Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La France et l’armée à l’os ; d’abord reconquérir, ensuite reconstruire…

1060036742.jpg

Didier Lecerf

Le 3 septembre 1939, le gouvernement français décrète la mobilisation générale, par affiches et par radio. Pas d’ordinateurs, pas d’internet, pas de smartphone, très peu de téléphones fixes : l’essentiel se fait, se transmet par notes manuscrites ou tapées à la machines à écrire… Pourtant, très rapidement et sans problèmes majeurs, quatre millions et demi d’hommes appartenant à vingt-neuf classes d’âge rejoignent, en train le plus souvent, les deux cent soixante-quinze dépôts militaires de métropole puis leur affectation. Chacun d’entre eux y reçoit une arme, des munitions et un paquetage, entièrement fabriqués en France et jusque-là stockés dans des conditions satisfaisantes et régulièrement contrôlés : casque, capote, pantalon, linge et effets de toilette, brodequins, gourde, ceinturon, bretelles de suspension, cartouchières, masque à gaz, etc... Au bout d’une douzaine de jours, soixante-douze divisions d’infanterie comprenant plus de quatre cents régiments sont à pied d’œuvre, appuyées par trois mille chars de différents types, plus de onze mille canons, mille trois cents avions…

On connaît la suite de l’histoire…

Quatre-vingt-deux ans plus tard, la France ne pourrait même plus organiser et réussir une telle mobilisation. Elle possède l’arme nucléaire mais s’avère incapable de fabriquer massivement sur son territoire des masques chirurgicaux ou, même, de stocker et de gérer convenablement ceux qu’elle a achetés en Chine (entre 2017 et 2020, plusieurs centaines de millions ont dû être détruits)… Désormais, elle est, en effet, le pays le plus désindustrialisé de l’Union européenne. En cinquante ans, elle a perdu plus de deux millions et demi d’emplois industriels et de nombreux savoir-faire ; quant à la part de son industrie manufacturière dans le PIB, elle a été divisée par deux (22,3% en 1970, 10,1% aujourd’hui, contre environ 19% pour l’ensemble de l’UE et 21,1% pour l’Allemagne)…

Variable d’ajustement, le budget de la défense, en euros constants 2015, a baissé de 20% entre 1990 (39 milliards) et 2014 (31,4 milliards). Résultat : l’armée, aujourd’hui, « rapportée à la population », est « la plus petite » que la France « ait jamais connue1 » et ses forces terrestres « ont désormais moins de moyens que celles de l’Azerbaïdjan, 76e puissance mondiale2 ». Cette armée décharnée, à l’os (tout comme l’industrie, l’hôpital, la police ou encore la justice), aligne ainsi cinq fois moins de régiments d’infanterie qu’en 1940 et deux fois moins qu’en 1977 ; « six fois moins de chars qu’en 1990, quatre fois moins de canons, deux fois moins d’hélicoptères (et) d’avions de combat1 ». En outre, une partie de ces matériels, trop sollicités et vieillissants, sont indisponibles…

Les pulls de ses soldats sont confectionnés au Maroc, leurs chemises manches courtes en Bulgarie, leurs sacs de couchage en Belgique, en Roumanie, au Bangladesh… Leurs fusils d’assaut sont allemands ; leurs pistolets, autrichiens ; leurs mitrailleuses et fusils de précision, belges ; leurs lance-roquettes, suédois ; leurs gilets pare-balles, norvégiens ; et toutes les munitions de petit calibre sont produites à l’étranger3

Pire : la rétractation de ses forces lui a fait perdre « la capacité de remonter en puissance si cela est nécessaire ». Elle n’a plus de véritable réserve : vingt-quatre mille hommes seulement pour l’armée de terre, c’est-à-dire trois mille de moins que le total des soldats français tués en un seul jour de combats, le 22 août 1914 ; elle manque d’instructeurs et ses stocks d’armes et de munitions sont au plus bas : à peine deux semaines de réserve pour ces dernières, alors que la guerre du Haut-Karabakh, par exemple (fin 2020), a duré six semaines… En outre, la capacité de production de ses industries de défense est des plus réduites. Ainsi, « en l’état actuel, la seule canonnerie de France, à Bourges, ne pourrait pas produire plus de 18 canons de 155 mm par an, quand bien même le budget de défense triplerait4 »…

Éric Zemmour nous invite à la reconquête et au redressement de notre pays. À travers les quelques données mentionnées ci-dessus, on voit bien que le chantier est immense, que la reconstruction sera difficile et longue. Avec un endettement à 115% du PIB (en juillet 2021), nous n’avons même pas la certitude qu’il sera possible de la mener à bien… Mais, de toute façon, avons-nous vraiment d’autre choix ? Il s’agit de l’avenir de la France, de sa sécurité, de sa prospérité, il s’agit de notre avenir et surtout, de celui de nos enfants. Aujourd’hui, Éric Zemmour est le seul à pouvoir rassembler toute la droite authentiquement patriote face à Emmanuel Macron. Alors, sans hésitation, rassemblons-nous derrière lui et faisons en sorte de démontrer une nouvelle fois qu’impossible n’est pas français !

Zemmour président !

  1. Michel Goya, Les guerres de demainConflits n°18, juillet-août-septembre 2018.
  2. Michel Goya, Les enseignements opérationnels de la guerre du Haut-KarabakhLa Voix de l’épée, 1er décembre 2020
  3. Jean-Marc Tanguy, État de l’industrie française de l’armementConflits numéro spécial n°14, novembre 2021.
  4. Joseph Henrotin, Options pour une masse renouvelée, Défense et sécurité internationale, hors-série n°79, août-septembre 2021.

http://synthesenationale.hautetfort.com/

Les commentaires sont fermés.