Le gouvernement se réjouit. Il se réjouit tout le temps ! Même quand ça va mal. C’est une maladie. Elle porte un nom : c’est la MACRONITE ! Mais elle a une utilité : vanter les mérites, même usurpés, du président de la République et candidat à sa prochaine réélection.
Si le nombre de bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) avait beaucoup augmenté pendant la phase aiguë de la crise sanitaire, il est en net recul ces derniers mois et les chiffres publiés en fin de semaine dernière sont instructifs et surprenants.
Après le premier confinement, on avait constaté une nette hausse, près de 10%, du nombre de personnes au RSA. C’était, en toute logique, lié à la forte hausse du chômage, et notamment du chômage de longue durée. Mais on pouvait craindre que ce mouvement s’aggrave, car on observe habituellement un décalage : en cas de récession, au début, les chômeurs sont bien indemnisés, jusqu’à ne plus avoir de droits, hormis le Revenu de solidarité active.
Or c’est l’inverse qui se produit : avec la baisse des derniers mois, le nombre de bénéficiaires du RSA est déjà revenu à son niveau d’avant crise. Soit 132 000 personnes de moins depuis le pic de novembre 2020.
Comment expliquer ce résultat ? C’est lié d’abord au rebond de la croissance et aux créations d’emplois qui l’accompagnent. On craignait 1 million d’emplois détruits dans cette crise, on est finalement à 200.000 postes de moins, et le chômage devrait revenir à son niveau d’avant crise d’ici la fin de l’année. Mais c’est lié surtout au retour des contrats courts, dans l’hôtellerie-restauration, les loisirs, le tourisme, la culture. On le voit avec le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois qui chute, c’est la catégorie A, alors que les inscrits à Pole emploi qui travaillent une partie du mois, la catégorie C, ne baissent pas voire augmentent. Comme ils ont des revenus d’activité, ils perçoivent moins de RSA, voire pas du tout.
C’est donc dû aux « petits boulots » et non pas à l’efficacité du gouvernement d’Emmanuel Macron.
On compte d’ailleurs encore près de 2 millions de bénéficiaires du RSA, et la durée moyenne du chômage s’est allongée. Il y a aussi le problème des jeunes, qui n’ont pas droit au RSA… On sait que les jeunes, étudiants notamment, ont subi de plein fouet les confinements : exit les baby-sittings ou les jobs dans les fast food. Là encore, la reprise de ces activités apporte un bol d’air. Mais pourront-ils vivre longtemps à ce prix-là ? Non, bien sûr.
Quant au revenu minimum, la réponse du gouvernement réside dans le dispositif de la garantie jeunes – une allocation de près de 500 euros conditionnée à un parcours, une formation. Les derniers chiffres montrent un bond de 30% des bénéficiaires au printemps, c’est encourageant. Mais attention, on en est à 110 000 quand l’objectif pour 2021 est fixé à 200 000. Et le gouvernement voudrait généraliser le dispositif, pour tous les jeunes ni en emploi ni en formation. Soit une cible de près d’un million. Cela montre l’ampleur du chemin à parcourir, et des moyens à y consacrer.
Y parviendra-t-on ? C’est hélas peu probable.