Bernard Germain
C’était prévisible et c’est ce qui s’est passé.
Entre juin 2022 et ce 30 juin 2024, le RN a multiplié par 3 son nombre de voix, passant de 4 millions de voix à plus de 12 millions. Peut-on montrer de manière plus claire l’exaspération des Français du fait de la politique de Macron qui est en train depuis 7 ans de consciencieusement détruire notre pays, soutenue par tous les bien pensants et même par une partie de la gauche ?
On remarquera que déjà 39 députés du RN sont réélus dès le 1er tour, comme Marine Le Pen, Julien Odoul, Sébastien Chenu,… etc. Ce qui montre sans équivoque leur enracinement local, et que leur élection n’a rien à voir avec un coup de colère des habitants de leurs circonscriptions. C’est un vrai vote d’adhésion.
Cela prouve aussi que les dénonciations et culpabilisations permanentes adressées aux électeurs du RN, ne fonctionnent plus. Une sorte de... mithridatisation.
Pour ceux qui l’aurait oublié cette expression vient du monde grec dans lequel le roi Mithridate (132 à - 63 avant JC) régnait sur un territoire constitué d’une partie de la Turquie actuelle. Ce roi, craignant d’être empoisonné, absorba chaque jour une très faible quantité de poison qu’il augmenta régulièrement afin d’habituer son corps à s’en préserver. Selon la légende, il serait parvenu ainsi à s’immuniser. Battu par Pompée, il aurait voulu se donner la mort en s’empoisonnant, mais ne put le faire car le poison n’eut pas d’effet sur lui. Il ne réussit à se donner la mort qu’en se faisant tuer par un mercenaire.
Comme le roi Mithridate hier, le peuple aujourd’hui semble immunisé contre le poison des dénonciations et accusations diverses venant du camp du bien.
En revanche, dans le camp d’en face chez les bien pensants, heureusement que le ridicule ne tue pas sinon ce serait une authentique hécatombe. Car la patrouille des castors a vraiment fait très fort.
Les scènes auxquelles nous assistons sont absolument surréalistes. Nous allons en voir quelques exemples, mais ils sont légions.
Si nous prenons l’exemple de la 6° circonscription du Calvados, nous constatons les choses suivantes :
- Nicolas Calbrix, le candidat RN, obtient 36,26% des voix.
- Elisabeth Borne (ex Premier ministre) obtient 28,93 % des voix.
- Noé Gauchard (LFI) réalise le score de 23,16% des voix.
Normalement il devrait y avoir une triangulaire au 2° tour.
Mais,… « il faut faire barrage au RN », comme ils disent, et un miracle vient de se produire.
On voudra bien noter qu’il s’agit d’Elisabeth Borne, celle qui a imposé la réforme des retraites en jetant dans la rue à cette occasion un nombre considérable de français pendant des mois, ainsi que tous les syndicats et la totalité de la gauche.
On pourrait donc s’attendre à ce que LFI lui dise… « non madame, vous avez trop fait de mal au monde du travail, donc on ne votera pas pour vous ».
Tenez vous bien, c’est le contraire qui s’est produit. Dimanche soir Mélenchon est intervenu à la télévision, avec à ses côtés Rima Hassan affublée de son keffieh, pour déclarer que dans ce cas de figure LFI retirera son candidat afin de faire barrage au RN.
Donc le gentil castor Noé Gauchard (qui porte bien son nom) s’est exécuté déclarant : « J'ai eu Élisabeth Borne juste après mon retrait. Elle m'a remerciée, j'ose espérer qu'elle aurait fait la même chose... ».
Le plus extravagant étant que ce candidat LFI se retire et votera et fera voter pour Élisabeth Borne, auteur de la retraite à 64 ans, pour faire barrage à un candidat RN qui a dans son programme… le retrait de la retraite à 64 ans !
Est-il possible d’être plus « stupide » que cela,... pour rester poli ?
Voyons maintenant la 1ere circonscription du Vaucluse (Avignon).
- Catherine JAOUEN (RN) obtient 30,03 % des suffrages
- Raphaël ARNAULT (Nouveau Front Populaire) récolte 27,82 % des voix
- Philippe PASCAL (Divers gauche -Dissident du NFP) récolte 19,96 %
- Malika DI FREJA (Macroniste) obtient 16,04 %
On doit retenir deux choses importantes dans cette circonscription :
Le candidat NFP (R. Arnault) est le chef des antifas de Lyon (Jeune Garde), un individu ultraviolent, fiché S et qui a promis à Alice Cordier (Némésis) que ce sera « une balle dans la tête si elle ose venir à Lyon ». Ce sinistre personnage est un grand ami de Mélenchon.
La seconde chose importante est que dans cette circonscription, il y a un dissident de gauche (P. Pascal) soutenue par la maire d’Avignon, Cécile Helle (PS) en désaccord avec le Nouveau Front Populaire.
