qu’il doit sortir un nouveau livre à la rentrée. Gageons qu’il sera programmatique ou tout du moins porté vers l’avenir. Son éditeur historique Albin Michel a par ailleurs fait savoir qu’il se séparait du journaliste. Un moyen pour lui de clarifier l’intention puisque Gilles Haéri, président d’Albin Michel a déclaré ce mardi à l’AFP que « Zemmour a récemment confirmé son intention de s’engager dans la présidentielle et de faire de son prochain livre un élément clef de sa candidature ». On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. Voilà l’occasion inespérée de faire mentir l’adage.

Etienne Defay

Article paru dans Présent daté du 30 juin 2021

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