Le 29 septembre 2024 marque un tournant dans l’histoire politique de l’Autriche. Le Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ), un parti nationaliste et identitaire, favorable à la Remigration, est arrivé en tête des élections législatives avec 28,8 % des voix. Cette performance exceptionnelle représente une augmentation de 13 points par rapport aux élections de 2019. Le parti conservateur ÖVP, dirigé par le chancelier Karl Nehammer, n’a obtenu que 26,3 % des suffrages, un recul significatif de 11,2 points.
Herbert Kickl, leader charismatique du FPÖ, a célébré ce succès en déclarant qu’une “nouvelle ère” s’ouvrait pour l’Autriche. Il a salué ses partisans en proclamant : « C’est un morceau d’histoire que nous avons écrit ensemble aujourd’hui ». Kickl est parvenu à faire des idées identitaires les idées partagées par une large partie de la population autrichienne – il est vrai que contrairement à la gauche, la droite identitaire n’a jamais fermé les yeux face à la réalité de l’évolution sociétale désastreuse de l’Europe.
Un parti ancré dans des idées identitaires
Sous la direction de Herbert Kickl, le FPÖ s’est affirmé comme un parti fermement nationaliste. Il adopte une position anti-immigration marquée par la promotion de la « remigration », un concept défendu par le mouvement identitaire, visant à renvoyer les étrangers qui ne respectent pas les règles autrichiennes.
Le FPÖ partage ses idéaux avec des partis similaires en Europe, comme le Fidesz de Viktor Orban en Hongrie ou le Rassemblement National en France. D’ailleurs, Marine Le Pen a rapidement félicité la victoire du FPÖ sur les réseaux sociaux, estimant que cette tendance s’inscrivait dans une « lame de fond » européenne après les résultats en Italie, aux Pays-Bas et en France.
Une coalition complexe à former
Malgré sa victoire aux urnes, Herbert Kickl ne sera pas automatiquement nommé chancelier. Avec 29 % des voix, le FPÖ doit former une coalition pour gouverner, mais les alliés potentiels sont rares. Le président autrichien, Alexander Van der Bellen, issu du parti des Verts, pourrait refuser de confier à Kickl le mandat de former un gouvernement, la gauche ayant l’habitude d’être fâchée avec la volonté populaire.
Le chancelier sortant, Karl Nehammer, a déjà exclu toute coalition avec le FPÖ tant que Kickl reste à sa tête. Ce veto pourrait forcer le FPÖ à écarter son leader s’il souhaite réellement participer au gouvernement, mais cela semble peu probable étant donné la popularité de Kickl au sein de son parti. En cas d’échec, une grande coalition entre l’ÖVP et le parti social-démocrate (SPÖ), qui a obtenu un maigre 21 %, pourrait voir le jour. Une telle coalition nécessiterait probablement l’ajout d’une troisième force, comme le parti libéral, créant ainsi une configuration tripartite inédite en Autriche.
Quoi qu’il en soit, Herbert Kickl attend son heure et ne cache pas ses ambitions. Comme il l’a déclaré à ses partisans : « Nous menons une lutte de libération contre le système ».
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