Un enfant à côté de ses parents, deux animaux tout proches, un astre dans le ciel : cela pourrait être la plus ancienne « Nativité » avant la lettre jamais découverte jusqu’à aujourd’hui. Selon l’ANSA (Agence nationale de presse italienne) qui rapporte cette découverte, le géologue Marco Morelli, directeur du Musée des Sciences planétaires du Prato en est convaincu. Cette peinture rupestre a été dessinée il y a 5000 ans dans une petite grotte du Sahara égyptien, rebaptisée « Grotte des parents ».
La grotte a été découverte durant une expédition dans le désert organisé avec l’Institut National d’Astrophysique d’Italie et l’Université de Florence.
La découverte remonte à 2005 mais les chercheurs ont décidé de ne l’annoncer que maintenant après avoir effectué d’ultérieurs inspections et approfondissements.
« Notre expédition géo-archéologique était née avec l’objectif d’explorer certains sites entre la vallée du Nil et le Gilf el-Kébir. A la recherche de structures géologiques semblables à des cratères d’impact, de peintures rupestres déjà connues et de certaines caves d’ocre utilisées par les Égyptiens » raconte Morelli. « Après 20 jours dans le désert j’avais fini mon travail de géologue. Et ainsi, par curiosité, je me suis aventuré tout seul le long d’un canal qui se ramifiait au fond de la vallée principale. »
Quand il a rejoint une zone isolée, le chercheur a buté sur une petite cavité semblable à une grotte, creusée par l’eau dans la roche.
« Une fois rentré, j’ai levé les yeux au plafond et j’ai vu cette représentation surprenante, qui m’a tout de suite rappelé la Nativité de la tradition chrétienne. »
Le dessin, l’unique de la grotte, a été réalisé en ocre rouge-brun, probablement par des tribus nomades de chasseurs et cultivateurs du Néolithique. Au centre, trois figures humaines : un homme à droite, une femme à gauche et entre eux un enfant, positionné un peu plus haut par rapport aux parents, avec une forme presque en étoile, probablement pour représenter l’augure pour une naissance ou une grossesse. Sur les jambes et les bras des trois, on perçoit des signes pareils à des tatouages et des bracelets. Plus loin, sont visibles deux animaux d’interprétation difficile. Peut-être un mythique « lion des cavernes » et un singe genre babouin.
Sur la droite enfin, est visible une petite figure circulaire qui pourrait symboliser une étoile à l’horizon.
« Il est probable que la peinture rupestre représente une figuration « classique » pour cette période de la naissance d’un enfant et de la formation d’un noyau familial, ou alors un rituel de souhait pour la naissance d’un garçon » souligne le chercheur. « Dans nos recherches nous n’avons pas trouvé d’autres Nativités comparables aussi anciennes. Il existe beaucoup de scènes familiales mais dans des contextes et positions très différentes, parties de chasse, danses, personnes qui marchent. Tandis qu’ici, nous trouvons une famille isolée. Avec deux animaux proches qui paraissent participer à l’événement de la naissance et sous ce qui ressemble à un astre. Nous n’avons pas trouvé de scènes comparables avant l’ère paléochrétienne. »
Se pourrait-il que ce dessin rupestre représente la « Nativité » du Sauveur ante-litteram ? Si l’on lit Mgr Gaume, la croyance d’un Sauveur pour l’humanité remontait aux « antiques traditions venues des révélations primitives. La mieux conservée était celle qui annonçait la venue d’un Dieu, roi, législateur et libérateur du monde. » (in Biographies évangéliques)
Dans le dictionnaire de Théologie de l’abbé Berger, éditée en 1844, au mot Réparateur, on lit :
« il demeure bien établi que le fait de la chute première est au fond des croyances et des cultes de tous les peuples connus. » Il en est de même de l’attente d’un Réparateur : « L’attente du Réparateur se trouve au fond des croyances et des cultes de tous les peuples connus » De nombreux auteurs, continue le dictionnaire « avouent formellement que tout l’ancien monde a attendu un libérateur. A ces traditions s’en joignent d’autres également frappantes sur la Vierge Mère. »
Cette croyance primitive en l’attente d’un Réparateur ou Sauveur pourrait donc être l’inspiratrice de cette « Nativité » vieille de 5000 ans ! Qui conte 3000 ans à l’avance, l’événement d’un Dieu qui s’est fait petit enfant, à Bethléem, il y a deux mille ans, pour sauver toute l’humanité.
Saint et joyeux Noël à tous.
Francesca de Villasmundo