La presse grande-bretonne se gausse de cette débauche d’avions et d’hélicoptères mobilisés pour le déplacement des sauveurs de planète réunis sur leur territoire. Il est à noter que tous les responsables ne sont pas tombés d’accord sur la nature exacte de cet événement mondial.
Croyant qu’il s’agissait d’un salon de l’auto, Joe Biden avait mobilisé 80 limousines lors de son étape à Rome. Très prévoyant, le président américain avait également réquisitionné 4 avions présidentiels, au cas où il s’agirait d’un sommet sur les gros porteurs. Par on ne sait quel concours de circonstances, il fit une entrée plus modeste à Glasgow, avec seulement 20 véhicules aux allures de corbillard. Les 60 manquant à l’appel furent peut-être abandonnés dans une déchetterie. L’homme d’Etat écoresponsable aime à montrer l’exemple.
Ursula von der Leyen est arrivée à bord du jet privé avec lequel elle avait effectué, récemment, un trajet de 50 kilomètres. Un vol d’essai concluant qui lui permettait de se risquer sur de plus longues distances. Après tout, l’avenir de la planète était en jeu… Et tant pis si un moteur casse ou une aile se détache. Elle avait dans son sac à main un parachute confectionné avec de vieux vêtements. Encore du recyclable pour l’exemple !
Le milliardaire Jeff Bezos se posa sans incident sur l’aéroport de Glasgow. Il avait un message fort à délivrer aux grands de ce monde : « La nature fournit toute la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et l’oxygène que nous respirons. » Après cette déclaration qui décoiffa tous les présidents réunis, il repartit plein gaz vers d’autres aventures. D’autres réflexions profondes à communiquer, d’autres découvertes à annoncer et des tas de colis à livrer.
Scrutant le ciel, les participants guettèrent longuement l’arrivée d’un avion chinois, russe ou brésilien. Quels étaient ces gens qui ne venaient même pas exposer leurs Airbus ou leurs Boeing à cette kermesse énergiquement durable ? La présence de quelques limousines asiatiques ou même d’un simple char de carnaval brésilien eût brillamment complété l’expo.
Outre ce rendez-vous des belles mécaniques, les habitants de Glasgow constatent que la COP26 est également un événement prisé par les people. Le prince Charles, dont la famille avait doublé son empreinte carbone en 2019 par rapport à l’année précédente, a tenu à informer les participants qu’il se désolidarisait de sa mère, de sa sœur, de son épouse, de ses enfants et de lui-même. Leonardo DiCaprio fit une apparition. Les raisons de sa venue restent à ce jour inexpliquées. Mascotte de la COP ou promotion des naufrages de paquebots ? Le débat est en cours.
Enfin, une seule et unique personnalité française sauve l’honneur de cette COP26. Sous les applaudissements du public : Anne Hidalgo ! Campagne présidentielle oblige, le maire de Paris se devait de montrer son engagement sans faille pour l’environnement. Direction gare du Nord, TGV Eurostar, tunnel et arrivée triomphale au salon de l’aviation. Photos avec la smala européenne puis retour en Ferry, TER, changement à Amiens, covoiturage jusqu’à Beauvais et parcours en Vélib’ jusqu’à la place de l’Hôtel-de-Ville. La COP26 trouve enfin son utilité. La cote d’Anne Hidalgo dépasse désormais les 5 %.
Jany Leroy