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Le nombre d’or

Le nombre d’or (1,618) divise le cercle en deux arcs de 138 et 222 degrés, inégaux mais unis par la « divine proportion » chère aux pythagoriciens.

La première partie du livre de Pierre Delmas se situe dans le droit fil de la grande arithmosophie antique. Dans la seconde partie de son ouvrage, l’astrologue reprend le dessus au détriment de l’historien et du chercheur. Comme la plupart de ses confrères, il sème la confusion en voulant séduire plutôt que démontrer.

Au lieu d’aligner une série probante de liens entre l’angle de 138 degrés et la naissance d’un certain nombre de célébrités, Pierre Delmas recourt à des angles d’or « dérivés » dont l’un (69 degrés) fait double emploi avec le quintile (72 degrés) ou l’autre (42 degrés) marche sur les plates-bandes du semi-carré (45 degrés).

L’auteur appelle à la rescousse le poncif des domiciles zodiacaux des planètes (par exemple, la Balance pour Vénus) et la théorie éculée des maîtrises des points cardinaux de l’horoscope (j’ai l’ascendant Balance, je suis donc Vénusien - oh ! si c’était vrai !).

Heureusement, il y a les 124 premières pages et, notamment, un historique lumineux du nombre d’or depuis l’Antiquité grecque jusqu’aux savants modernes éclairés (il en existe !).

De Pythagore à Euclide en passant par Platon, la Grèce est relayée par Rome grâce au De architectura de Vitruve, puis par le Moyen Âge et les lumières du mathématicien Fibonacci (aussi nommé Léonard de Pise). De Luca Pacioli et de l’incontournable Léonard de Vinci jusqu’aux Cahiers du Nombre d’Or publiés en 1960 par Élisa Maillard (C.N.R.S.), toute une tradition est explorée dans la perspective du rapport entre la « divine proportion » et la création artistique. D’Agrippe de Nettesheim à Dom Neroman, les ésotéristes sont mis en exergue autant que les savants classiques, comme Johannes Kepler. Des scientifiques allemands du XIXe siècle (Zeysing, Fechner) apparaissent aux côtés de Matila Ghyka, Français d’origine roumaine installé à Paris en 1891.

Si l’hypothèse du nombre d’or envisagé comme « pilier de la structure cosmique » n’était pas due au Canadien Theodor Landscheidt, on serait tenté d’intituler le présent article : « Le Nombre d’Or : une passion européenne ».

Les distances interplanétaires semblent en effet progresser selon un rythme dicté par 1,618. Ainsi nous le suggère Pierre Delmas dans un saisissant tableau (p. 86) qui devrait inciter à plus de prudentes réflexions les partisans d’un univers régi par le « hasard ».

Ce que Pierre Delmas ne dit pas, j’en fais ma conclusion. La « divine proportion » est l’expression géométrique de la « juste inégalité » chère à Aristote. Telle est la base de toute politique saine, par delà la fausse alternative de l’égalitarisme absurde et du brutal struggle for life.

• Pierre Delmas, Le Nombre d’Or, les sciences et l’astrologie, Éditions du Rocher, Monaco, 2004.

https://web.archive.org/web/20060620051842/http://europemaxima.com/article.php3?id_article=108

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