On pourrait penser que cette dame qui s’est opposée au « parachutage » de Raphaël Arnault à Avignon, va en toute logique refuser de soutenir le candidat sulfureux de la NFP.
Tenez vous bien, là aussi, c’est le contraire qui s’est produit. Cette dame appelle à voter pour Raphaël Arnault au 2° tour « pour faire barrage au RN ».
Elle contribue donc à vouloir faire élire un individu ultraviolent à l’assemblée nationale. Tout en prétendant être en désaccord avec le PS d’Olivier Faure qui s’est couché devant LFI.
Peut-on là aussi être plus débile ?… c’est pitoyable.
Un dernier exemple : la circonscription de Trèbes. Ville où le Colonel Arnault Beltrame, véritable héros qui a donné sa vie pour sauver une otage et s’est fait égorger par un islamiste. C’est dans cette ville que le Nouveau Front Populaire a osé, provocation insupportable, présenter Philippe Poutou qui ne cache pas sa haine de la police et soutient le genre de slogan « 1 flic mort = 1 voix de moins pour le RN ».
Voilà les résultats de cette circonscription :
- Christophe BARTHÈS (RN) 52,76 %… élu.
- Philippe POUTOU (NFP) 16,64 %
- Aurélien TURCHETTO (Divers gauche – Dissident) 14,80 %
- Jean-Claude PEREZ (Macroniste) 13,62 %
On retiendra donc de ces résultats que la gauche local n’a pas accepté que Poutou soit parachuté, surtout à Trèbes et avec son profil d’ultra gauchiste anti-flic.
Mais on notera aussi que ce candidat totalement sulfureux (qui d’habitude ne dépasse jamais 1 % des voix) obtient plus de voix que le candidat de la gauche « normale », c’est dire à quel point la gauche et donc une partie de population est vraiment malade.
Des exemples de ce calibre il y en a à foison. Cela souligne, pour ceux qui veulent bien voir les choses, l’ampleur des ravages que cette gauche et ces bien pensants ont fait dans les têtes des gens. Un nombre vraiment considérable de citoyens ont perdu tout bon sens et toute mesure. Ils sont de ce fait près à suivre les mots d’ordre les plus délirants et à voter sans aucune réflexion pour les gens les plus tordus dès lors qu’ils portent les couleurs d’un parti de gauche. Cela a indubitablement de quoi effrayer.
Par contre, quelques résultats permettent de se remonter un peu le moral, comme par exemple l’éviction dès le 1er tour de Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne, sous l’étiquette du centre gauche. C’est lui qui était le ministre socialiste des finances de François Hollande et fut condamné pour fraude fiscale alors qu’il était justement supposé faire la chasse aux fraudeurs fiscaux en sa qualité de ministre.
Autre bonne nouvelle, l’éviction, là aussi dès le 1er tour de Fabien Roussel, le chef du parti communiste français (PCF). C’est le candidat RN qui a été élu dès le 1er tour. La compromission de Fabien Roussel avec le Nouveau Front Populaire ne l’a pas aidé à se sauver de la noyade en se faisant élire.
Il a voulu dîner avec le diable, mais n’avait pas une cuillère assez grande. Le pauvre s’est brûlé les doigts.
Plus globalement que retenir de ce premier tour ?
Tout d’abord que c’est un raz de marée pour le RN qui a multiplié en deux ans ses voix pas trois.
Il n’y aura probablement pas de majorité absolue RN, et c’est tant mieux, car c’était un piège de Macron pour que le RN se brûle les ailes en 3 ans et arrive ruiné en 2027. Macron lui aurait mis pendant ces 3 années tous les bâtons possibles dans les roues, avec la complicité du conseil constitutionnel.
Normalement, il aurait du y avoir une flopée de triangulaires (on saura le détail mardi 2 juillet à 18H00 – limite de dépôt des candidatures du second tour) mais la plupart n’auront pas lieu du fait des accords de désistements entre la gauche et les candidats macronistes. Cela permettra de voir qu’il n’y a plus que deux camps : la droite nationale d’un côté et de l’autre côté, tous les autres (PC, PS, Verts, LFI, macronistes et LR droite molle). Ce qui éclaircira grandement le paysage politique.
Par contre celui qui est et sera sans doute le grand perdant le 7 juillet au soir, c’est Macron. Il a voulu piéger le RN et le piège s’est en fait refermé sur lui.
Il va avoir 3 blocs à l’assemblée nationale, ce qui empêche la constitution d’une majorité et donc rend le pays ingouvernable, à moins qu’il ne s’entende avec la gauche, ce qui me semble toutefois impossible sauf à se griller totalement pour 2027 et offrir un boulevard à Marine Le Pen et au RN pour 2027.
L’épilogue de cette histoire étant qu’il ne reste probablement plus à Macron que la solution de sa démission pour permettre au pays de sortir de la crise dans laquelle il l’a plongée.