par Pierre-Émile Blairon
La fin d’une civilisation est identique à celle d’un être vivant ; elle met juste un peu plus de temps à disparaître comme elle a mis un peu plus de temps à vivre ; il peut arriver aussi qu’elle meure sur les lieux mêmes où elle est née, tout comme un être humain, celui qui est attaché à sa terre. C’est une loi du temps cyclique qui fait qu’une révolution – une vie – part d’un point pour arriver, au bout de sa course, à son point de départ pour recommencer un autre cycle.
A. Le berceau
Le berceau des Indo-Européens
La civilisation indo-européenne1 est née de celle des kourganes datée du Ve au IIIe millénaire avant notre ère, donc au début du dernier des quatre âges, l’Âge de fer ou Kali-Yuga ou Âge sombre2.
Un kourgane est un tertre, un tumulus, recouvrant une sépulture souvent collective ; ces kourganes se répartissent dans l’est de l’Ukraine (Don, Dniepr) et dans le sud-ouest de la Russie (Volga). Mais la civilisation des kourganes est loin de ne se cantonner qu’à cette région ; en fait, elle s’étend jusqu’à l’ouest de la Sibérie et on peut dès lors considérer que c’est quasiment l’ensemble de la Russie, avec son extension asiatique, qui est le berceau des Indo-Européens. Sa partie plus spécifiquement européenne est constituée des peuples albanais, arméniens, baltes, celtes, germains, grecs, italiques, et, bien sûr, slaves.
[NDLR : L’hypothèse d’une communauté linguistique et culturelle indo-européenne, qui aurait exercé une influence sur les peuples d’Eurasie est largement contestable, car la supposée population parlant le proto-indo-européen n’a laissé ni trace archéologique ni document historique qu’on pourrait lui attribuer de manière directe. Elle est donc très fragile et en absence d’éléments probants en quantité suffisante devrait être abandonnée. De plus, elle tend plutôt à limiter l’influence nocive attribuée plus loin dans l’article au « Prince de ce monde » qui si elle est fondée ne se limite pourtant pas au théâtre eurasiatique. Et de nos jours, l’idée de civilisation est de portée mondiale. C’est la civilisation humaine entière qui est menacée de disparition ou au moins de forte régression et décadence, surtout sous l’angle spirituel.]
Les projecteurs ont été évidemment braqués ces dernières années sur l’Ukraine qui compte, à elle seule, environ 100 000 tumulus qui, d’après Le Courrier international du 4 mars 2011, ne sont nullement protégés ; et la guerre actuelle n’arrange vraisemblablement pas les choses :
« Mais, aux yeux des spécialistes, c’est l’indifférence absolue de la population ukrainienne elle-même qui représente la plus grande menace. Les « archéologues au noir », ceux qui fouillent clandestinement les sites en quête d’objets précieux à revendre, sont comparativement moins dangereux que les responsables officiels qui, dans leur ignorance, refusent carrément de protéger les ruines de villes antiques et les tumulus, quand ils ne commettent pas délibérément des crimes en autorisant par exemple l’ouverture de chantiers de construction sur des sites répertoriés. »
En guise de boutade, nous aurions espéré que l’une des tâches primordiales de l’Union européenne soit de préserver et de restaurer ce patrimoine commun. Mais non, l’UE a mieux à faire : elle s’active à forcer la population européenne à se nourrir de cafards et de poulets américains aux hormones ; nous savons désormais que l’UE ne constitue que l’un des rouages qui permettent à l’Amérique de garder sa prédominance sur le monde, au même titre que d’autres organismes internationaux créés par les États-Unis, comme l’OTAN, le FMI, l’ONU, l’OMS, etc. avec l’aide de l’exécuteur de ses basses œuvres, la CIA qui a fomenté toutes les pseudo « révolutions de couleur » dans le monde, y compris celle de l’Ukraine.
Le berceau de la Russie
L’Ukraine est aussi le berceau de l’actuelle Russie. Lorsque les Slaves orientaux s’installent au VIIe siècle dans ce qui est l’actuelle Ukraine, ils trouvent des peuplades finnoises, baltes et khazars et commencent à ériger sur ce territoire des fermes fortifiées. C’est au IXe siècle que des Vikings suédois, appelés Varègues ou Rus, commerçants, pillards et guerriers, à la recherche de routes vers Byzance, sous la conduite d’Askold, s’emparent de la principauté de Kiev fondée par les Slaves orientaux. Un autre Varègue, Oleg, fait tuer Askold et s’installe à Kiev et fonde le premier État russe (la Rus de Kiev) en vassalisant les autres principautés voisines russes et slaves. La Rus de Kiev s’étendra jusqu’à devenir le plus grand État d’Europe. Vladimir 1er (980−1015) incarnera l’apogée de cet État. Et Russes et Slaves finiront par devenir le même peuple, comprenant la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie.
B. Le tombeau
Machinations américaines
Pour nous en tenir à notre sujet, l’Europe, nous ne remonterons que jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale pour évoquer brièvement le rôle des États-Unis dans la politique internationale, mais les agissements américains destinés à imposer à la planète leur vue du monde mercantile (déguisée en une croisade messianique « démocratique » basée sur les croyances puériles et dogmatiques des premiers « pilgrims »), datent (au moins) de la Première Guerre mondiale.
En effet, selon les motivations exclusivement économiques et intéressées qui dictent les prises de position américaines, l’Amérique est présente sur toutes les scènes de conflit, avant et après la Seconde Guerre mondiale : Hitler n’a pu accéder au Pouvoir que grâce au financement de certaines banques et entreprises américaines telles que Morgan, Chase Manhattan (Rockfeller), Ford, General Motors, Standard Oil, etc.