En instaurant un apartheid sanitaire, en montant les vaccinés contre les non-vaccinés, en faisant de l’autorisation et de la surveillance généralisée la nouvelle norme sociale, Macron met en place une dictature sanitaire sans justification… sanitaire.
Ce ne sont pas des mesures de santé publique que Macron a annoncées le 12 juillet et met depuis en place à marche forcée. C'est un changement de régime. Un régime d’apartheid. De contrainte. Un régime de lutte de tous contre tous et de surveillance généralisée. Un régime de chantage social sans précédent dans un pays démocratique, hormis peut-être Israël. Un régime basé sur le mensonge.
Exagéré ? Complotiste ? Commençons par le dernier point. Nous sommes certes habitués aux mensonges gouvernementaux, et pourtant Macron bat des records. II a justifié ses mesures liberticides par la diffusion rapide du variant delta. C'est un fait. Mais partant d' un nombre de cas très bas au départ, on arrive a 7917 cas au 17 juillet. II faut inclure dans ce calcul la multiplication par quatre du nombre de tests en deux jours, ce qui fausse les courbes. Soulignons que le nombre moyen d'entrées en soins critiques augmente pour atteindre péniblement... 36 sur toute la France au 20 juillet. Toujours à cette date, on déplore 17 décès quotidiens en moyenne, en baisse de 19 % sur sept jours. Ces derniers indicateurs montrent la faiblesse de la menace. Bouleverser la vie des Français pour si peu est donc totalement disproportionné.
Dans le discours catastrophiste sur un variant delta, qui, c'est vrai, est bien plus contagieux (+ 60 % par rapport au précédent), on omet sciemment de nous dire qu'il est bien moins virulent que son prédécesseur : son taux de létalité (nombre de morts/personnes infectées) est de 0.2 %, contre 1.9% pour le variant anglais, selon le ministère britannique de la Santé. Ses symptômes se confondent facilement avec ceux d'un rhume.
Une chance pour la France ?
Avec les progrès des soins hospitaliers. le variant delta serait un moyen d'acquérir l’immunité collective à peu de frais. Ceci sans même parler des soins précoces (hydroxchloroquine, ivermectine, etc.), toujours interdits en France malgré les centaines d'études prouvant leur efficacité, dont une récemment publiée par l’Institut Pasteur et dont Macron n'a pipé mot.
Car pour lui, c’est le vaccin ou rien. Si formellement, il ne revient pas sur sa parole de ne pas rendre le vaccin obligatoire pour tous, de fait, les mesures détaillées plus bas visent à ne pas laisser le choix aux réfractaires. Là encore, Macron se fonde sur le mensonge. Les vaccins sont conçus pour empêcher les contaminés de développer des formes graves de la maladie et s'en acquittent plutôt bien, même si leur efficacité baisse à chaque nouveau variant. De 90 % contre la première souche, l’efficacité du vaccin Pfizer tombe à 64 % pour le delta, a admis Tel-Aviv. Au Royaume-Uni, étrangement, la courbe d’infection des non-vaccinés baisse depuis début juillet, tandis que la courbe qui mesure le nombre de vaccinés nouvellement infectés grimpe depuis mi-mai, au point d'avoir dépassé la première dose rend même très infectieux pendant quelques jours. Cependant, les personnes complètement vaccinées seraient environ moitié moins contagieuses que les autres. Se vacciner devrait donc rester un choix personnel, à faire en mettant en balance les risques lies au virus et ceux encourus avec ces produits encore en phase expérimentale jusqu'en 2022 ou 2023.
À propos du vaccin, on parle de 18 125 morts et plus de 1,9 million d'effets secondaires enregistrés dans la base de pharmacovigilance européenne au 10 juillet. Aux États-Unis, le nombre d'admissions aux urgences attribuées au vaccin a dépassé celui lié au virus à la mi-juillet. Et ceci sans parler des effets possibles à long terme, en particulier sur les plus jeunes.
Pourquoi dès lors obliger - « dans un premier temps », dixit Macron - le personnel hospitalier, des Ehpad, cliniques, mais aussi les pompiers à se faire vacciner ? Pour eux, le chantage est clair, c'est la piqure ou bien, a lancé Olivier Véran, dès le 15 septembre, ils ne pourront « plus travailler et ne seront plus payés ». Un nouveau motif de licenciement sera créé à cet effet, après une période de suspension du contrat de travail - sans solde, donc - de deux mois, pour se mettre en règle.
