Ca bagarre sec à l’assemblée nationale, la présence aux manettes de l’homme de Macron, issu d’un parti qui réalise moins de 10 % des suffrages, donne des ailes aux députés de l’opposition qui se sentent aujourd’hui, un peu plus pugnaces, après nous avoir gratifiés de courbettes sans limites depuis sept ans de ce qu’il faut bien appeler un « One man show » permanent du président, voire même, une forme de dictature, même si de doctes « analystes » se refusent à employer le terme, tant qu’il manque le bruit des bottes dans les rues. Les amendements et les compromis se succèdent et hormis un hurluberlu qui ne veut plus entendre parler de « travail au noir », il semble que justement, ça travaille dans l’hémicycle, il serait temps.
C’est cela la démocratie et Barnier en est tout surpris, lui qui, selon une tradition bien affirmée depuis 40 ans, semble expliquer que finalement, les seules bonnes solutions sont les siennes. C’est à peu près ce qu’ont dit tous les premiers ministres et les présidents depuis quatre décennies, pour en arriver là où nous en sommes. Et Macron, tout surpris aussi, se plaint de ces discussions sans fin et de ces difficultés que l’on fait à son Ministre et il s’épanche en public que tout cela ne passe plus hélas comme avant, sans discussion aucune, une manière de reconnaître qu’il ne faisait que ce qu’il voulait et que c’est fini.
Mais voilà, se profile un nouveau 49.3, pour changer et Bayrou, sorti d’on ne sait où, explique, lui aussi doctement, décidément c’est un ton de circonstance, que le 49.3, c’est la démocratie. Nous ne saurions trop lui rappeler, au RPF, que la motion de censure et la chute du gouvernement, c’est aussi la démocratie. Parce que c’est bien beau de se bagarrer bec et ongles pour obtenir des compromis, si à la fin, Barnier ne lâche pas un peu plus de lest et préfère dégainer un 49.3 et que tout le monde se couche une fois de plus… à quoi bon. Pendant que l’heure est au réveil, il faut se souvenir que ce Barnier ne représente quasiment personne et par conséquent, s’il doit passer au 49.3, il ne faut pas lui faire de cadeau. Les gens du RN, groupe le plus important de l’assemblée, serait bien inspirés de vraiment marquer leur opposition et comme ils ne peuvent pas déposer eux mêmes de motion de censure, puisque les godillots d’en face sont capables de nous précipiter dans le vide uniquement pour ne pas faire comme le RN, que le RN vote une motion de la gauche, sans se répandre devant les journalistes avant l’échéance, comme ça, par surprise, qu’on rigole un peu, de voir la tête de Macron devant la chute de son ministre. Histoire aussi, d’apparaître comme une opposition et pas comme une opposition contrôlée comme le soupçonnent de nombreux observateurs.
Depuis le temps qu’ils nous font le coup du « Ne pas ajouter du chaos au chaos », qui ne veut rien dire et maintenant qu’à l’assemblée, on a repris goût à la discussion, que l’on se souvienne que le vote d’une motion de censure, ce n’est pas le chaos, c’est la démocratie et « ajouter du chaos au chaos », c’est bien permettre à ce ministre macroniste de continuer à faire du macronisme. Pendant qu’ils y sont, les députés pourraient aussi demander à ce que ce président là prenne acte de l’état des finances de la France et ne lui permettent plus de partir avec notre carnet de chèques, qu’il signe, pour l’Ukraine, pour le Liban et peut-être aussi, pour le Maroc… messieurs-dames les députés, puisque vous vous remettez au boulot, il faut aller jusqu’au bout…
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Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.
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