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Après le discours de Donald Trump sur sa politique à venir…les mondialistes ont-ils encore un avenir ?

Après le discours de Donald Trump sur sa politique à venir…les mondialistes ont-ils encore un avenir ? (1/1)

Dans un article publié en 2017, je m’interrogeais sur la capacité de Donald Trump à s’opposer à « l’État profond » afin d’enrayer un projet mondialiste qui paraissait déjà très avancé. Faisons un bref retour sur le discours de Pensacola dans lequel Trump énonce les principaux points qui seront les balises de sa politique.

Un discours-programme très clair

En préambule, Donald Trump annonce sa volonté de revenir aux valeurs établies qui justifie la sortie des États Unis du « pacte mondial sur l’immigration ».

Il poursuit en rappelant que, pour lui, la souveraineté du peuple américain n’est pas négociable. Il faut noter que la référence à l’Amérique est une allusion directe à la « doctrine de Monroe » de 1823 qui est le support intellectuel de l’isolationnisme américain contre lequel l’Etat profond à toujours lutté car s’opposant au projet de domination mondiale qui est la raison d’être de ce dernier.

Concernant le libre-échange, il annonce sa volonté de renégocier l’ALENA pour rendre l’accord plus favorable aux Américains.

Enfin, cerise sur le gâteau, il veut sortir des « accords de Paris » car il considère que ce n’est qu’un subterfuge dans l’intérêt de la finance mondialiste.

Sept ans après, où en sommes-nous ?

Aprés une défaite, par ailleurs discutable, qu’il n’a jamais reconnue en novembre 2020, Donald Trump a poursuivi avec constance la diffusion de ses idées, malgré une avalanche de procès en tout genre. La main de l’Etat-profond était en filigrane dans toutes ces affaires dont le but était vraisemblablement de l’empêcher de se reprèsenter. Mais il n’a pas été atteint et c’est un Trump aguerri et plus décidé que jamais à revenir à la Maison Blanche, non sans avoir identifié, durant ces quatre années de « traversée du désert » ceux qui l’avaient trahi, qui est apparu.

A l’issue d’une campagne menée tambour battant et malgré une tentative d’assassinat à laquelle il a échappé miraculeusement et une autre déjouée à temps, il a été réélu sans discussion par le peuple américain.

Or, le Trump 2024 est beaucoup plus dangereux pour l’Etat profond qu’il ne l’était en 2016. Il a derrière lui une large majorité populaire qui, entretemps, a pris conscience de la réalité. Cet Etat profond qui, il y a encore quatre ans, restait ignoré des Américains s’est révélé à eux. Ils ont rapidement pris conscience que Joe Biden n’était pas à la hauteur et qu’il leur avait été imposé sans qu’il puisse gouverner réellement. L’Etat profond s’était pris à son propre piège et cela allait se retourner contre lui.

Les récentes nominations des futurs membres du gouvernement de Trump montrent clairement qu’il a l’intention d’aller vite en besogne et que sa priorité concerne la neutralisation de l’Etat profond.

L’arrivée tonitruante d’ Elon Musk dans ce dispositif  témoigne de cet empressement et est un signal fort à tous ses électeurs. Il ne faut pas s’y tromper, le prétexte de la réduction des coûts qui paraît très opportun permet également « d’assécher le marigot » qui reste un objectif prioritaire.

Une offensive sur tous les fronts

Les autres thèmes développés dans son discours de Pensacola sont toujours présents et notamment son opposition aux « accords de Paris », au grand dam de tous ceux qui prônent des mesures de plus en plus restrictives quant à l’utilisation de ce qu’ils appellent « les carburants fossiles »

Son plan contre la poussée migratoire et les immigrés clandestins s’est précisé et paraît conforme à ce que souhaite une majorité du peuple américain, y compris ceux récemment issus de l’immigration.

Le silence gêné de nos médias

Même s’ils reconnaissent tous l’écrasante victoire de Trump (peuvent-ils faire autrement?), aucun ne se hasarde a envisager les conséquences potentielles que cela peut avoir sur ce qui se passe au niveau mondial, et notamment la fin de l’ordre mondial actuel.