Des le lendemain du discours jupitérien, l’obligation était déjà étendue à tous les salariés d’établissements recevant du public : restaurants, magasins, musées, etc. Ils ont jusqu'au 30 aout pour s'y conformer, faute de quoi, ils devront passer un test PCR rendu payant - tous les deux jours, avant d' arriver, eux aussi, à la case « licenciement ».
Bizarrement, policiers et gendarmes sont, eux, exclus de cette obligation. Provisoirement ? Macron a déclaré qu'il se posait « la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français ». Autant dire que c'est ce qui nous attend à brève échéance. Pourtant, le fait d' avoir déjà eu le Covid et d’être immunisé suffit encore pour obtenir le sésame.
Non vaccinés, confinement permanent
Sans réelle justification sanitaire, ce chantage à la vaccination n'est donc que le prétexte pour généraliser le pass sanitaire, formidable outil de contrôle social. Un ultimatum efficace, puisque dans la foulée du discours jupitérien, 1,3 million de personnes ont pris rendez-vous pour la piqure. Certaines entreprises, comme Sephora, Truffaut, des fast-foods ou des administrations n'ont même pas attendu que le projet de loi arrive au Parlement (il est en discussion alors que nous mettons sous presse) pour demander à leurs employés de commencer se faire vacciner. Insistons, ceci sans justification médicale, puisque le pass sanitaire d'un non-vacciné prouve qu'il n'est ni contaminé ni contagieux à un instant T, tandis que celui d'un vacciné ne prouve rien de tel. D'ailleurs, les vaccinés sont soumis comme les autres au retour du port du masque en extérieur, comme à Toulouse et dans les Pyrénées-Orientales.
Macron a donc décidé d'étendre le pass des le 21 juillet aux événements de plus de 50 personnes, menaçant la survie de toutes les fêtes locales, votives et autres foires. Début aout, ce sera le tour des commerces, restaurants, transports, mais aussi hôpitaux (sauf cas d’urgence). Cette décision présidentielle constitue une violation directe de la loi votée le 31 mai, qui réservait l’usage de l’ « Ausweis » aux gros rassemblements, excluant les lieux de vie quotidienne. C’est un point qui a été souligné à la fois par la CNIL, le Conseil d’État et la présidente de la Commission des lois de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet. Reviendront-ils sur leur parole ? Au passage, le « régime de gestion de la sortie de crise », qui devait tomber en septembre, est prorogé jusque fin 2021.
II ressemble comme deux gouttes d'eau à l'état d'urgence, permettant au Premier ministre de restreindre les déplacements, d'imposer le port du masque ou de fermer des commerces.
« Vos droits ne peuvent pas être les mêmes »
Pour les non-vaccinés, ce sera une sorte de confinement permanent. Tout juste le régime a-t-il concédé que les supermarchés et les centres commerciaux de moins de 20 000 m2 (nombreux à Paris, plus rares en province) seraient exclus du dispositif. Il a également accordé jusqu'a fin aout aux 12-17 ans pour se faire vacciner et donc disposer du sésame.
Désigné à la vindicte populaire, le non-vacciné deviendra avec cette loi un citoyen de seconde zone, privé de droits, de loisirs, voire de travail. Un citoyen non vacciné aura ainsi moins de droits qu'un clandestin ou qu’un fiché S sortant de prison. Ceux-ci sont dispensés de port du bracelet électronique, a relevé Nicolas Dupont-Aignan, mais son équivalent virtuel devrait passer comme une lettre à la poste ? Logique. dans l’optique hobbésienne du pouvoir de monter les vaccinés contre les non-vaccinés. L'épidémiologiste de plateau Martin Blachier I'a clairement annoncé : « cette guerre, elle est contre les antivax [...] C'est notre vrai ennemi collectif. Ce n'est plus le virus ».
