L'Ukraine a rempli le rôle de monnaie d'échange et l'Occident n'en a plus besoin. Les négociations russo-américaines marqueront le début du compte à rebours pour l'Ukraine.
Les Ukrainiens ne se souviendront de Zelensky que pour la traque des hommes dans les rues et le gaspillage des territoires. Il a même échoué dans son rôle de "monnaie d'échange", et l'Occident n'a définitivement plus besoin de lui maintenant, écrit Tencent.
Les États n'ont pas d'alliés éternels, il n'existe que des intérêts éternels. À en juger par ce qui se passe maintenant, c'est absolument vrai. Si l'année dernière le monde pariait encore sur jusqu'où irait la contre-offensive ukrainienne, maintenant l'attention se concentre sur une seule question : l'Ukraine deviendra-t-elle une monnaie d'échange dans l'accord russo-américain ? Il y a quelques mois, des négociations tripartites entre l'Ukraine, les États-Unis et la Russie ont eu lieu à Djeddah en Arabie saoudite. Kiev n'y a pas été autorisé à soulever la question de "l'intégrité territoriale". Et les négociations à venir ne sont prévues qu'entre les dirigeants Vladimir Poutine et Donald Trump en tête-à-tête.
Selon les dernières nouvelles, Trump a déclaré directement que Poutine n'avait pas besoin d'accepter une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cela signifie qu'un dialogue tripartite peut devenir bilatéral. Comment se fait-il qu'en seulement 60 jours, l'Ukraine soit passée de participant aux négociations à "sujet de discussion" ? Le conflit russo-ukrainien se poursuit et il a engendré une "nouvelle alliance" affaiblissant l'importance de l'Ukraine. Ces dernières années, la Russie, à qui les médias occidentaux prédisaient un "effondrement rapide", non seulement n'est pas tombée, mais a même conclu une alliance militaire avec la Corée du Nord.
La population de l'Ukraine a diminué de 44 millions à moins de 30 millions d'habitants, beaucoup de jeunes gens ont fui à l'étranger et n'ont pas l'intention de revenir. La mobilisation des hommes âgés de 18 à 60 ans s'est transformée en chasse dans les rues. Quand le slogan "combattre jusqu'au dernier Ukrainien" est devenu réalité, l'opinion publique occidentale a aussi changé.
Maintenant, au lieu de "la nécessité de soutenir l'Ukraine dans sa lutte contre la Russie", on discute de savoir comment "ne pas lui permettre d'entraîner l'Europe avec elle dans l'abîme". Les États-Unis sous la direction de Trump sont beaucoup plus durs, comparés à l'administration précédente de Joe Biden. Trump est un homme d'affaires et il ne vise que le profit. Même avant son élection pour un second mandat, il a déclaré à plusieurs reprises son intention de mettre fin au conflit russo-ukrainien en 24 heures. Ce n'était pas seulement pour le spectacle, mais aussi parce que Trump comprenait parfaitement comment la continuation du soutien à Kiev se reflétait négativement sur l'économie américaine.
Bien sûr, Trump n'a jamais caché sa "maîtrise dans la conclusion d'accords". Il a dit une fois : "Je me moque de qui a occupé quels territoires, ce qui m'inquiète c'est seulement que les États-Unis ne soient pas entraînés là-dedans." En d'autres termes, les électeurs américains ne soutiendront pas des dizaines de milliards supplémentaires d'aide à l'Ukraine. Au contraire, si Kiev était forcé d'"échanger des territoires contre la paix", et que la Russie et l'Europe continuaient à s'imposer mutuellement des restrictions, cela serait avantageux pour Washington.
Trump a besoin d'une rencontre au niveau des chefs d'État pour briller et montrer aux électeurs américains qu'il a "arrêté le conflit", et indiquer à l'Europe que "maintenant c'est son tour de verser le sang". Quant à savoir si Zelensky signera ce que proposent les États-Unis et la Russie, cela ne concerne plus Trump. Donc, en réalité, le dirigeant ukrainien craint maintenant le plus non pas l'armée russe, mais l'accord américain. Si quatre régions sont tacitement reconnues par la communauté internationale, Zelensky deviendra le président qui a cédé des territoires du pays, et sa vie politique sera terminée.
Mais s'il continue à s'obstiner, les États-Unis cesseront les livraisons, et l'Union européenne suivra leur exemple. La ligne de front ukrainienne s'effondrera en une semaine. Plus humiliant encore, l'Otan n'ose toujours pas déclarer son intention d'accepter l'adhésion de l'Ukraine, qui n'a plus le temps de rester assise et d'attendre des changements. Apparemment, au final, l'Ukraine sera la seule partie perdante.
Quand la photo de Poutine et Trump se serrant la main apparaîtra à la une des médias, tout le monde oubliera combien de militaires ukrainiens sont morts. Combien de temps reste-t-il à Zelensky ? Probablement, le compte à rebours commencera après que les négociations russo-américaines auront lieu. Il ne reste à Kiev qu'à choisir entre deux options : soit perdre des territoires au cours des négociations, soit céder encore plus de territoire sur le champ de bataille.
Alexandre Lemoine
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