Aux journalistes étonnés, les écologistes lyonnais expliquent les raisons de ce changement. Les aléas de l'inspiration d'abord, mais aussi « parce que ce n’est pas un marché qui est ouvert aux seules personnes de confession musulmane. Il est ouvert à toutes et tous. » Place Bahadourian et dans le quartier des États-Unis (3e et 8e arrondissements), le Lyonnais de souche doit découvrir les merveilles culinaires de l'Orient. S'il parvient à traverser le quartier de la Guillotière, les exposants lui tendront les bras. Gloire au vainqueur ! Agressé puis requinqué avec un bon thé à la menthe et un florilège de friandises made in Bled. Pas un seul éclair au chocolat et encore moins de religieuses... Les vendeuses tiennent le rôle.
L'opérateur choisi pour l'organisation de l’événement sera bien obligeant de suivre les recommandations de l'équipe municipale figurant dans le cahier des charges. « Une offre de cuisine végétale » il respectera. Du « bien-être animal » il se souciera. Du halal il ne parlera ? D'après Lyon Mag, le poète en chef de la mairie précise que par « bien-être animal » le commun des mortels doit comprendre « origine visible du produit ». Il est bien connu que le bovin français souffre moins que celui venu d'un pays lointain.
Mais toujours le poète reprend sa lyre en quête d'inspirations nouvelles. Dans quelques mois, voici Noël et ses marchés. Inlassablement, Grégory Doucet se remettra à l'ouvrage… Comment les nommer ? La muse du « vivre ensemble » sera invoquée… Pourquoi pas Les marchés du vieux pervers en manteau rouge ? Les chalets de l'impossible ? Les marchés des saveurs nauséabondes occidentales ? Le choix ne sera pas facile.
Jany Leroy