Nous ne sommes plus qu’à cinq mois de l’élection présidentielle et à sept des élections législatives puisque celles-ci ont lieu désormais dans la foulée de la première. Une folie d’ailleurs, basée sur l’idée que les électeurs ne veulent pas se dédire après le choix du président de la République et acceptent de lui assurer, systématiquement, une majorité qui lui permette de mettre en oeuvre son programme. Ou comment dévoyer la démocratie à laquelle tous prétendent tant tenir !
`Et que se passe-t-il ? A moins d’un coup de tonnerre dans le ciel serein des béni-oui-oui et des capitulards… il y a hélas de grande chances pour que nous en prenions encore pour cinq ans de gâchis et d’Emmanuel Macron. En revanche, pour la première fois, la probabilité d’une Assemblée nationale d’opposition est grande. Imposant alors d’emblée au redoublant une délicate cohabitation. A défaut de renverser la table, imposons donc nos convives !
C’est pourquoi, le fourbe de l’Elysée tisse déjà sa trame et fourbit sa batterie de cuisine en créant une sorte d’opposition artificielle qui lui permette de se placer à la tête d’une fédération de partis, d’une « maison des progressistes » qui regrouperait ce qu’il reste de La République en Marche (LRM) et une myriade de petits partis plus à gauche (comme Territoires de Progrès de Jean-Yves Le Drian ou Libertés et Territoires nettement immigrationniste) ou plus à droite (comme Agir des renégats des Républicains ou Horizons d’Edouard Philippe). Une sorte de majorité de substitution lui permettant de passer d’un parti hégémonique à une multitude de petits mouvements permettant une coalition. Une « constellation macronienne« , un cas de figure qui n’est jamais apparu pendant la Vème République.
Mais un danger pourtant car la moindre défection de l’une de ces nouvelles officines pourrait faire perdre la majorité au président. C’est ce qu’a parfaitement compris un autre fourbe… Edouard Philippe, qui se tient aux aguets. Jupiter deviendrait dépendant d’un jeu partisan et de la distributions de prébendes comme au bon vieux temps des IIIème et IVème Républiques. Ajoutez à ces quelques hypothèses la guerre civile, qui est déjà là mais que personne ne veut encore voir, et une question finira très vite par se poser :
Le début de la fin de la République ?
Nous avons bien du travail en perspective.
Le 22 novembre 2021. Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.