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Français ! Voilà ce que vont vous coûter les racailles de Marseille.

Depuis le premier plan banlieue de Valéry Giscard d’Estaing, en 1977, intitulé pompeusement « Habitant et vie sociale », la politique de la ville est une gigantesque faillite à 100 milliards d’euros.

Nous le répétons avec la fermeté que vous savez depuis la fondation du CER, il y a bientôt dix ans. Mais c’est aussi ce qu’affirmait le dernier rapport de la Cour des comptes, l’an dernier (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2020/12/03/politique-de-la-ville-le-dernier-rapport-de-la-cour-des-comptes-est-une-bombe/). Et croyez-vous que ce constat serve de leçon à nos dirigeants politiques actuel ? Pas un instant ! Et en voici la preuve.

254 millions d’euros d’autorisation d’engagement pour rénover les écoles de Marseille, votés par nos députés à l’instigation d’Emmanuel Macron, le 25 octobre. 256 millions, dont 32 débloqués dès 2022, pour développer le réseau de transports publics de la ville, validés une semaine plus tard. Les députés ont intégré au projet de loi de finances 2022 (PLF 2022) les amendements concrétisant les principales promesses faites par Emmanuel Macron lors de sa présentation du plan « Marseille en grand » (sic).

La loi doit encore faire la navette avec le Sénat mais, à peine plus de deux mois après le discours fleuve prononcé dans la cité phocéenne le 2 septembre (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/09/06/les-supercheries-du-candidat-macron-a-marseille/), les déclarations d’intention du président de la République ont bien été traduites dans le budget de l’Etat. « On souhaitait un engagement politique rapide sur l’enveloppe promise. Les amendements votés garantissent aux collectivités locales le financement annoncé pour les années à venir », se félicite le député La République en marche (LRM) des Bouches-du-Rhône Saïd Ahamada (ça ne s’invente pas), l’un des rapporteurs du PLF 2022.

Pour atteindre le total évoqué en septembre par le président Macron – entre autres, 1 milliard pour la mobilité *–, le gouvernement a complété les autorisations d’engagement, qui valident les subventions directes de l’Etat, par deux autres amendements. Le premier, voté le 4 novembre, attribue à la Métropole Aix-Marseille-Provence 744 millions d’euros d’avances remboursables (qui ne seront jamais remboursées). Sur cette somme, 100 millions de crédit de paiement sont ouverts dès 2022, pour, assure le texte, « sécuriser le démarrage rapide des projets ». Le second amendement, déposé samedi 6 novembre et soumis cette semaine aux députés, vise à donner la garantie de l’Etat à des emprunts à hauteur de 650 millions pour les écoles marseillaises. Cette somme sera levée par la société que doivent créer conjointement la municipalité marseillaise et l’Etat pour piloter ce chantier concernant 174 écoles sur les 472 que compte la ville.

Le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, qui a fait de ce plan d’ampleur inédite un symbole de sa mandature, souhaite voir son conseil municipal valider cette société avant la fin 2021. Le vote n’a pas été intégré à la séance prévue mercredi 10 novembre, mais pourrait être à l’ordre du jour le 17 décembre. « Cela avance tellement bien avec l’Etat que cette société, sa nature et sa composition devraient être définies d’ici là », assure le président du groupe majoritaire Printemps marseillais, Joël Canicave.

En faisant transformer rapidement ses promesses en textes législatifs, le président de la République laisse peu de place, localement, à de potentielles critiques politiques. « On n’aura pas vingt fois un président qui aime notre ville à ce point », savoure la conseillère régionale sans étiquette Sabrina Agresti-Roubache, qui a lancé, vendredi 5 novembre, entourée d’une poignée d’autres élus, un comité de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron. Ça ne s’invente pas non plus…

De leur côté, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, comme la présidente de la métropole, Martine Vassal (Les Républicains), ont remercié officiellement le président Macron et salué les engagements financiers comme des décisions « historiques ». Mais des décisions qui portent un nom, venu tout droit de l’Antiquité :

Le tonneau des Danaïdes !

Le gouvernement a souhaité inscrire dans la loi, certaines des exigences formulées en septembre par le président de la République devant les élus locaux mais nous savons, par expérience, que le contribuable sera, comme toujours… Gros-Jean comme devant. L’engagement pour les transports reste certes conditionné à la « réforme de la gouvernance métropolitaine », à la « clarification de la répartition des compétences » et à « l’évolution des schémas de financement » entre la métropole et les communes. Autant de changements que la ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, est venue défendre devant les maires de la métropole le 25 octobre, et entend intégrer à la loi 3DS (pour « différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification ») début décembre. Au même titre que la suppression des conseils de territoires, ces résurgences des anciennes intercommunalités que quelques élus locaux défendent encore. Mais…

Autre question sensible, l’utilisation du milliard d’euros consacré à la mobilité. Reprenant les propos du président de la République, le PLF 2022 fait l’inventaire des projets auxquels il est destiné : « Cinq lignes de bus à haut niveau de service, quatre lignes de tramway et l’automatisation du métro, avec, comme objectif, le désenclavement des quartiers nord de Marseille »*. Une priorisation qui rejoint les demandes répétées de l’exécutif marseillais – ce dernier a fait de la réduction de la fracture sociale qui divise la ville un véritable leitmotiv – mais pas forcément les plans arrêtés par la Métropole Aix-Marseille-Provence, ordonnatrice sur les transports.

Mardi 9 novembre, la municipalité, par la voix de son adjointe aux mobilités, Audrey Gatian, a demandé lors d’une conférence de presse que soient lancés, « en priorité », les travaux d’une ligne reliant les quartiers populaires de la Belle-de-Mai, Sainte-Marthe et du Merlan au centre-ville. Un projet que la métropole repoussait plutôt à l’horizon 2030. Dans un calendrier de travaux révélé début octobre, la présidente Vassal donnait, elle, la priorité à des prolongations vers la plage des Catalans et les quartiers sud de Marseille.

Il fallait que vous le sachiez avant de voter pour Emmanuel Macron, au printemps prochain.

Le 14 novembre 2021.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

(*) Relire également ceci : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/10/20/a-marseille-la-racaille-a-pignon-sur-rue-quattend-on-pour-faire-le-menage/

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/11/14/francais-voila-ce-que-vont-vous-couter-les-racailles-de-marseille/

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