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La guerre d’indépendance irlandaise : une lutte décisive pour la souveraineté

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La guerre d’indépendance irlandaise (1919-1921), appelée en irlandais Cogadh na Saoirse, a marqué un tournant majeur dans l’histoire de l’Irlande. Ce conflit armé entre l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et les forces britanniques a été déclenché dans un contexte de lutte pour l’autonomie et la souveraineté. Revenons sur les origines, les événements marquants et les conséquences de cette guerre qui a façonné l’Irlande moderne.

Contexte historique et montée des tensions

Depuis la fin du XIXe siècle, le mouvement nationaliste irlandais, incarné par le Parti parlementaire irlandais (IPP), réclamait une autonomie législative, connue sous le nom de Home Rule, tout en envisageant une indépendance totale à long terme. Cette revendication a conduit à la formation de groupes paramilitaires tels que l’Ulster Volunteer Force (UVF), composée majoritairement de protestants unionistes, et les Irish Volunteers, soutenus par les nationalistes irlandais.

En 1914, le Parlement britannique adopte la loi sur le Home Rule, mais sa mise en œuvre est suspendue en raison de l’éclatement de la Première Guerre mondiale. La participation de l’Irlande à l’effort de guerre britannique divise les nationalistes, certains soutenant cette décision pour favoriser l’obtention de l’autonomie après la guerre, tandis qu’une minorité, dirigée par les Irish Volunteers, refuse ce soutien et se prépare à une insurrection.

L’insurrection de Pâques et ses répercussions

Le soulèvement de Pâques en avril 1916 constitue l’un des événements déclencheurs de la guerre d’indépendance. Cette rébellion, organisée par les Irish Volunteers et l’Armée citoyenne irlandaise, visait à proclamer l’indépendance de l’Irlande. Bien que l’insurrection ait été écrasée en moins d’une semaine et que ses dirigeants aient été exécutés, la réaction brutale des autorités britanniques a renforcé le soutien populaire à la cause indépendantiste et catalysé l’essor du Sinn Féin, le parti nationaliste qui prônait l’indépendance totale.

En décembre 1918, le Sinn Féin remporte une victoire écrasante lors des élections générales, obtenant 70 % des sièges irlandais au Parlement britannique. Fidèles à leur promesse, les élus du Sinn Féin boycottent Westminster et forment un gouvernement dissident, le Dáil Éireann, le 21 janvier 1919, proclamant l’indépendance de l’Irlande. Ce même jour, l’embuscade de Soloheadbeg, dans laquelle deux policiers de la Royal Irish Constabulary (RIC) sont tués par des volontaires de l’IRA, marque le début officiel de la guerre d’indépendance.

Les tactiques de guérilla et la riposte britannique

L’IRA, dirigée par des figures telles que Michael Collins et Richard Mulcahy, adopte des tactiques de guérilla contre les forces britanniques, ciblant principalement la RIC et les infrastructures gouvernementales. La violence s’intensifie en 1920, année où le gouvernement britannique déploie des unités paramilitaires, notamment les Black and Tans et la division auxiliaire, connues pour leurs représailles violentes contre la population civile. Cette période voit également l’introduction de la loi martiale dans plusieurs régions d’Irlande, notamment le Munster.

Les actions de l’IRA et la répression britannique conduisent à une escalade de la violence. Des événements tragiques, tels que le Bloody Sunday du 21 novembre 1920 à Dublin, illustrent l’intensité du conflit. Ce jour-là, la Squad de Collins assassine 14 agents de renseignement britanniques, et en représailles, la RIC tire sur la foule lors d’un match de football gaélique, tuant 14 civils et en blessant 65 autres.

Le cessez-le-feu et la signature du traité

Le 11 juillet 1921, un cessez-le-feu est déclaré après des mois de négociations informelles. La signature du traité anglo-irlandais le 6 décembre 1921 met fin au conflit, établissant l’État libre d’Irlande en tant que dominion autonome, tout en laissant l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Ce compromis, bien qu’il marque la fin de la guerre d’indépendance, divise les nationalistes et provoque la guerre civile irlandaise (1922-1923).

La guerre d’indépendance irlandaise a fait environ 2 300 victimes, dont des civils, des membres de l’IRA et des forces britanniques. L’évacuation des troupes britanniques de l’Irlande du Sud a marqué la fin symbolique de la domination britannique sur la majeure partie de l’île. Cependant, les tensions en Irlande du Nord et la partition ont laissé un héritage de conflits qui perdurera jusqu’au XXe siècle avec les Troubles.

Aujourd’hui, la guerre d’indépendance reste un symbole de la lutte irlandaise pour la liberté, commémorée lors de cérémonies telles que la National Day of Commemoration (11 juillet) et par des monuments comme le Jardin du Souvenir à Dublin.

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