De Stéphane Buffetaut, élu de Vendée et ancien député européen, pour le Salon beige:
Sous la quatrième république Guy Mollet, patron des socialistes d’alors, avait qualifiée la droite française de « droite la plus bête du monde ». L’opposition actuelle à Macron en sera-t-elle la digne héritière ?
La réélection du Président de la république, même s’il ne recueille que 38,52% voix des électeurs inscrits, démontre que le piège tendu par Mitterrand il y a quarante ans fonctionne encore. Le plafond de verre existe toujours et le « front républicain », même affaibli, conserve une efficacité certaine.
Le clivage gauche/droite demeure, comme l’a démontré le score de Mélenchon, mais s’y ajoute celui entre les enracinés patriotes et les déracinés mondialistes. D’une certaine façon, ce dernier clivage « transcende » les vieilles oppositions et est mortifère. Car il ne s’agit rien de moins que de la pérennité de la France, de sa culture, de ses mœurs. Sur le plan européen, ce qui est en jeu, c’est la civilisation européenne elle-même et l’existence du chatoiement des nations du vieux continent.
Ce qui est insupportable, c’est qu’Emmanuel Macron comme les eurocrates, fonctionnaires ou députés au Parlement européen, avancent masqués, adeptes d’une forme de « taqiyah » européenne – au demeurant revendiquée par la Commission comme « ambiguïté constructive » – qui consiste à ne pas avouer l’objectif des nouvelles dispositions des traités, règlements ou directives : conduire à la constitution d’un « Etat » européen fondé sur un corpus juridique envahissant qui réduise à néant les libertés souveraines des nations.
Inspiré par le philosophe allemand Habermas, il s’agit de substituer à la loyauté à l’égard de sa patrie, la loyauté « à un état de droit », une « fidélité constitutionnelle » pour reprendre les termes du philosophe. Cette idéologie positiviste du déracinement est le fond de la pensée du Président de la république comme l’a manifesté l’omniprésence du pseudo drapeau européen (insigne non légalement officiel) en lieu et place du drapeau français lors des meetings de Macron.
Dès lors, c’est la survie de la France en tant que nation souveraine qui est en cause. La réalité est que cette souveraineté est déjà considérablement dégradée, mais cinq années de plus de pouvoir sans limites de Macron, dont on connait et l’ivresse du pouvoir et la perfidie, peut nous conduire à un état de dilution de la France dans le magma bureaucratique européen difficilement réversible.
Il est donc crucial d’envoyer à l’Assemblée nationale une majorité contraire au Président pour le contraindre à la cohabitation ou, à tout le moins, une opposition forte, sans concession, voire agressive, afin de contrarier ses projets. Ceci n’est possible que si les partis et mouvements encore attachés à la France s’unissent pour emporter le maximum de circonscriptions.
La logique du financement des partis peut les pousser à la désunion et à des candidatures concurrentes qui ne pourraient que conduire à la défaite. L’unité est impérative dans les circonscriptions qui sont éventuellement gagnables, évidemment au prorata du poids électoral des formations nationales dans le choix des candidats.
L’incapacité à trouver des accords entre le Rassemblement national, Reconquête, Debout la France, le Centre national des indépendants et des paysans, Via, le Parti conservateur serait la cause d’une noire frustration et d’une profonde colère des électeurs. C’est une règle de responsabilité politique de toujours préférer sa patrie à son parti. Certes, il y a eu des paroles malheureuses, voire stupides et bêtement humiliantes, des défections et des déceptions. Mais que les responsables des partis nationaux se souviennent de l’attitude de Louis XII accédant au pouvoir : « Le roi de France ne venge pas les querelles du Duc d’Orléans. »
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