Les manœuvres de diversions sont de plus en plus hénaurmes. La gauche et le gouvernement tentent de détourner vers la santé mentale de nos terroristes, vers les conditions de sortie et de suivi. On s’abime dans les détails d’un cas particulier en laissant une fois de plus de côté le sort du pays et le choix d'une politique d'immigration digne de ce nom. Non seulement le pouvoir botte en touche, mais il cache des informations centrales. On ne sait pas quel est le taux de double nationalités (pour l’essentiel issus de la naturalisation) dans nos prisons. La statistique, les Français n’ont pas le droit de la connaitre avant de voter. Comment déterminer son vote quand on est mal, voire pas informé ?
Cette pétition, tous les Français lucides y ont pensé un jour ou l’autre. Ils savent que les tréfonds du pays voient ce que la gauche et les partis au pouvoir ont tant chercher à leur cacher : l’ampleur de l’immigration et ses dégâts. En réalité, cette pétition risquait l’échec si elle avait été portée par un parti politique. Cela aurait réduit sa portée aux plus militants dudit parti, les autres l’auraient rejetée. Le tempérament gaulois amoureux de ses divisions reste puissant jusque chez les électeurs de droite. Il fallait donc sortir du jeu des partis. Messiha tente le coup. Pourquoi pas ? S’il réussit, ce sera un exploit de taille. Car la refonte de la Constitution par cette voie n’a jamais été tentée et pour cause : longue, complexe, pleine de chausse-trappes.
« Nos représentants ne veulent plus nous interroger directement, constate Jean Messiha. Et surtout pas sur le sujet qui est au cœur de leur ADN idéologique : l’immigration. En un mot comme en mille, ils ont peur de nous. Ils savent que 70 % d’entre nous sommes opposés à toute immigration supplémentaire, en particulier extra-européenne, et que nous n’hésiterions pas à le confirmer si la parole nous était donnée par référendum ».
Le dernier référendum, celui de 2005, grande victoire contre le politiquement correct, est resté dans les mémoires des partis dits de gouvernement comme une terrible défaite. Le vote a été trahi trois ans plus tard sous la droite de Sarkozy. Au moins l’initiative de Jean Messiha a-t-elle le mérite de sonner efficacement le tocsin, d’interroger les Français, de les mettre au pied du mur d’un engagement, si simple soit-il, de remettre au cœur du débat l’enjeu central des décennies passées et de celles qui viennent : la réponse à l’afflux migratoire. Il a le mérite de rappeler aux Français qu’en démocratie, le pouvoir leur appartient, même s’ils n’y croient plus.
La démarche a le panache des causes perdues : ce sont les plus belles et parfois les plus décisives. « Il suffira d'une étincelle », chantait Johnny ! L'étincelle viendra-t-elle de cette pétition, viendra-t-elle d'ailleurs ? Quoi qu'il en soit, l'atmosphère est explosive.
Marc Baudriller
https://www.bvoltaire.fr/edito-la-petition-de-jean-messiha-franchit-le-cap-des-100-000-signatures/