Première colonie anglaise, l’Irlande, depuis le XVIe siècle, n’a eu de cesse de retrouver son indépendance face à un colonisateur protestant et tyrannique. Famines, épidémies, massacres, spoliations des terres au profit des colons écossais ou anglais, pogroms contre les catholiques, répressions féroces, exil « des Comtes », le pouvoir de Londres ne lésina sur aucun moyen pour détruire la résistance irlandaise. Après chaque défaite, celle-ci renaît de ses cendres, tel un phœnix, pour « la défense de l’Irlande et de la Foi. » Sur cette île gaélique, le sang des martyrs catholiques coula à flots pendant des siècles. Et dans les mémoires irlandaises, restent vivantes les Pâques sanglantes de 1916.
Il y a 100 ans, à Dublin, en pleine guerre mondiale, des Irlandais catholiques se soulèvent à Dublin. Pourtant, ils étaient nombreux, les celtes de la verte Erin, à se battre aux côtes des Anglais, contre les Allemands, dans les tranchées de France. Cependant dès août 1914, les indépendantistes irlandais du Sinn Fein nationaliste et de l’IRB (Irish Republican Brotherhood ) décidèrent de préparer une action d’envergure avant la fin de la guerre. Ils préfèrent appliquer l’adage : « Les difficultés de l’Angleterre sont des occasions à saisir pour l’Irlande. » Des munitions et des armes en provenance de l’Empire allemand doivent arriver pour Pâques. Le cargo qui devait les amener en Irlande est arraisonné, et plutôt que d’être capturé, se saborde. Lord Casement, sympathisant de la cause irlandaise, est capturé et sera pendu pour haute trahison. L’insurrection est maintenue mais reportée au lundi de Pâques, à midi. Le jour J, lundi de Pâques 24 avril 1916, les insurgés de l’Irish Citizen Army et les 700 volontaires de l’Irish Volunteers Force défilent dans Dublin. Plusieurs bâtiments stratégiques au centre de la ville, la Poste, l’Hôtel de ville, le Palais de Justice et les gares, sont pris d’assaut et occupés. Le drapeau tricolore irlandais est déployé au fronton de la Poste. Parmi les chefs de cette action se trouvent Patrick Pearse, James Connolly, Sean MacDiarmada, Eamon de Valera, Joseph Plunkett et Constance Markievicz. La République irlandaise est proclamée. Sans rallier à leur cause les habitants de Dublin. Ni les autres villes de l’île. C’est l’échec. Après 5 jours de résistance et de violents combats, les insurgés capitulent sans conditions. La répression anglaise est féroce. Environ 4000 hommes et 79 femmes sont arrêtés à Dublin, plus de 5000 personnes seront poursuivies. Un Conseil de guerre condamne à mort 90 meneurs. James Connolly, blessé, doit être calé contre une chaise pour être fusillé comme il convient.
Face à ces représailles anglaises, la population va se retourner en faveur des martyrs de la cause irlandaise. Les élections qui suivirent virent le triomphe du Sinn Fein. Eamon de Valera, fervent catholique, échappa à la peine capitale du fait de sa nationalité américaine et de l’intervention de l’ambassadeur des États-Unis. Emprisonné puis libéré en 1917, il continua sa bataille pour l’indépendance de l’Irlande. Par la suite, il fut le 3e président de la République irlandaise de 1959 à 1973. Il est considéré comme le père de la nation libre d’Irlande. Il servit, en 1964, la messe à un hôte de marque de passage en Irlande, Mgr Lefebvre, autre grande figure de résistance, cette fois-ci à la colonisation de l’Église catholique par la secte conciliaire néo-protestante.
A partir de 1921, cette indépendance tellement désirée fut acquise pour l’Irlande du Sud. Petit pays à la constitution catholique, fière de sa Foi chèrement défendue pendant des siècles, elle a longtemps tenu tête aux directives européennes en matière de morale.
Aujourd’hui, malheureusement, la déchristianisation qui ronge le monde catholique couplée à une propagande mondiale et forcenée en faveur de la culture de mort et des revendications des lobbies Lgbt, l’ont fait basculer dans le camp des pays apostats. Malgré 5 siècles de répression et de persécutions, les Anglais n’avaient pas réussi à obtenir l’abdication, par le vaillant peuple irlandais, de sa foi et de sa morale catholiques. Le matérialisme et l’individualisme du XXe siècle ainsi que l’indifférentisme religieux et moral issu de Vatican II ont réussi à les lui faire abandonner, sans coup férir, en quelques décennies.
http://encycl-celt.chez-alice.fr/proclamation.html
Francesca de Villasmundo
https://www.medias-presse.info/il-y-a-100-ans-les-paques-sanglantes-a-dublin/51865/