Nous assistons à une véritable remise en question de la mondialisation mise en œuvre  depuis la fin de la seconde guerre mondiale par ce « pouvoir de l’ombre » qui en façonné tous les aspects.

Les moyens utilisés pour faire aboutir ce projet font l’objet de vives critiques de la part de plus en plus de pays qui en ont été les victimes et qui aspirent aujourd’hui à un autre ordre mondial qui  serait « multipolaire » et non plus dominé par un Occident lui même soumis à la seule volonté de l’Etat profond américain.

Or, cet Etat profond a impérativement besoin, pour continuer à exister, de la couverture de la démocratie américaine. L’après-guerre s’est caractérisé par un monde divisé en deux entre le monde communiste et le monde dit « libre ». C’est en s’appuyant sur les bienfaits de la démocratie et en dénonçant le danger des régimes totalitaires que ce monde libre a pu progressivement s’imposer et écrire ensuite, en 1991, la « fin de l’histoire ».

Les Américains ont compris 

Ce qui est en train d’arriver aux États-Unis est sans précédent et le silence de nos médias s’avère comme une certaine présomption de compromission, pour ne pas dire de complicité, avec les médias américains qui ont tout fait pour empêcher la victoire de Donald Trump.

Or, cette dernière, et surtout l’amplitude du soutien populaire montrent que le peuple américain, dans sa majorité, ne cautionne plus cet Etat profond et même qu’une partie d’entre eux le rejette.

Un refus des réalités

Ce que certains de nos commentateurs et certains « militaires de plateau » appellent un retour de l’isolationnisme américain est surtout une volonté de désengagement du peuple américain qui ne veut plus de ces guerres incessantes faites au nom de cette démocratie et dans le but de parvenir à cette domination mondiale plus connue sous le nom de « mondialisme ».

Loin de moi l’idée de faire l’apologie des régimes autoritaires et je pense que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes implique qu’ils exercent leur souveraineté sans laquelle il ne peut y avoir de démocratie, mais celle-ci ne doit pas se cantonner à l’apparence.

Or, l’État profond américain a voulu l’imposer au monde tout en la détournant dans son propre pays, qui était montré comme l’exemple à suivre. Cette « destinée manifeste » selon laquelle les Etats-Unis allaient ouvrir au monde entier les portes de la liberté et du bonheur apparaît de plus en plus comme une « tromperie manifeste » qui s’est progressivement établie à l’insu du peuple américain.

Et l’Europe, dans tout cela ?

Elle risque d’être, par la soumission aveugle de certains de ses dirigeants, la victime collatérale de ce séisme en train de se produire. En s’inventant un ennemi pour justifier la nécessité d’une défense commune hors de portée d’un seul pays, ces dirigeants partisans du fédéralisme européen, mais essentiellement mondialistes, vont tenter de transformer l’OTAN en élément fédérateur.

On croit réver. Ont-ils oublié que la tentative faite par de Gaulle, au travers du traité de l’Elysée de janvier 1963, traitait de ce sujet? Qui l’a fait échouer sinon les députés allemands du Bundestag sous la pression américaine?

L’OTAN, qui aurait dû logiquement disparaître en 1991, devrait maintenant devenir l’unique recours pour défendre les Européens ? Tout ceci n’a pas de sens, sinon de forcer le fédéralisme européen qui, entre-nous soit dit, ne possède aucun élément fédérateur.

Cela donne l’impression de vouloir faire aboutir à tout prix un projet dont l’utilité a disparu.Nous devrions plutôt profiter de cette « remise à plat » pour s’affranchir de toutes les idéologies qui nous conduit dans cette impasse et revenir à la réalité. Il faut réhabiliter l’Europe des nations  et des souverainetés populaires qui correspond manifestement aux désirs des peuples et se tourner résolument vers ce monde multipolaire qui est en train de s’organiser sous nos yeux.

La France, qui ne cesse de décliner, possède d’énormes atouts. A nous, peuple français, de les jouer opportunément.

Jean Goychman

Illustration : DR
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