Le 11 janvier, Wolfang Effenberger, ancien militaire, proche collaborateur de l’ex-secrétaire allemand à la Défense Willy Wimmer, a pris la plume concernant les jeux de guerre de printemps 2024 de l’OTAN, préparatifs d’une Opération Barbarossa 21. Passant au peigne fin les documents otaniens éparpillées ci et là, ses conclusions qui ne sont pas de nature à rassurer, sauf à être actionnaire de Raytheon. En un mot, de Johannes Brahms à Annalena Baerbock la pente est raide.
Ainsi, il s’agit du nouveau et immense jeu de guerre intitulé Steadfast Defender, qui se déroulera entre février et mai 2024, avec «une guerre éventuelle contre la Russie» comme objet. Selon le Frankfurter Allgemeine (FAZ) cité par Effenberger, «Jusqu’ici les manœuvres de l’OTAN avaient lieu dans un monde imaginaire (Fantasiewelt). Dorénavant, les soldats s’exerceront à défendre contre une attaque russe dans un scénario réaliste. Au printemps 2024 l’exercice impliquera 40 000 soldats allemands, 50 bâtiments de guerre et plusieurs escadrons de chasseurs-bombardiers. Sur la carte géographique les pays de l’OTAN sont clairement reconnaissables ainsi que la Russie et la Biélorussie dans leurs frontières véritables».
Le rôle allemand à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales dans Steadfaster Defender s’intitule Quadriga 24, nom emprunté avec intention au char romain, emblème des Triomphes.
Selon Effenberger, les pièces du puzzle Quadriga 24 s’imbriqueront plus ou moins de la façon suivante :
1. De la mi- à fin-février la Panzerdivision 1 de la Bundeswehr à laquelle est intégrée une brigade hollandaise, s’entraînera à la guerre en Allemagne, en Pologne et en Lituanie.
2. De mi-février à mi-mars 2024 la Division Schnelle Kräfte (Forces rapides) comprenant 18 000 Allemands et 2300 Hollandais ainsi que la Brigade 23 des Chasseurs Alpins participeront dans l’exercice Grand North en Norvège, en conditions météorologiques extrêmes
3. De fin-avril jusqu’en fin mai 2024 les Parachutistes de la Division Schnelle Kräfte s’exerceront au «déploiement et intervention rapide» en Hongrie et en Roumanie.
4. Le point culminant de Quadriga 2024 sera Grand Quadriga au mois de mai. Dix Panzerdivisions vont s’exercer au «déploiement et intervention mécanisée avec des tanks de combat et de défense» en Lituanie.
Effenberger poursuit : «Quadriga 2024» est donc une grappe de manœuvres imbriquées les unes aux autres, qui s’étalent sur cinq mois tout le long des frontières occidentales de la Russie, depuis la Norvège jusqu’à la Roumanie.
«À partir du premier exercice partiel Grand Centre, des soldats allemands … prendront part dans les manœuvres polonaises Dragon et l’US Saber Strike. Grand North fera partie de la manœuvre Nordic Response, Grand South de Swift Response. Au moyen de ces grappes, l’OTAN produira la simulation d’un réseau de champs de bataille tout le long de la frontière occidentale russe. La simultanéité des différentes manœuvres et l’échelonnement des troupes impliquées rend fort difficile toute évaluation réaliste de la véritable dimension du déploiement».
«…Au moyen de Quadriga 2024 … et pendant que l’élite à Berlin s’imagine gagner en importance dans l’OTAN en transformant le pays en plaque tournante et centrale logistique pour ces mouvements de troupes vers l’Ukraine et la Russie, leur politique belliciste pourrait … s’avérer une catastrophe. Les images qui nous parviennent de l’Ukraine et de Gaza devaient suffire en tant qu’avertissement».
Effectivement, de Johannes Brahms à Boris Pistorius, la chute est brusque.
Demain, des nouvelles de RAF Akrotiri2, «extremely busy Permanent Joint Operating Base that supports ongoing operations in the region». Extremely busy, on se demande pourquoi.