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Traquenard du conseil constitutionnel

250810

On s’y attendait. La censure, en date de ce 7 août, de la loi Duplomb, verdict rendu par le petit aréopage appelé conseil constitutionnel, ne surprend personne. La décision était connue d’avance, ou du moins prévisible, depuis le 25 juillet, dès lors que l’on a su la date à laquelle elle serait prononcée.

Le pouvoir macronien en effet, dont Richard Ferrand reste un des plus fidèles soutiens, s’est arrangé pour en fixer l’échéance à une date où, en général il ne se passe rien dans la sphère politicienne.

N’est-ce pas en cette période des moissons, entre juillet et mi-août que les agriculteurs récoltent le blé, l'orge, le colza, mais aussi les éléments indispensables à la nourriture du bétail ? Ce n’est donc pas le moment le plus propice pour envisager de manifester et bloquer les routes. La FNSEA et la Coordination rurale ne peuvent guère que protester, s’indigner dans des communiqués : leurs militants ne gâcheront pas les vacances des bobos urbains, ni de ces gens qui s’agglutinent l’été sur les plages, prennent leur retraite sur la Côte d’Azur, mais prétendent à longueur d’année s’inquiéter du réchauffement climatique.

Le calcul était sommaire, la manœuvre bien visible, à des kilomètres.

Les conséquences apparaîtront assez vite.

En août commence la cueillette des noisettes, et on sait que cette culture se verra particulièrement impactée par la décision d’interdire en France l’acétamipride, autorisée chez tous nos voisins appelés par cette décision à devenir nos fournisseurs.

Les betteraviers et les arboriculteurs sont confrontés à l’urgence. Ainsi, dans de nombreuses régions de France, les feuilles des betteraves sucrières portent dès maintenant la trace d’une maladie, la « jaunisse », causée par une invasion de pucerons porteurs du virus. En 2020, dans des conditions analogues, les betteraviers français avaient subi une perte de production, en moyenne, de l’ordre de 30 %

Cette culture implantée en France par Napoléon a fait l’objet d’une véritable bataille, programmée en 1806, livrée et gagnée en 1811. Alors, on lui consacra 32 000 hectares, particulièrement dans le Nord, permettant ainsi la naissance d’une industrie du sucre.

Aujourd’hui encore deuxième producteur mondial de sucre de betterave notre pays va-t-il devoir non seulement retirer des rayons de ses supermarchés les noisettes et les betteraves produites dans l’Hexagone pour les remplacer par les productions du reste de l’Europe ? Mais aussi renoncer à sa production sucrière ?? Importer par conséquent de l’Étranger des sucres produits dans des conditions interdites en France ??? Telle serait la logique perverse mais implacable de cette décision illogique.

Elle a été motivée une fois de plus par la volonté de la Macronie de complaire au parti écolo et à l’extrême gauche investis conjointement dans cette affaire.

Pour les survivants de la NUPES et le nouveau Front Populaire, vaincus en 2024 par le suffrage universel, mobilisés autour d’une pétition rassemblant 2 millions de citoyens sur 49 millions d’électeurs inscrits, il s’agissait aussi de prendre une revanche : contre la majorité parlementaire réelle, incluant, ô scandale, pour voter une loi de bon sens, la droite classique et le RN. C’était évidemment contrevenir à la règle simple, posée par Mitterrand : diviser les droites pour permettre de gouverner à une gauche minoritaire dans le pays.

Dans la foulée le même jour le même aréopage cassait une loi sur la rétention administrative, comme il l’avait fait, manœuvré par le chef de l’État, en janvier 2024, pour invalider une loi relative à l’immigration votée par sa propre majorité et le gouvernement Borne.

Ça commence donc à bien faire ces intrusions du Conseil constitutionnel, aujourd’hui présidé par Ferrand, comme celles du Conseil d’État, dans le processus législatif.

Le verdict, sans appel possible, de ces prétendus juges, majoritairement des politiciens et des technocrates sans qualification juridique connue cela ne saurait être considéré, encore moins commenté, comme s’il s’agissait d’une décision « de justice ».

Au point où nous en sommes, seul un vote référendaire peut mettre fin aux abus de ce petit synode qu’il était déjà ridicule, mais qu’il est devenu désormais obscène de persister à appeler « les Sages ». Demandons d’urgence un vote référendaire.

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2025/08/traquenard-du-conseil-constitutionnel.html

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