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Affaire des sous-marins – Une crise diplomatique majeure

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Le feuilleton se poursuit sur le revirement australien sur l’achat de sous-marins français par l’Australie. Du côté français, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rappelé vendredi ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie. « Une décision exceptionnelle (…) justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces effectuées (…) par l’Australie et les Etats-Unis ». Les ambassadeurs ont été reçus par Macron dimanche soir. Quant au porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, il a annoncé un échange entre Macron et Biden, l’entretien ayant été sollicité par le président américain.

Macron réclame des explications sur ce qui « s’apparente à une rupture de confiance majeure » et aimerait savoir « comment ils entendent sortir de ce contrat » tout en demandant des « compensations ». Bref, à Paris, on ne décolère pas.

De son côté, le gouvernement de Canberra a sorti des justifications par la voix de plusieurs de ses ministres. Pour le Premier ministre australien, Scott Morrison, le gouvernement français connaissait les « profondes et graves réserves » de Canberra sur les sous-marins français, et ce bien avant la rupture du contrat. Affirmant n’avoir agi qu’au nom de l’intérêt national du pays, il indique avoir soulevé les problèmes relatifs à l’accord « il y a quelques mois ». Les « réserves » portent sur le « fait que les capacités du sous-marin de classe Attack ne répondaient pas à nos intérêts stratégiques ». Le Premier ministre invoque les conseils des services australiens de renseignement et de la défense « qui estimaient que cela irait à l’encontre des intérêts stratégiques de l’Australie ».

Même son de cloche chez les ministres australiens de la Défense et des Finances. Pour le premier, les sous-marins nucléaires français n’auraient pas fait l’affaire en raison de leur nécessaire rechargement. Or l’Australie étant dénucléarisée, seuls les sous-marins américains – pourtant nucléaires – convenaient. Quant au ministre des Finances, Simon Birmingham, il affirme que son gouvernement a été « franc, ouvert et honnête » sur les préoccupations relatives à un contrat qui aurait dépassé le budget initial et pris des années de retard. Des remarques dont il aurait fait part au ministre de la Défense, Florence Parly, qui dément fermement les propos : « nous n’avons jamais été mis au courant des intentions australiennes. Ses affirmations sont inexactes ».

Explication embarrassée de Canberra qui tente de justifier une rupture brutale sur un terrain technique ? Ou négligence des Français avertis en amont comme le laissent entendre les officiels australiens ? Mais cette nucléarisation fait aussi réagir Pyongyang. Pour un responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, la nouvelle alliance « Aukus » nouée entre Canberra, Londres et Washington relève « d’actes extrêmement indésirables et dangereux qui vont troubler l’équilibre stratégique dans la région Asie-Pacifique et vont déclencher une course à l’armement nucléaire ».

François Hoffman

Article paru dans Présent daté du 20 septembre 2021

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