« En tant qu’Européens, nous n’avons plus qu’à creuser nos tombes en attendant la nuit nucléaire » a tweeté l’historien néerlandais Nicholas Mulder.
Des Européens qui pourraient crier à Dieu, comme l’a fait ce prêtre de Haïti suite au terrible tremblement de terre qui a frappé son pays en 1921 : « Pourquoi nous as-Tu créés si nos enfants doivent mourir sous les décombres ? », mais qui ne peuvent pas crier face à Joe Biden.
Des Européens si souvent traités de sanguinaires par les Américains, notamment depuis l’époque de James Monroe et de sa doctrine [1823], alors qu’aujourd‘hui ce sont ces derniers qui pourraient mener le jeu sanguinaire jusqu’aux confins de la Terre.
En effet, toutes les déclarations favorables à la guerre indiquent que les dirigeants américains, politiques et militaires, sont prêts à poursuivre le combat jusqu’à ce que le Kremlin lève les drapeaux blancs et, par conséquent, jusqu’à ce que la Russie se désintègre et se morcèle en États qui suivraient Washington, comme cela s’est produit avec la plupart des républiques qui composaient l’empire soviétique.
Certains parlent d’une révolution contre le « tsar ». D’autres parient sur un coup d’État militaire mené par des Généraux russes ayant constaté que la guerre [en Ukraine] qui devait atteindre ses objectifs en quelques jours ne pourra pas y parvenir, même après des années. Ils vont jusqu’à dire que des milliers de cercueils de soldats [russes] reviennent vers les familles…
En revanche, les chercheurs en matière de situation interne en Russie disent que le peuple est au summum de la cohésion, qu’il défend son existence face au « Satan américain », lequel a adopté la théorie de Zbigniew Brzezinski qui dit : « Celui qui gouverne l’Eurasie gouverne le monde ».
Et c’est d’une voix forte que le professeur d’Histoire à l’Université du Michigan, Juan Cole, a déclaré : « Il semble que nous n’avons laissé aucune place aux anges sur cette planète ». Il a ensuite ajouté : « Mais nous voulons vivre comme des humains, pas comme des loups ». Or, même les loups s’opposent à la vision de Thomas Hobbes : « L’homme est un loup pour l’homme ». N’avons-nous pas toujours été plus sauvages que les loups ?
Les Européens, comme tant d’autres, peuvent-ils rester des otages coincés dans le giron américain ? Les économistes du vieux continent ont fait remarquer que la planète ne pouvait plus avancer dans la voie actuelle, à moins de retenir l’interprétation du texte religieux « annonciateur » de la destruction du monde et de la venue du Sauveur.
Quelle est la logique qui fait que le réseau financier [et bancaire] mondial est lié à un seul pays ? Si une banque s’effondre, comme c’est arrivé récemment à la Silicon Valley Bank décrite comme « la banque des temps à venir », les banques du monde entier trembleraient et pourraient s’effondrer à leur tour. Les Russes le disent. Les Chinois et les Indiens le disent aussi. Et une sorte de révolution se dessine contre le dollar, voire contre la conception américaine d’un système vertical de l’ordre mondial qui fait des États-Unis le centre autour duquel tourne le monde ; l’alternative étant un système horizontal multipolaire…
Ici, ce qui est remarquable est la question posée par le chercheur et économiste américain James Galbraith : « Comment pouvons-nous prétendre combattre les régimes totalitaires sur les cinq continents, alors que nous pratiquons les formes extrêmes du totalitarisme dans nos relations avec le monde ? ».
Et vu que même des « banques sacrées » en Suisse ont été ébranlées suite à la faillite de la Silicon Valley Bank, quels seraient les effets de nouvelles répliques si un autre tremblement de terre se produisait aux États-Unis ? James Galbraith dit : « Avec ces politiques qui reflètent ce qui ressemble à une guerre de fantômes ou à une guerre de dinosaures, nous avons rendu le monde plus fragile, plus vulnérable et peut-être explosif ».
Combien de temps les Européens, et même d’autres nations, pourront-ils supporter les conséquences économiques et psychologiques du conflit en Ukraine ? Nombre d’articles suggèrent que quelque chose d’énorme attend l’humanité, alors que de drôles de théories circulent sur les réseaux sociaux pour expliquer que la série récente de secousses terrestres prédit « la mort imminente de la planète ».
Les Britanniques, tels des ombres mécanisées des stratégies américaines, ont annoncé la livraison prochaine d’obus antichars à l’uranium appauvri à Volodymyr Zelensky. Ce qui a énervé les ours polaires étant donné leurs effets radioactifs très dangereux. En Irak, l’utilisation par George W. Bush d’uranium appauvri a affecté 120 000 soldats américains, en plus des dommages à long terme portant sur les champs et les cours d’eau.
Poutine a annoncé le déploiement de dix bombardiers transportant des armes nucléaires tactiques en Biélorussie.
La nuit nucléaire a frappé à la porte…
source : Al-Diyyar [Liban]
article traduit de l’Arabe par Mouna Alno-Nakhal
https://reseauinternational.net/en-attendant-la-nuit-nucleaire/