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La gauche case ses pions

230622

On pourrait être tenté d'intituler cette chronique "les rats quittent le navire". Ce serait cependant faire beaucoup d'honneur aux intéressés, et ne prendre qu'avec humour, le dégagement en cours au sein des équipes de l'hôtel Matignon. Ces gens ne semblent pas seulement lassés des fautes de goût et des comportements autoritaires exécrables de Mme Borne.

Ce personnel se sent probablement usé avant l'heure, mais précisément l'heure du remaniement se rapproche. Le sablier s'écoule, inéluctable. Et si l'on en croit des chroniqueurs avisés, tels Vincent Trémollet de Villers ou Catherine Nay, la principale interrogation pour le chef de l'État n'est pas de savoir si oui ou non il va devoir à court terme changer de Premier ministre, mais par qui remplacer la mégère.

Le flux de dégagement, que les commentateurs commencent à remarquer, car il touche au moins 10 sur 60 conseillers membres du cabinet d'Elizabeth Borne, doit aussi s'interpréter au gré d'une tradition bien ancrée dans tous les partis de gauche, des radicaux socialistes aux communistes : ils créent des emplois pour eux-mêmes, aux frais des contribuables bien sûr, à charge pour les gens de la [fausse] droite de les maintenir dans les phases d'alternances. Et, naïvement, les gentils successeurs, au nom de leur mot d'ordre de "rassemblement" gomment ainsi les biographies des budgétivores dont ils héritent. La seule chose que l'on ne pardonne pas, en république, c'est d'avoir manifesté des opinions nationalistes ou royalistes.

On est ainsi curieux de savoir ce qu'il adviendra des très utiles collaborateurs recrutés depuis 10 ans à la Mairie de Paris, lorsque l'on découvre par exemple, par un article du Parisien que celle-ci compte 300 personnes affectées à la communication.[1]

La réussite de cette fonction peut se mesurer chaque jour. On a pu même la quantifier au score électoral obtenu, avec le soutien bénévole de l'appareil du parti socialiste, par la candidate Hidalgo à l'élection présidentielle de 2020, soit 1,74 % des suffrages au plan national et 2,17 % à Paris. Il est donc permis de penser que ces 300 fonctionnaires sont totalement improductifs. Cependant le statut de la fonction publique mis en place par le ministre d'État Maurice Thorez en 1946, élargi à la "fonction publique territoriale" par le ministre communiste Anicet Le Pors en janvier 1984.

Tout ceci protège les petits fonctionnaires, infanterie de la petite gauche.

S'agissant de la haute administration, les privilèges se révèlent plus redoutables encore, plus coûteux pour les finances publiques. C'est ce qu'on appelle la technocratie, mot ironiquement usurpé puisque ses représentants ne maîtrisent aucune technique, n'étant titulaires que d'une science aussi infuse qu'universelle.

Technocrates eux-mêmes, les conseillers de Première ministre, d'ores et déjà partants, obéissent à la règle de leur espèce. Celle-ci commande, après l'échec coutumier de leurs missions, d'évoluer vers un rang supérieur dans les hiérarchies administratives. Peu leur importe, au vrai, la spécialité de leur future fonction puisqu'ils savent, par hypothèse, tout faire. Un jour, en 2017, Aurélien Rousseau dirige la Monnaie de Paris ; puis, patron de l'Agence régionale de santé en Ile-de-France, il "pilote" en 2020 la crise du COVID ; le lendemain il atterrit, en 2022, en tant que directeur de cabinet de la Première Ministre et, en 2023 enfin, en attendant mieux sans doute, il migre à la direction de la Caisse des dépôts et obligations, 1 320 milliards d'euros au bilan agrégé 2022. Un monstre financier, au cœur de l'économie mixte hexagonale. Il en assumera la fonction "sociale". Comprendre : il veillera au saupoudrage discriminatoire "positif", c'est-à-dire à la préférence étrangère, des projets de logement social. Envisage-t-on de réformer l'Aide Médicale d'État ? Il se portait au premier rang de ceux qui disent "niet".

Cet "ancien" communiste ne communique guère sur la nature de sa rupture avec le PCF. Passé par la municipalité parisienne à l'époque Delanoë, il est recruté par le cabinet de l'adjoint Pierre Mansat. Ce stalinien de vieille date trouve le moyen de se fâcher avec Ian Brossat. Heureusement, en 2014, alors qu'il n'est plus adjoint au maire de Paris, Anne Hidalgo le charge d'une mission sur le Grand Paris. Point commun de tous ces citoyens : aucun ne s'est jamais expliqué sur le bilan criminel du communisme.

La Macronie en effet demeure un petit territoire, dont le flanc gauche ne donne pas seulement le ton idéologique, mais impose aux transfuges venus de la [fausse] droite cette fameuse hémiplégie de la conscience universelle consistant à exclure et dénoncer "l'essetrême droite"... Il y reste positif d'avoir été communiste, il est inutile, voire mal venu, d'expliquer pourquoi et en quoi on ne l'est plus.

JG Malliarakis 

Note

[1] cf. « Nouvelle aventure » ou « départ forcé » ? La démission de la directrice de la communication d’Anne Hidalgo [Caroline Fontaine] intrigue - article publié par Le Parisien en date du 21 juin

https://www.insolent.fr/2023/06/la-gauche-case-ses-pions.html

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