Dans une publication sur X, l’eurodéputée accolait au nom de l’imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), Hassen Chalghoumi, l’icône d’une horloge, une illustration pouvant être interprétée comme le nombre de jours qui lui restent à vivre. Un message dont l’audience a explosé, avec 2,7 millions de vues. L’intéressé a déposé une plainte pour incitation à la violence et à la haine, face à ce que beaucoup d’internautes ont dénoncé comme « une fatwa ». Il s’est exprimé lundi 18 août, par la voix de son avocat, Me David-Olivier Kaminski : « Les propos de Rima Hassan sont d’une gravité exceptionnelle : soit la démocratie est forte et elle sera poursuivie, soit elle est faible et tout lui sera permis. » Mais cette plainte laisse de marbre l’égérie de La France insoumise, qui a répliqué en reprochant au juriste d’être « membre du bureau exécutif du CRIF (le Conseil représentatif des institutions juives de France, NDLR) ».
« Le sang des martyrs ne séchera jamais »
Car c’est bien cela qui dérange la parlementaire. L’imam de Drancy est reconnu pour promouvoir un « islam modéré » et un dialogue interreligieux, notamment avec la communauté juive. Surnommé « l’imam des Juifs » ou encore « la serpillère à sionistes » par ses opposants, Hassen Chalghoumi s’était distingué, en 2013, par un hommage rendu aux déportés juifs de France au mémorial de la Shoah à Drancy.
Celui qui se distingue par son soutien à Israël dans le conflit israélo-palestinien, notamment à la suite des attentats du 7 octobre 2023, avait réclamé la déchéance de la nationalité française pour l’eurodéputée franco-palestinienne. Rima Hassan avait en effet déclaré, en février 2025, qu'elle reconnaissait au Hamas « une action légitime au point de vue du droit international ».
Le 16 août, dans une publication à tout le moins équivoque, Rima Hassan faisait la promotion à demi cachée de l’action terroriste en postant : « Le sang des martyrs ne séchera jamais. » Face à de telles déclarations, l'avocat et chroniqueur de CNews Gilles-William Goldnadel avait fustigé « l’impunité dont [Rima Hassan] bénéficie ». Dans les médias, celle-ci ne rencontre que très peu d’opposition. Quant aux « plaintes diligentées contre elle, elles n’avancent pas », constate Goldnadel. Au point que l’avocat dénonce une « complicité idéologique ».
La cause palestinienne comme seule boussole
Celle qui se fait l’ambassadeur de la cause palestinienne - « La Palestine survivra au sionisme », écrivait-elle, en juillet - n’a de cesse de relayer les positions du Hamas. Le 18 août, elle décrivait les conditions d’un cessez-le-feu à Gaza proposées par l’Égypte et le Qatar, qui agissent en médiateur. Des conditions acceptées par le mouvement terroriste. « Reste à connaître la réponse israélienne », commentait l’eurodéputée.
L’activiste d’extrême gauche poursuit son discours anarchiste du coup d’État permanent. Alors qu’en décembre, elle encourageait la « prise de l’Élysée », elle nous explique, cet été, que « la France a besoin d’une révolution ».
En sus de ses appels au boycott de firmes comme Coca-Cola, Carrefour ou McDonald’s, qu’elle accuse d’être « complices du génocide à Gaza et de la colonisation israélienne », on se souvient de la campagne de mise en scène de sa « flotille humanitaire pour Gaza », à la fin du printemps. Embarquée à bord du Madleen avec l’activiste écologiste Greta Thunberg et onze autres passagers, l’eurodéputée La France insoumise voulait défier le blocus israélien autour de la bande de Gaza. Une virée interceptée par les autorités israéliennes qui ont eu tôt fait de renvoyer au bercail ces résistants d’opérette.
Quelle que soit la saison, Rima Hassan ne prend pas de vacances. Pas de repos dans sa détestation de la France et d’Israël.
Yves-Marie Sévillia
https://www.bvoltaire.fr/bras-de-fer-entre-rima-hassan-et-limam-de-drancy/