Sondages après sondages, la réponse est claire : le « NON » a toujours plus d’immigration l’emporte. Si les gouvernements européens semblent prendre des mesures pour ménager l’opinion publique, de nombreux politiciens – majoritairement de droite – dénoncent une politique molle. En Allemagne, le cas est édifiant. Parallèlement à la loi Immigration française, les régions allemandes et l’État fédéral se sont entendus sur une série de mesures visant à mieux contrôler la politique migratoire du pays. Contacté par BV, Bernhard Zimniok, eurodéputé AfD, qualifie d’« écran de fumée » cette mesure dont il estime qu’elle n'entraînera, « selon [les] propres dires [du gouvernement fédéral, NDLR], que 600 expulsions supplémentaires par an ».
L’Allemagne, un cas édifiant
Outre-Rhin, la crise migratoire est sans précédent. Entre 2014 et 2020, un peu moins de sept millions d’immigrés, principalement issus de pays non occidentaux, se sont installés dans le pays. Face à un déclin évident de population, l’immigration est utilisée comme un recours. Oui, mais voilà, l’immigration coûte cher, très cher. Dans un rapport daté de janvier 2024, publié par la fondation Stiftung Marktwirtschaft (Fondation pour l’économie de marché), le professeur d’économie Bernd Raffelhüschen estime que « l’immigration, telle qu’elle s’est produite jusqu’à présent [depuis 2014, NDLR], nous coûte économiquement au total 5,8 milliards d’euros [en cumulant le coût de chaque immigrés, au cours de sa vie, à l’État-providence allemand, NDLR] », soit plus d’un quart du déficit fiscal cumulé allemand.
Interrogé par BV, Nicolaus Fest, eurodéputé de l’AfD, estime qu'une politique de remigration engagée dès maintenant est le seul moyen de lutter efficacement contre l’immigration : « L'Allemagne dépense chaque année des milliards pour soigner les immigrés clandestins ; ces dépenses absurdes disparaîtraient » [si une vraie politique de remigration était mise en place, NDLR]. Des propos que rejoint son collègue Bernhard Zimniok, qui s’inquiète d’un remplacement de la population allemande : « Si la politique migratoire est poursuivie à ce rythme, le peuple allemand disparaîtra mathématiquement dans un avenir proche. Outre la survie de son propre peuple, il en va également de la sécurité intérieure ou de l'État-providence, qui s'effondrera bientôt sous le poids de l’immigration de masse. »
Toutes les immigrations ont-elles un impact négatif ?
L’immigration, dans sa forme actuelle, n’offrirait-elle donc aucun avantage ? Un autre rapport, daté d’avril 2023, sur les conséquences de l’immigration sur les finances publiques néerlandaises établit les conclusions suivantes : « La poursuite de l’immigration, avec son ampleur et sa structure de coûts actuelles, exercera une pression croissante sur les finances publiques. Le démantèlement de l’État-providence et/ou la restriction de l’immigration sont alors inévitables. » En réalité, tout dépend du niveau culturel et social de l’immigré. Ainsi, on peut lire que « les coûts et avantages moyens des différents groupes de migrants diffèrent considérablement ». D’un côté, les Occidentaux (et certains ressortissants d’Asie de l’Est) majoritairement immigrés pour le travail ou les études « montrent un apport positif ». Ce qui ne vaut pas pour « toutes les autres formes d’immigration ». En effet, ce sont « les migrants demandeurs d’asile [qui] ont le plus grand impact négatif », relève le rapport (chacun coûtant 475.000 euros tout au long de sa vie). En outre, toujours selon ce rapport, un immigré marocain coûtera 550.000 euros et un Africain 625.000 euros au cours de leurs vies, faisant un gros trou dans la raquette des dépenses publiques.
Pour l’Allemand B. Raffelhüschen, l’immigration ne serait donc envisageable pour les finances publiques qu’« en contrôlant l’immigration d’un point de vue économique, qui se concentrerait en moyenne sur le modèle de qualification de la population autochtone ». Toutefois, le député européen Bernhard Zimniok estime que cet apport de main-d’œuvre peu qualifiée « profite à l’économie […] car elle peut acquérir des esclaves salariaux bon marché, par exemple dans les services de livraison ». En définitive, l’Europe de l’Ouest est confrontée à deux scénarios : stopper l’immigration massive ou mettre fin à son système social hérité de l’après-guerre. Une fois le pour et le contre pesés, le choix est vite vu.
Julien Tellier