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Le RN en forte hausse et en tête en cas de législatives anticipées !

C'est fait. Il aura suffi de moins d'un an pour que le fragile capital de confiance dont bénéficiaient Emmanuel Macron et sa majorité relative depuis leur reconduction se dissipe dans les feux qu'il a lui-même rallumés partout dans le pays. Les derniers sondages montraient que c'était le noyau dur de son électorat lui-même qui était désormais sceptique.

La colère et l'impopularité se comptent donc en points et en sièges : selon un sondage Ifop pour le JDD publié ce dimanche, la sanction serait nette pour la majorité qui ne recueillerait plus que 22 % des voix, perdant 5 points et arriverait en troisième position derrière le RN et la NUPES. Pour Frédéric Dabi, de l'Ifop, « dans ce sondage, il y a un perdant, c’est la majorité actuelle ». Il estime aussi qu’en cas de dissolution la majorité perdrait entre 30 et 40 sièges. Même plus de majorité relative. Surtout, le sondeur constate que l'électorat macronien se réduit aux inactifs, aux personnes âgées : « Ils ne sont plus que sur une jambe : celle de la France qui ne travaille pas ». Quel comble !

Du côté du RN, c'est l'envolée : 26 % ! Autant que la NUPES qui n'enregistre aucune progression notable. Pour Frédéric Dabi, « le RN a un socle électoral attrape-tout. Il n’y a presque plus de catégorie où il est très faible sauf chez les cadres supérieurs, où il ne récolte que 13 % ». Le RN sort donc grand vainqueur de la séquence de la réforme des retraites : sept points de plus qu'il y a un an !

C'est incontestablement un tournant et une nouvelle étape dans la recomposition politique initiée par Emmanuel Macron en 2017. On peut en tirer trois enseignements.

D'abord, pour la majorité et Emmanuel Macron, la marge de manœuvre se réduit considérablement. L'hypothèse de la dissolution s'éloigne car, comme le note Dabi, elle « constituerait un risque très sérieux, pour ne pas dire un suicide. » Le Président se voit condamné dès la première année de son quinquennat à s'appuyer sur une majorité très affaiblie qu'il ne peut renouveler ni vraiment élargir. Il ne lui reste plus que la carte du référendum, aussi risqué que la dissolution, celle du changement de Premier ministre et celle de la démission. Mais, à plus long terme, cet affaissement marque peut-être l'évolution vers un bipartisme où, du fait de sa structure sociologique et démographique, le macronisme serait amené à subir la même érosion que LR, comme nous l'expliquions il y a un an, dès l'issue du premier tour de la présidentielle.

Ensuite, à court terme cette fois, le rapport des forces évolue vers une tripartition déjà visible dans cette assemblée, mais plus nette. Avec tout de même une particularité : la NUPES comme les macronistes ne disposent pas de réserves (pour un second tour) ou d'alliances. En effet, ni le PS (5 %) ni LR (10 %) ne progressent et surtout la fracture chez ces derniers est désormais béante depuis le vote de la motion de censure par 19 d'entre eux.

Inversement, le RN se retrouve dans une situation électorale idéale, un alignement des planètes historique pour lui : non seulement il progresse fortement, devenant de fait le pivot d'une nouvelle majorité et un parti de gouvernement. Mais il se paie le luxe d'avoir des alliés - ou ralliés - potentiels sur sa gauche et sur sa droite, si ces mots ont encore un sens. En effet, si LR, même fracturé, se maintient à 10 %, le parti d'Éric Zemmour rassemble toujours 5 % des électeurs. Dès lors, tout l'enjeu pour le RN est de favoriser ces alliances, comme Jordan Bardella a commencé à le faire en assurant les députés LR sortants qui voteraient la censure qu'ils n'auraient pas à affronter un candidat RN. Et de préparer activement l'alternance. Le lancement de son école des cadres relaté par Marc Eynaud samedi en est un signe tangible. L'Histoire s'accélère et le RN a décidé d'être au rendez-vous.

Frédéric Sirgant

https://www.bvoltaire.fr/le-rn-en-forte-hausse-et-en-tete-en-cas-de-legislatives-anticipees/

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