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Puisque les purges ont commencé.

240618

Oui le pays est en danger.

Celui que représentent nos adversaires de toujours relève bel et bien de la certitude. Tous ont été hier, sont en ce moment même, et ne manqueraient pas, s'ils l'emportaient de se révéler encore plus désastreux. Tant pour les finances publiques et le niveau de vie des Français, tant pour la défense nationale que pour l'éducation. Qu'il s'agisse d'un Mélenchon ou d'un Hollande, il faut leur barrer la route. Une Clémentine Autain parle d'éradiquer ses adversaires. L'état major de la France Insoumise applique le mot d'ordre au détriment de ses propres "modérés".

Si l'on devait en douter, observons qu'ils ont commencé leurs purges internes avant même d'entrevoir l'espérance du pouvoir. Rappelons que Robespierre lui-même a attendu 1794 pour faire guillotiner Danton et que Staline n'a éliminé Trotsky qu'après 10 ans de pouvoir soviétique. Le premier Front populaire fut inventé en 1935 par un congrès du Komintern et il mena la France au désastre de 1940. Leurs héritiers se croient donc plus forts que leurs grands ancêtres. Ces gens se croient sans doute la gauche la plus intelligente du monde.

Le raisonnement classique des opportunistes n'est pas nouveau : "attention avant de prendre parti choisissons bien le camp du vainqueur". Cela doit être banni.

Cessons de chercher à prévoir et de calculer. Mesurons les dangers relatifs des programmes respectifs.

On reproche en ce moment au RN et à ses alliés, – enfin unis, unis à la base par la problématique de l'immigration, – de chercher à adapter leur doctrine économique aux réalités et à une situation financière très difficile. Elle s'est aggravée, durant les 7 années écoulées, par l'application démagogique du "quoi qu'il en coûte" et du "en même temps". Le futur gouvernement, quel qu’il soit, trouvera dans les comptes publics dont les droites ont raison de prévoir un audit préalable à toute remise en ordre. Ainsi, autant l'étatisme et le flou légèrement démagogique du programme originel pouvaient inquiéter, autant le pragmatisme de sa réflexion actuelle doit être salué. Priorité aux fonctions régaliennes, la défense des frontières nationales et européennes, le rétablissement de l'ordre public et ne serait-ce que l'application des lois.

Comment imaginer, d'autre part, de maintenir les rênes de l'État entre les mains irresponsables qui nous ont conduits à la crise actuelle. Un minimum de civisme commande de les sanctionner.

En annonçant follement, en effet, la dissolution de l’Assemblée nationale l'imprévisible président a créé le 9 juin une situation à laquelle personne ne s'attendait vraiment. Cette surprise intervenait, au soir même d'un scrutin effectivement désastreux pour son camp qu'il faut absolument cesser d'appeler ridiculement "majorité". L'objet théorique du vote portait sur un Parlement européen, dont hélas nos concitoyens ne se préoccupent pas. Pour la plupart des Français, il s'agissait d'un référendum pour ou contre Macron. Le suffrage universel a parlé.

Une boîte de Pandore a été ouverte et tout indique que la minorité présidentielle éprouvera les 30 juin et 7 juillet, au terme d'une campagne imprévue décidée par ce chef de l'État si imprévisible, les plus grandes difficultés à redresser son score misérable du 9 juin.

Il faut remarquer qu'avec moins de 15 % des voix, le pouvoir macronien n'est pas seulement affaibli à l'intérieur : il l'est encore plus à l'extérieur, où tout le monde perçoit son isolement.

Le chancelier Scholz a vu lui-même son parti n'obtenir que 14 % des voix, le pire score historique des sociaux-démocrates depuis leur congrès fondateur de Gotha de 1875, et ses alliés écologistes se sont effondrés. Or, bien qu'il dispose de deux partis, libéraux et grünen, coalisés à ses côtés il se garde bien de chercher à convoquer, comme l'avait fait si malencontreusement Gerhard Schröder en 2005, l'élection d'un nouveau Bundestag. Et dans ce contexte, l'attitude inverse adoptée à Paris le met en difficulté. Tout cela ne peut qu'aggraver les relations chaotiques avec nos divers partenaires et alliés. L'Europe supporte de moins en moins le comportement erratique constant de Macron depuis 2017 à l'international. Ne parlons même pas de la manière dont Giorgia Meloni, elle-même victorieuse dans les urnes de son beau pays, l'a remis à sa place dans le cadre de la dernière réunion du G7 en Italie, du 13 au 15 juin.

Rappelons à cet égard que même la théorie du domaine réservée mériterait elle aussi de se voir retouchée. Elle fait du chef de l'État le maître de la politique étrangère : or, cette tradition ne découle aucunement de la lettre de la Constitution mais seulement d'une pratique. Elle fut inventée verbalement en 1959 par un congrès du parti gaulliste, puis manipulée par Mitterrand à partir de la cohabitation de 1986.

Dès lors, depuis ce 16 juin à 18 heures, on pourrait dire que "les jeux sont faits, rien ne va plus" sur une table de roulette électorale. Les candidats se sont déclarés dans les 577 circonscriptions et la première caractéristique de ces scrutins sera la diversité des cas de figure. Pour s'en tenir au seul cas de la Capitale, il n'existe pas deux arrondissements aux configurations identiques et cette situation se retrouve pratiquement dans tous les Départements et dans toutes les Régions.

Toute projection linéaire à partir de pourcentages nationaux reste par conséquent incertaine, même si au moment où ces lignes sont écrites trois blocs semblent se dégager. Plus ou moins cohérents, ils sont crédités respectivement : à hauteur de 40 % pour "les droites" ; 30 % pour la gauche et l'extrême gauche unies sous la bannière d'un prétendu nouveau front populaire ; les diverses composantes de la minorité présidentielle, recueillant difficilement 20 % des intentions de vote, en additionnant sans doute les électeurs de la pathétique Mme Hayer et, d'autre part, ceux qui font encore confiance aux caciques qui depuis plus de 30 ans n'ont tenu aucune de leurs promesses.

Les électeurs de droite se trouvent, pour une fois, mieux unis que ceux de gauche et du centre dont les appareils se sont rapprochés de façon artificielle. Il revient donc au peuple de décider. Certains appellent cela du populisme, d'autres parlent de démocratie. Le vrai mot se trouve sur les frontons de nos bâtiments officiels, car il s'agit de la Liberté.

JG Malliarakis  

https://www.insolent.fr/2024/06/puisque-les-purges-ont-commence.html

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