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Le retour bienvenu du ministère “des Familles”, sans naïveté ni illusion

Le retour bienvenu du ministère “des Familles”, sans naïveté ni illusion

Autre avis sur le remaniement, celui de Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la Famille, qui dénonce depuis 2017, l’absence d’un ministère de la famille. Une absence qui symbolise non seulement l’oubli dont la famille est victime dans l’ensemble des politiques publiques, mais plus encore, le mépris profond de nos dirigeants à son égard. Ce jeudi 20 juillet, dans le cadre du remaniement, un ministère des Solidarités et des Familles a été recréé. Ludovine de La Rochère, salue dans Le Figaro ce petit pas en avant, sans naïveté ni illusion, néanmoins, à l’encontre de la nouvelle ministre Aurore Bergé. Signe que la famille est bien au cœur de la société, la Présidente du Syndicat de la Famille rappelle aussi dans cette tribune que lors des dernières émeutes, le président de la République a lui-même évoqué le rôle des parents – une première ! – , et en particulier des pères, dont il soulignait l’absence, reconnaissant par là la singularité et la complémentarité des rôles du père et de la mère dans l’éducation des enfants :

Les émeutes et pillages qui ont ravagé de nombreuses villes de France il y a moins d’un mois étaient du jamais vu en France en termes d’ampleur, de violences, de victimes et de dégâts. Face à l’intensité de la crise, le président de la République et plusieurs de ses ministres en ont même appelé aux parents, à maintes reprises, pour contribuer à maîtriser la situation. Dans l’urgence et l’inquiétude, ils se sont souvenus des familles.

Une fois la crise terminée, il a été question de la responsabilité des parents des émeutiers, cette fois-ci pour envisager qu’ils participent, pour le principe, au financement des réparations. Un projet de loi présenté en urgence a d’ailleurs été adopté ce 20 juillet pour soutenir les collectivités et accélérer la reconstruction des bâtiments partis en fumée.

Le président de la République a annoncé qu’il analyserait en profondeur les causes de cette crise. Il a même évoqué le rôle des parents, et en particulier des pères, dont il soulignait l’absence, reconnaissant par là la singularité et la complémentarité des rôles du père et de la mère dans l’éducation des enfants.

Enfin, dans le cadre du remaniement ministériel de cette fin de semaine, une ministre des Familles a été nommée, pour la première fois depuis 2017. Son portefeuille recouvre, plus précisément, les solidarités et les familles, ce qui a du sens. A priori, une bonne nouvelle pour les presque vingt millions de familles françaises.

La crise a en effet mis en lumière les difficultés des parents à éduquer leurs enfants et ce, pas seulement dans les «territoires perdus de la République», comme le montre la géographie des émeutes. Or, jusque-là, l’absence d’un ministère de la Famille, qui devrait même être de plein exercice pour être vraiment efficace, conduisait en effet, au sein du gouvernement, à une insuffisance de connaissances des enjeux qui concernent la famille, à une absence de vision globale sur la situation des familles et sur les mesures dont elles ont spécifiquement et urgemment besoin.

Certes, tel ou tel enjeu a fait l’objet de mesures, au gré des initiatives d’un parlementaire ou d’un autre, mais donc de manière isolée, sans vue d’ensemble, sans lien avec le contexte et les autres paramètres de ces problématiques: ici le congé de paternité, là les droits des parents dont un enfant est malade ou handicapé, ailleurs ceux des enfants dont un parent est dépendant ou en fin de vie, ailleurs encore le manque de place en crèches.

La tâche sera vaste pour Aurore Bergé, la nouvelle ministre: problématiques éducatives, mesures pour faciliter le quotidien des parents et donc la qualité de vie des familles, prévention des difficultés conjugales et familiales, plateforme de conseils et d’orientations pour les parents et bien d’autres enjeux sont à prendre à bras-le-corps et ce, dans un esprit constructif et innovant. En effet, c’est d’abord d’un changement d’état d’esprit à leur égard dont les familles ont besoin, pas forcément d’une politique coûteuse.

Une «tour de contrôle» de tout ce qui concerne la famille et de ce qui peut être fait en sa faveur devrait d’abord conduire à supprimer enfin les règles liberticides appliquées depuis 2015 au congé parental et la modulation des allocations familiales qui date de la même année, qui est aussi celle du décrochement de la natalité française. Alors que, depuis, la France s’enfonce un peu plus chaque année dans l’hiver démographique, il est urgent de changer la donne, et ce d’autant plus que les jeunes semblent de plus en plus hésiter à avoir des enfants.

La famille structure la personne et la société parce qu’elle accueille et éduque l’enfant, parce qu’elle aime et prend soin gratuitement, parce qu’elle est le refuge en cas de crise et la source de la plus efficace des solidarités. Certes, elle n’est pas parfaite, puisqu’elle est pleinement humaine. Mais précisément, c’est pour cela qu’elle requiert vigilance, soutien et prise en compte, non seulement dans le cadre de la politique familiale, mais aussi dans la plupart des politiques publiques du fait de leurs impacts sur la vie quotidienne des familles.

La France ne va pas bien, on l’a vu avec les récentes émeutes. Les jeunes, de plus en plus précocement, sont auteurs et/ou victimes de violences. Ils sont aussi de plus en plus hésitants devant les défis de la vie et moins désireux de s’engager, y compris dans la vie professionnelle. Espérons qu’Aurore Bergé ait elle aussi compris que la famille est l’une des clés pour remédier à ces évolutions et qu’il faut agir d’autant plus vite que cela prendra du temps.

https://lesalonbeige.fr/le-retour-bienvenu-du-ministere-des-familles-sans-naivete-ni-illusion/

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