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Ciotti et l’UDR : des élus, des cadres et une vraie dynamique populaire

ciotti
La nostalgie gaulliste se porte bien. En choisissant comme sigle de son nouveau parti celui du dernier parti gaulliste du temps du Général, Ciotti a visé juste. Le moment que nous vivons est en effet historique : sabordage de la Ve République par Emmanuel Macron, trahison des idéaux gaullistes par un parti LR qui court d'échec en compromission idéologique avec le centre et la gauche, au moment où la France est menacée d'un effondrement intérieur du fait de l'immigration. Le moment est aussi idéal alors qu'on apprend qu'une forte majorité d'électeurs du centre et de droite qui ont suivi les consignes de vote de faire barrage au RN au profit de la gauche s'en mordent aujourd'hui les doigts. Il y a là des millions d'électeurs de droite qui se sentent trahis, orphelins, et, au moment où le doute s'est installé à Reconquête, au moment où Les LR de Wauquiez sont appelés par Sarkozy à devenir la béquille du macronisme finissant, l'UDR de Ciotti peut constituer l'offre politique qui manquait.

Un positionnement idéologique et stratégique porteur

En affichant des valeurs de droite et, surtout, en assumant concrètement l'union des droites sur le terrain avec le RN, dès sa fondation, l'UDR répond à une réelle demande. Ferme sur les questions régaliennes, l'immigration et la sécurité, il se distingue du RN par son libéralisme économique revendiqué et son souci de rigueur budgétaire, comme l'a souligné Marc Baudriller sur CNews, samedi.

De solides atouts structurels

S'il est difficile de parier sur l'avenir d'un nouveau parti, l'UDR de Ciotti ne part pas de rien, contrairement à Zemmour, qui en a vu la difficulté. En effet, malgré les vents contraires du front républicain, Ciotti a réussi à faire élire une vingtaine de députés et à constituer, en juillet, un groupe parlementaire. On a aussi un peu vite oublié que ses candidats, au premier tour, avaient rassemblé plus de 1,2 million de voix quand les LR n'en comptaient qu'un peu plus de deux millions. L'initiative de Ciotti, dans un contexte défavorable, a été validée par bon nombre d'électeurs de droite. Et la carte de ses députés élus montre que la greffe a pris un peu partout sur le territoire, de Nice à Montauban et à la Creuse. L'UDR peut constituer une tête de pont dans des territoires pas forcément acquis au RN. Comme il le soulignait le soir du 7 juillet, ses candidats battus l'ont parfois été de peu. Le groupe UDR, aux prochaines législatives, pourrait être celui qui donnera la majorité absolue à l'alliance RN. Il dispose déjà de cadres et d'élus locaux, un atout précieux pour les prochaines échéances, municipales notamment.

Les municipales et Nice dans le viseur

Mais c'est bien sûr dans son fief, Nice et la Côte d'Azur, ces bastions de droite, d'une droite relativement âgée et bourgeoise, naguère sarkozyste, que l'UDR peut prospérer sur la lancée de la réélection de Ciotti et de Christelle d'Intorni. D'ailleurs, Ciotti ne s'est pas caché de son ambition municipale à Nice. S'en prenant au maire sortant Christian Estrosi, ex-LR devenu macroniste, qu'il a qualifié de « pharaon du béton » qui « dépense sans compter alors que les Niçois paient l'addition », il a déclaré sans ambages : « Je me prépare chaque minute, chaque seconde à relever le défi du renouveau de Nice. » Dans sa difficulté à conquérir des mairies de grandes villes, le RN a trouvé dans Ciotti un allié de poids.

La justesse de l'analyse ciottiste

Surtout, deux mois après les législatives, le discours de Ciotti, au soir du 7 juillet, se vérifie davantage, encore, en cette fin d'été qui enfonce la France dans le marasme institutionnel. Ciotti dénonçait précisément ce qui révulse aujourd'hui les électeurs de droite : « La gauche, minoritaire au premier tour, gagne grâce à Monsieur Macron. » Il s'en prenait à un Emmanuel Macron, « véritable kamikaze de la République, prêt à installer le chaos institutionnel pour conserver son petit pouvoir ». C'est bien ce que nous vivons.

Frédéric Sirgant

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