Au pays de l’égalité, le Président ne craint donc pas d'annoncer aux rétifs à la vaccination que « vos droits ne peuvent pas être les mêmes ». Un régime d’apartheid sanitaire, en somme. Le message du Président est clair : « faire porter les restrictions sur les non-vaccines plutôt que sur tous », explique-t-il, agitant le spectre du reconfinement pour faire passer cette rupture majeure d’égalité entre les citoyens.
Nouveau mensonge, parce que pour tous, vaccinés ou non, ce sera le flicage généralisé, avec P'obligation de montrer plusieurs fois par jour son laissez-passer et, finalement, pas sa pièce d'identité. Le premier, élément du dossier médical, ne devrait légalement être montré qu’à un médecin, le second qu’à une personne assermentée, ce qui a fait reculer Jean Castex en dernière minute, le 21 juillet. Mais le pass reste une violation majeure de la liberté fondamentale d'aller et venir.
Macron le mondialiste crée des milliers de frontières au sein du pays et Macron le libéral attente aussi a la liberté du commerce et d'industrie. Le pass sanitaire représente en effet un casse-tête pour les commerçants a qui il incombera de jouer les auxiliaires de police pour le faire respecter, sous peine de lourdes sanctions. Si elles ont été allégées par le Conseil d’État, elles se montent tout de même 7 500 euros d'amende pour le commerçant pris en défaut de contrôle de sa clientèle, jusqu'a un an de prison et 45 000 euros d'amende en cas de récidive. Pour le particulier venu prendre un verre en terrasse sans pass, c'est 500 euros d'amende, qui grimpent à 9 000 euros et un an de prison a la troisième récidive.
La encore, la disproportion entre ces contraintes majeures et le bénéfice attendu est flagrante et devrait pousser tout un chacun s interroger sur cette disposition qui évoque irrésistiblement la première étape d'un contrôle social a la chinoise. Soulignons que sur le point de la vaccination obligatoire, Macron se montre même plus dur que Xi Jinping : Pékin a rappelé à des autorités régionales trop zélées que la vaccination devait rester libre.
Régime d'exception... permanent ?
Comme l'a souligné Bertrand Dutheil, Conseiller régional d’Île-deFrance, « un vaccin est un acte médical qui se discute. Le pass sanitaire est une contrainte bureaucratique qui se combat. » En effet, « nous entrons dans une société d'autorisation et non plus de liberté [...] la liberté n'est plus la norme », avertit Me René Boustany.
Enfin, P'avant-projet de loi prévoit le placement à l’isolement obligatoire pendant 10 jours de toute personne porteuse du virus. C'est paradoxalement la mesure la moins liberticide du projet. Appliquée des le début de l’épidémie, elle aurait même permis d’éviter le confinement généralisé. Le texte prévoit des aménagements : droit de sortie entre 10h et 12h, correspondant sans doute aux nouveaux horaires de pause du virus, pour les jeunes ou les personnes menacées à leur domicile. Une quarantaine forcée qui pourra être controlée par des policiers et des gendarmes... eux-mêmes exempts d’obligation vaccinale.
C'est loin d’être la seule incohérence dans le projet de loi. On pourra ainsi s'entasser dans un centre commercial de 20 000 m2 (après plusieurs heures de queue), mais faudra le pass pour prendre un café en terrasse. Restaurants d'entreprise et transports en commun sont exclus du dispositif, a croire que le virus n'aime pas les gens qui bossent. À quel régime seront soumis les touristes, notamment ceux traités aux vaccins chinois et russes ? Et les migrants ? Miraculeusement, la parole macronienne a réduit le délai nécessaire entre deux doses de 15 jours à une semaine.
Bref, ce qui pourra peut-être nous sauver de cette folie répressive, c'est qu'elle sera presque impossible à appliquer. Heureusement, car ce système disciplinaire ne concerne aujourd'hui que le Covid, mais pour combien de temps ? Avec la multiplication des variants favorisée par... la vaccination, l’exceptionnel risque fort de se pérenniser. Et demain, par effet cliquet, risque de s'étendre à d'autres domaines : urgence climatique, comportements asociaux... Complotiste ? C'est ainsi que I'on qualifiait ceux qui prédisaient il y à six mois l’instauration d'un pass sanitaire généralisé et d'une vaccination obligatoire.
Richard Dalleau Monde&Vie 6 août 2021 N° 1001