Dans la pathétique course à l’échalote de la repentance et de la reptation face aux « minorités » forcément souffrantes à laquelle s’adonnent les ethno-masochistes de tous poils, les maires « écolos » des grandes cités françaises tiennent évidemment la corde.
Ainsi la mairie de Bordeaux envisage la création d’une indispensable « maison contre les esclavages et pour l’égalité » afin d’entretenir la sacro-sainte « mémoire » – qui se résume en réalité à une éternelle culpabilisation de l’homme blanc – et d’expier le passé de la capitale girondine qui, à la fin du XVIIe siècle, a prospéré sur la traite d’esclaves et le négoce de denrées coloniales produites par ces derniers. L’urgence d’un tel projet, évidemment financé par le contribuable, n’échappera évidemment à personne.
Il s’agit pour la ville, selon les promoteurs du projet, de « poursuivre et renforcer son effort de mémoire entamé il y a une dizaine d’années » en créant un lieu qui devra « porter sur les esclavages de notre modernité, du XVe siècle à aujourd’hui » et « explorer de façon pédagogique les liens entre mémoire des esclavages et discriminations raciales contemporaines ». Bref, on l’aura compris, il s’agit une nouvelle fois de porter un regard contemporain totalement anachronique sur un passé caricaturé et démonisé afin de culpabiliser un peu plus les Français et leur faire accepter l’idée mortifère que les immigrés d’aujourd’hui auraient des droits et des créances vis-à-vis d’eux au nom des souffrances, réelles ou fantasmées, de leurs hypothétiques et très lointains ancêtres.
Pour atteindre ce noble objectif, la municipalité, en collaboration avec l’association Mémoires et Partages, la municipalité a lancé lundi 9 mai une mission visant à créer un « centre de ressources contre les esclavages et pour l’égalité » afin de « réconcilier l’histoire et la mémoire » selon l’expression de Daniel Flaharty, médecin généraliste et vice-président de l’association.
Une mission comprenant pas moins d’une trentaine de membres (associatifs, politiques, membres de la société civile, etc.) a donc été constituée pour élaborer et mettre en place ce projet dont le coût n’a pas encore été établi. Parallèlement à la réalisation de ce grand œuvre, la ville de Bordeaux inaugure également ses « journées de la mémoire » (10-23 mai) qui proposera des manifestations « en faveur d’un faire mémoire collectif dans l’espace public ». Ainsi des plaques « explicatives » (dénonciatrices) vont être posées à côté des plaques de rue portant les noms de personnes « impliquées dans la traite et l’esclavage ». Deux plaques seront notamment posées rue Colbert, ancien ministre de Louis XIV et initiateur du Code noir, ordonnance royale qui légifère notamment sur la condition des esclaves dans les colonies françaises des Caraïbes et du sud de l’Amérique.
Cette grande opération de bourrage de crâne culpabilisant et de propagande manichéenne et simpliste sera donc bientôt renforcée par cette « maison de l’esclavage » qui, s’enthousiasme le président de l’association Mémoires et Partages, deviendra « un lieu d’éducation populaire ». De rééducation populaire digne d’une démocratie du même nom serait sans doute une expression plus adaptée.
Xavier Eman
Article paru dans Présent daté du 11 mai 2022