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À la Journée du conservatisme, Zemmour étrille LR et ébauche un programme

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Vu sur BoulevardVoltaire par Marc Baudriller

Pour la première fois, lors de la Journée du conservatisme à Asnières, ce dimanche 26 septembre, Éric Zemmour a évoqué une ébauche de ce qui pourrait être un programme politique.

Accueilli comme une rock star, l’ancien chroniqueur de « Face à l’info », sur CNews, a d’abord attaqué vigoureusement les dirigeants de LR qui refusent sa participation aux primaires du parti. « J’ai connu Pierre Messmer, Alain Peyrefitte, Pierre Mazaud, Édouard Balladur, Jacques Chirac, Charles Pasqua, Philippe Séguin et Mme Marie-France Garaud, a énuméré Éric Zemmour. Où sont-ils passés ? Qu’êtes-vous devenus ? Qu’est-ce que c’est, que cette famille ? Qu’est-ce qui la soude ? De quelles valeurs parlez-vous lorsque vous parlez des valeurs de la droite ? J’ai le sentiment, moi, de rester fidèle aux valeurs de la droite que j’ai connue. Qui, parmi eux, les respecte encore ? Qui les connaît, d’ailleurs ? » 

Il se dit soutenu par la base du parti, « mais ses chefs regardent ailleurs ». Zemmour argumente, pousse ses feux contre ce qu’il voit désormais comme « un parti de notables centristes qui a trahi l’héritage du général de Gaulle, qui a trahi l’héritage de  et même l’héritage du RPR des années 1990 ». Dans la même veine, le presque candidat a stigmatisé « ceux qui ont exclu de leur liste tous les conservateurs au profit de militants LGBT ». Il pointe l’ambiguïté de la droite classique vis-à-vis de Macron. « Aujourd’hui, tous reprennent mon discours pour tenter de vous séduire, ne soyez pas dupes, demande-t-il. Les anciens chiraquiens qui voudraient vous représenter se disent opposants de Macron, mais que lui opposent-ils vraiment ? Rien ne les sépare ! Ils ont liquidé votre héritage. »

Mais cette philippique implacable ne suffit pas. Le candidat Zemmour devra proposer un projet. Lors de cette première édition des Journées du conservatisme, il a lancé quelques grandes lignes.

« Que voulons-nous conserver ? J’ai essayé de faire une petite liste », annonce Zemmour, qui commence par l’école. « L’école de l’effort et de l’autorité, celle qui fabriquait des Français qui savaient lire, écrire, compter, loin de la propagande politiquement correcte. » Après l’école, Zemmour cite la langue. « Nous voulons aussi conserver notre langue, notre chère langue, la plus belle du monde, d’une clarté et d’une limpidité exemplaires. » Zemmour entend aussi « conserver » un peuple « en danger »« Il ne doit être dissous ni dans l’Europe ni dans l’Afrique », dit-il. Cette liste plus poétique que technique balaie aussi l’esthétique et l’architecture d’État. « Je veux retrouver le goût du beau à la française contre la laideur fonctionnaliste et les délires de l’art contemporain. » Il mentionne la conservation de « nos paysages produits de la main de nos paysans français depuis mille ans », appelle « une écologie enracinée de droite qui replace l’homme au cœur, car l’écologie est fondamentalement conservatrice ». Zemmour n’oublie pas l’industrie : « Trop de charges, trop d’impôts, trop de normes : nos industriels s’en sont allés pour ne pas mourir et nos travailleurs ont perdu leur emploi et continuent pourtant de payer pour une  sans travail. » Enfin, il entend « rétablir notre conception de la justice,  sociale d’abord pour que la solidarité nationale redevienne nationale ». Et veut « que la  soit la bouche de la loi et non pas l’instrument des minorités », qu’elle « condamne les délinquants et non pas la pensée ».

Au terme de ce discours qui n’est plus celui d’un journaliste, Zemmour, drapé dans un costume gris, conclut sous les applaudissements : « Je veux tout simplement que la France reste la France, je crois que les Français le veulent aussi et que s’ils le veulent vraiment, nous y arriverons enfin. » Pas de quoi doucher la ferveur qui entoure le candidat, notamment auprès des jeunes alors que, dans la salle, quelques conservateurs pincent le nez. Certains jugent sévèrement l’accueil royal fait à Zemmour. Le conservatisme n’est pas unanime.

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