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La grande détresse du sport français

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Patrick Parment

Les prochains Jeux olympiques auront donc lieu en France en cette année 2024 du 26 juillet au 11 août prochain. Ce sera moins la fête du sport que celle du fric et le reflet des tensions qui crispent le monde actuellement. La Russie est interdite de séjour, mais pas la Chine ; sans compter les relents du conflit israélo-palestinien qui pourraient se manifester à travers des attentats divers et variés. Ce sera également pour la France un énorme déficit financier en raison des investissements colossaux qu’il a fallu consentir. Et côté retour sur investissement, on sait déjà qu’il sera négatif. Cependant, on pourrait passer outre si cette manifestation nous permettait de crier « Cocorico », mais ça ne sera pas le cas.

Car le sport français est en pleine déshérence. Les seules victoires que l’on récolte relèvent d’exploits individuels dans des sports nécessitant des techniques particulières (perche, canoë kayak, etc.). Par ailleurs, alors que la plupart des pays alignent des nationaux et non pas des populations exogènes, la France semble bien faire figure d’exception. En athlétisme on note une forte majorité de Noirs et de Maghrébins. À l’image du foot-ball. On ne retrouve les Gaulois que dans les sports individuels et très techniques (équitation, gymnastique, vélo).

La France manquerait-elle d’athlètes de haut niveau ? Certainement pas ! Mais les Gaulois se sont détournés et se détournent de ce monde où l’on commence à poil et termine démuni. Par ailleurs, le sport n’échappe pas non plus à l’ère culturelle dans laquelle il baigne. Ni à ce qu’il représente. La plupart des sports sont nés d’intentions guerrières. Mais longtemps, le sport n’a pas existé en tant que tel. À Athènes comme dans la Rome antique, il avait pour but d’honorer les dieux, de célébrer le corps et de louer les meilleurs. Il avait également une vocation esthétique comme en atteste la statuaire de cette époque qui servira de modèle à la Renaissance. En Europe, le sport tel que nous l’entendons aujourd’hui n’avait pas cours. Seuls le cheval et la marche à pied animaient les armées. Et dans la noblesse on ne pratiquait que le cheval et l’escrime.

En fait, le sport tel que nous l’en-tendons est né au XIXe siècle dans l’Angleterre industrielle et capitaliste. Avec l’avènement de la IIIe République il s’est actualisé. Et c’est ainsi qu’est apparue la distinction sport d’élite et sport de masse. Comme l’ont bien vu Karl Marx dans Le Capital et Guy Debord dans sa Société du spectacle, le sportif de haut niveau est de-venu avec le capitalisme, une marchandise. Sous couvert d’être aussi l’étendard des nations. À travers le sport de haut niveau, les nations brandissent ce qui n’est rien moins qu’une forme de nationalisme exacerbé. En apparence du moins. Mais sur le fond, le sport olympique est dominé par l’argent.

Nationalisme. Certains contesteront peut-être cette vision mais tous ces athlètes, aux Jeux olympiques ou ailleurs, défendent d’abord une identité nationale. Encore faut-il en être convaincu. Car la dérive est grande aujourd’hui dans le sport de haut niveau de privilégier la performance au détriment du lieu et de la manifestation dans laquelle elle se produit. On le voit bien aux États-Unis mais aussi en Europe maintenant, où les athlètes noirs sont surreprésentés dans certaines disciplines, en particulier celles de l’athlétisme. Une surreprésentation qui n’est pas sans soulever diverses questions : il y aurait sans doute quelques études à consacrer à ce phénomène.

Paris 2024, la belle illusion…

Jadis, les natifs, les autochtones, les Européens « blanc de blanc », défendaient les couleurs de leur pays et en tiraient quelque fierté. Or, cette fierté, elle se forge à l’école. Car l’école est le creuset où se construit l’identité de l’enfant et noue son appartenance à un territoire, une culture, une âme. A partir du moment où cet enseignement est rompu comme c’est le cas aujourd’hui, il est inutile de demander aux élèves de défendre une identité qui ne s’affirme pas dans l’enseignement que l’on reçoit. Si les instits de la IIIe République n’avaient pas fait leur boulot, les petits paysans de Bretagne et d’ailleurs ne seraient pas partis au casse-pipe en 1914.

En 1940, les Français n’étaient plus très chauds pour engager la « drôle de guerre ». On connaît la suite.

Non seulement l’Éducation nationale ne remplit plus son rôle mais encore ce qui reste de volontaires pour s’engager dans l’armée sont le plus souvent des chômeurs. Si l’on ajoute à cela, la volonté de nos gouvernants d’encourager le métissage dans le sport – et ailleurs aussi - afin de nous faire accroire que ce pays a une vocation multi-culturelle et multiraciale, il s’est fourré le doigt là où il ne faut pas. Tous les sondages le montrent de manière systématique : les Français en ont ras-le-bol de l’immigration et de tous les dommages collatéraux qu’elle induit. Le sport, en France – et dans toute l’Europe je suppose -, est aussi une manière pour les immigrés de sortir du lot et gagner leur vie depuis que les instances internationales ont levé l’interdit d’avoir des athlètes étrangers dans ses rangs. Ouvrant ainsi la porte à sa mondialisation et anéantissant du même coup sa signification patriotique. Il ne faut pas s’étonner dès lors, si la France affiche de si médiocres performances.

Au regard des derniers résultats des Français aux championnat d’Europe, ces Jeux olympiques à venir vont s’achever dans d’une nouvelle Bérézina. De Coubertin, il ne reste que le nom d’un stade.

Article publié dans le n°65 de la revue Synthèse nationale cliquez ici                                

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