Catherine Blein
Eleveur-Ecolo-Veneur-Mère à chien tout à la fois.
Le voilà revenu, cet animal qui a tant effrayé nos ancêtres des campagnes.
Depuis 1992, le loup, qui se cantonnait depuis cent ans dans le nord de l'Italie, certains coins d' Espagne et au cœur des Balkans, a fait son grand retour en France, dans le massif du Mercantour. Il a ensuite migré un peu partout dans notre pays et l'on dénombre six loups vus en Bretagne. Criera-t-on bientôt « bleiz, bleiz » dans nos villages !?
Et ce retour, est-ce un bien, est-ce une folie ? Le loup est-il revenu de lui-même, comme le disent les écolos, ou bien a-t-il été réintroduit par l'homme , comme l'affirment les nombreux témoignages du bon peuple de la ruralité à qui rien n'échappe?...
Les deux questions sont importantes. Dans l'absolu, le rôle des prédateurs naturels est capital dans l'équilibre et la bonne santé de la biodiversité, flore et faune confondues.
Le parc de Yellowstone aux Etats-Unis a dû, après avoir laissé éradiquer le loup par les chasseurs locaux, le réintroduire.
N'ayant plus de prédateurs, les wapitis s'étaient considérablement développés et leur nombre avait littéralement dévasté les prairies naturelles, détruisant par là toute la flore nécessaire à l'alimentation de toute une petite faune, et provoquant un déséquilibre préjudiciable à la vie naturelle tout simplement.
De plus, n'étant plus chassés, les wapitis devenaient trop sédentaires ce qui accentuait le phénomène de surpâturage destructeur.
J'ajouterai aussi que, n'étant plus chassés « de façon naturelle »(détail capital!), ces animaux perdaient, au fil des générations, la connaissance innée des ruses de survie propres aux animaux sauvages et qu'ils doivent sans cesse mettre en pratique pour échapper à leurs poursuivants. C'est ainsi qu'une espèce dégénère.
En vingt ans, le retour du loup à Yellowstone a rétabli l'équilibre nécessaire à l'épanouissement de toute vie, petite ou grande, indispensable à l'équilibre naturel. Les wapitis, trop nombreux, trop gras, trop sédentaires et destructeurs de prairies ont vu leur nombre régresser de façon positive et sont redevenus les proies vives et aux aguets qu'ils doivent être, et la petite faune des prairies ainsi renaissantes, mulots, musaraignes, papillons, insectes, a fait sa réapparition afin de combler les maillons manquants de la chaîne alimentaire.
Le rôle du prédateur est donc indispensable pour le bon équilibre de toute la faune sauvage.
Bien sûr, il n'en va pas de même concernant les animaux d'élevage qui n'ont, eux, qu'un seul et éternel prédateur : l'homme et son couperet.
Pour ceux-là, animaux comme éleveurs, le loup n'est qu'inconvénient.
D'autant qu'une réalité semble se faire jour qui n'est pas très rassurante.
Le loup aurait muté, il s'est hybridé avec le chien errant.
Au Moyen-age, et jusqu'à la fin du XIXe siècle, le loup était un loup, 100% loup, car les chiens errants étaient très peu nombreux. Le loup gardait donc ses caractéristiques de loup : la louve n'avait qu'une seule portée de 4 à 6 louveteaux par an, le loup attaquait pour se nourrir et il craignait l'homme.
Avec la modernité et l'engouement pour le chien, le nombre de canidés a explosé et ouvert la voie à l'hybridation. Le loup-chien a ainsi acquis les caractéristiques du chien : la femelle a deux portées de 6 à 12 chiots par an, le loup-chien attaque pour le plaisir seul de tuer comme le fait le chien errant, et il craint beaucoup moins l'homme.
Il est aisé de comprendre les conséquences de cette hybridation, et c'est sans doute la raison pour laquelle les attaques d'animaux de compagnie et de gros animaux jadis ignorés par le loup sont de plus en plus fréquentes (poneys, veaux et chiens notamment, laissés agonisant et non dévorés).
Il semble que cette hybridation touche les patous eux-mêmes, ces chiens nés pourtant pour défendre le troupeau du loup. Les produits de cette hybridation sont beaucoup plus robustes et plus grands que le loup classique, ce qui, bien évidemment, ne peut que renforcer la crainte des éleveurs.
D'après les études menées sur le terrain, tous les loups italiens, depuis les années 70, seraient bel et bien hybridés !
Quel est, aujourd'hui, le statut du loup ? Depuis 1993, le loup est une « espèce protégée », un arrêté le concernant ayant été ajouté à la liste des espèces protégées par la Convention de Berne.
Mais cet ajout n'est à prendre en considération que dans le cas d'un « retour naturel » du loup.
Et c'est là que le bât blesse et que le conflit est ouvert : les associations écolos affirment que le loup est revenu naturellement, grâce à la reforestation, les braves gens du Mercantour et d'ailleurs affirment, eux, avoir assisté de loin à des lâchers de loups endormis dans des cages, et précisent que s'emparer d'une portée de louveteaux pour la faire grandir en enclos est chose aisée...
On comprend parfaitement les motivations des associations écolos, grands défenseurs du loup, qui souhaitent, in fine, interdire toute forme de chasse, laissant « la nature se débrouiller toute seule ».
On comprend aussi celles des éleveurs qui ont vu près de 13 000 attaques de leurs animaux l'an passé, et on comprend aussi très bien celles du péquin moyen qui n'a pas du tout envie de perdre son poney ou son Labrador dans l'histoire!
Connaissant les associations écolos et ce dont elles sont capables, je pense pour ma part que le loup a été réintroduit, comme l'ours dans les Pyrénées et que les écolos mentent pour arriver à leurs fins. Ce ne sera pas la première fois..
Le loup est un animal magnifique pour lequel j'ai une grande estime : il est beau, noble et courageux, il est fidèle à sa femelle et il a le sens de la famille, ce qui lui confère, à mes yeux, une part d' « anima ».
Mais l'animal nouveau, né par la faute de l'homme qui abandonne ou laisse divaguer ses chiens, ne m'inspire guère confiance et j'attends de voir les écolos des beaux quartiers de Paris détaler quand l'hybride fera son apparition dans le bois de Boulogne.
Retour naturel ou pas, il est dommage de devoir à nouveau « tirer » des loups comme des lapins, pour protéger les brebis, poneys ou vaches, ce que je trouve indigne de lui.
Il est en effet un prédateur quasi « naturel » car il chasse comme les loups, c'est le chien de Vénerie.
Oublions les rêves anti-chasse des écolos, qui sont incompatibles avec le développement humain et son emprise malheureusement trop grande sur la nature et, puisque le loup est de retour et devra être régulé, laissons faire la Vénerie Française, la seule, la vraie, afin de conserver un équilibre salutaire de la faune sauvage et de la vie naturelle.
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