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Réindustrialiser la France : avec qui ? Avec quoi ?

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Vu sur BVoltaire par Guy Chalochet

Nos excellentissimes gouvernants ont découvert, à l’occasion de la  du Covid, que la France est désormais dépendante du monde entier et que son industrie a quasiment disparu. Alors, campagne présidentielle oblige, ceux-là mêmes qui l’ont méthodiquement dépecé, tous, veulent réindustrialiser le pays. Ces grandes envolées seraient comiques si elles n’étaient tragiques.

Pour réindustrialiser le pays se posent deux questions simples :

Avec qui ? En ingénierie, les compétences de pans entiers de l’industrie ont disparu ; on pense naturellement au  avec les exploits d’Anne Lauvergeon. Sur la main-d’œuvre de production, même constat ; je me souviens de ce dirigeant d’une grande marque de vêtements de sport français qui, souhaitant rapatrier une partie de sa production, haut de gamme notamment, se heurtait avant tout à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qu’il devait former lui-même. C’est que l’industrie n’a plus la cote.

Dans ma commune de 800 habitants, le travail acharné de l’ancienne municipalité s’est traduit par l’installation d’une scierie (d’un groupe luxembourgeois) et, à proximité immédiate, d’une usine de granulés de bois, allemande cette fois-ci, totalisant près de 200 emplois ; l’une comme l’autre ont eu d’énormes difficultés pour recruter, ayant même retardé le démarrage nominal des activités. Pourtant, chômeurs et titulaires du RSA ne manquaient pas. C’est qu’en quarante ans, la France a laissé « filer le travail » ; le pays ne s’est jamais remis des 35 heures, et pas seulement l’industrie (on pense notamment à l’hôpital), la productivité n’est pas toujours à la hauteur.

Comment et avec quoi ? On ne peut être qu’admiratif devant ces patrons qui se lancent ou reprennent des activités, tant les tracasseries qui les attendent sont pléthore :  et son corollaire, inspection du travail, URSSAF, syndicats, délire normatif, contraintes environnementales devenues ubuesques, et on en oublie.

Risquons-nous sur un terrain en vogue, celui des métaux rares dont la demande explose avec, entre autres, les voitures électriques. Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) a établi, il y a plusieurs décennies déjà, une carte de France des sites (voir l’ouvrage La Guerre des métaux rares, de Guillaume Pitron) ; huit d’entre eux disposent d’un fort potentiel minier. Alors, allons-y, ouvrons des mines et… bon courage ! Entre la multiplication des recours, les inévitables ZAD, voire le désintérêt de tout un chacun, pas un coup de pioche ne sera donné avant vingt ans, si tant est qu’il le soit un jour : en caricaturant un peu, l’industrie, c’est moche, l’industrie, c’est sale, l’industrie, ça sent mauvais.

Et pourtant, certains y arrivent, comme nous venons de le voir, mais trop souvent avec des capitaux étrangers, avec cet autre exemple emblématique qu’est celui de la firme japonaise Toyota, qui fabrique à Onnaing, dans le nord de la France, son modèle Yaris (voiture la plus fabriquée en France, un comble).

Enfin, l’offre n’est rien sans la demande. Le patriotisme économique est bien peu présent et le « carnet d’excuses » des achats de produits étrangers est infini ; à commencer chez nos administrations. Petite lueur d’optimisme : la gendarmerie, après s’être égarée chez l’espagnol Cupra (Seat) pour sa flotte de voitures d’intervention rapide sur autoroute, a rompu le contrat pour commander 26 Alpine A110. Beau symbole.

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