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À Béziers, Robert Ménard choisit la manière forte face aux rodéos urbains

Capture écran Ville de Béziers
Capture écran Ville de Béziers
Un avertissement lancé aux délinquants. Dans une vidéo publiée sur Instagram le 8 août 2025, Robert Ménard, maire de Béziers, hausse le ton, face au fléau du rodéo urbain. « On en a ras le bol de ceux qui circulent sans permis ou sans assurance, de ceux qui refusent d'obéir aux policiers qui leur demandent de s'arrêter et surtout des emmerdeurs publics qui font du rodéo urbain et qui cassent les bonbons à tout un quartier, lance-t-il, face caméra. Alors maintenant, on a décidé d'aller plus loin. Jusqu'ici, on saisissait leur véhicule. Maintenant […] on saisit leur véhicule et on les détruit ! Voilà, à bon entendeur, salut ! » Derrière lui, on distingue des scooters et motos pris dans un grappin avant d’être jetés dans des bennes. Effet garanti.

 

À côté de ladite vidéo, les commentaires de Biterrois satisfaits se comptent par dizaines. « Bravo, M. Ménard. Quel courage ! Ne lâchez rien, les Français qui bossent et aiment la France sont avec vous ! », congratule l’un d’eux. « Que d'autres élus prennent exemple »« Enfin un maire qui applique du bon sens ! », abondent d’autres administrés. « Pourquoi ne se présente-t-il pas aux présidentielles ? », ose même un dernier.

Le ras-le-bol des honnêtes gens

« Si j’en juge par les réactions des gens sur les réseaux ou dans ma ville, je pense que mon ras-le-bol est à 90 % celui de tout le monde, confirme Robert Ménard à BVJe suis exaspéré par le fait qu’un certain nombre de gens nous pourrissent la vie. Ils pourrissent la vie des policiers, ils roulent sans permis, sans assurance, quand ils ne sont pas sur leur roue arrière en train de pétarder et d'emmerder tout le voisinage. […] Maintenant, je te prends ta moto ou ta mobylette, on la fout à la poubelle, on la découpe en petits morceaux et t’en auras plus. Il ne te reste plus qu’à en acheter une. On va voir qui va se fatiguer le premier... En tout cas, ce ne sera pas moi. »

 

Mais, déjà, certains médias questionnent la légalité d’une telle mesure, expliquant que la décision de détruire un véhicule revient au juge et non au maire. « On verra bien ce qu’il en est, maintient l'élu. Pour l'instant, on a voté lors d’une délibération au conseil municipal et elle n’a été attaquée par personne. J’en ai discuté avec le préfet, pas plus tard qu’hier, et il n’a rien trouvé à redire. J’attends de voir qui va m’emmerder parce que je détruis des mobylettes et des motos conduites par des irresponsables, qui peuvent être la cause d'accidents et compliquent la vie de toute la population ! »

Le fléau des rodéos

À Béziers, en effet, comme dans tant d’autres villes françaises, le rodéo urbain est devenu une véritable plaie. Les riverains en sont les premières victimes, mais aussi les forces de police, chargées de maintenir le calme dans l’espace public. Le 2 mars dernier, des policiers ont ainsi été agressés lors d’un rodéo urbain qui a rapidement tourné au guet-apens. Des jeunes du quartier de la Devèze, chevauchant scooters et moto-cross, les ont caillassés, causant une double fracture au bras de l’un des agents.

En octobre 2024, déjà, une autre bande biterroise s’était mise en scène dans une vidéo qui avait largement tourné sur les réseaux sociaux. On voyait plusieurs motards sans casques, roulant à tombeau ouvert, cabrés sur leur roue arrière, notamment devant le palais de justice. La volonté de provocation était manifeste.

 

« Longtemps, la police, nationale comme municipale, a eu très peur d'intervenir parce que certains jeunes s’étaient tués en essayant de fuir les contrôles de police. Donc, tout le monde a mauvaise conscience, explique Robert Ménard, appelant de ses vœux un changement de doctrine. C’est compliqué à mettre en œuvre en France parce qu’il y a toute une partie de la classe politique - en particulier à LFI, mais pas seulement - qui, dès qu’il y a un accident dans ce domaine-là, prend la défense du voyou et pas du policier. Ce sont les mêmes qui expliquent que la police tue. Et on a une partie des médias qui leur emboîtent le pas. Entre le policier qui risque sa vie et la petite frappe qui nous pourrit la vie, ils choisissent toujours la petite frappe. Moi, je choisis les policiers. » C’est dit.

Jean Kast

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