La terreur s’empare de la classe politique, habituée à faire la pluie et le beau temps sans se soucier, ni des oppositions et encore moins des électeurs. Ils occupent le pouvoir depuis si longtemps et depuis Macron, ils l’exercent même quand ils perdent les élections. Devenue totalement illégitime, cette engeance reste persuadée qu’elle ne peut être critiquée et encore moins censurée. Non seulement l’usurpation de l’exercice du pouvoir ne les effleure pas, mais en plus ils revendiquent le devoir de ne pouvoir être renversés. Leur budget ne correspond à rien, surtout pas aux aspirations des Français, qu’à cela ne tienne, c’est celui-ci qui doit quand même passer parce que les commanditaires étrangers l’exigent et que Barnier n’est que le docile serviteur de cette caste qui gouverne dans l’ombre. Devant la possibilité de perdre leurs sièges, l’attitude agressive qu’ils manifestent est odieuse.
Retaillaud en tête qui une fois de plus, utilise l’argument du dénigrement pour jeter l’opprobre sur le RN qui s’apprête à voter la motion de censure de LFI. Mais n’a-t-il pas fait pire en juin dernier pour conserver quelques sièges et empêcher le RN d’obtenir une majorité absolue ? Ne sait-il pas, lui et ses amis vautrés dans la compromission, appeler à voter NFP, justifiant ce choix pour les besoins d’un barrage républicain ? Mais M. Retaillaud, le barrage républicain ne serait plus d’actualité aujourd’hui avec ceux qui ont été vos alliés en juin ? Étrange non ? C’est vrai qu’entre temps ils ont déposé un projet de loi très controversé, mais en juin étaient-ils si différents de ce qu’ils sont en décembre ? Pas que nous sachions, mais il faut bien trouver une excuse, un motif pour moralement disqualifier l’adversaire puisqu’il ne peut l’être sur les propositions. Pathétique une fois de plus, surtout de la part des LR qui se sont ingéniés depuis presque cinq ans, à sauver la tête de Macron, à laisser passer les derniers budgets contre lesquels aujourd’hui ils découvrent les erreurs et s’en insurgent… tardivement et candidement !
Nous écrivions dans nos colonnes qu’aucune solution ne surgirait avec ceux qui étaient à l’origine du désastre dans lequel nous sommes, les propos de Retaillaud, de Barnier et consorts en sont l’illustration exemplaire, comme ceux de Borne qui refuse catégoriquement de perdre ses avantages de Premier ministre, imposant les restrictions et les sacrifices au peuple, mais s’en exonérant au prétexte qu’elle fait partie de l’élite intouchable. On se croirait sous l’ancien régime, il faudrait sans doute une nouvelle nuit du 4 août pour abolir ces privilèges et se débarrasser de ceux qui en bénéficient. Ce ne sera pas le chaos parce qu’un gouvernement aura été renversé, de toute façon il est déjà là ce chaos agité comme un polichinelle. Pourtant toute la classe politique habituelle tremble à l’idée d’être renversée constitutionnellement, imaginons un instant le visage que nous montreraient ces matamores, si la chute intervenait autrement ? Le RN semble avoir enfin compris qu’on ne pouvait pas exiger de lui ce que les autres s’exonèrent systématiquement de s’imposer, sous prétexte d’être mieux traités. Ils ne le sont pas, et à chaque fois, la meute se met d’accord pour empêcher cette formation d’obtenir ce à quoi elle peut légitimement aspirer. Les Français n’ont que faire des injonctions et effets de manche de Retaillaud, ce qu’ils veulent, ce sont des actes, du courage et de la détermination. Ils en ont assez de voir les mêmes se plier face aux mises en demeure d’une caste qui se prétend la détentrice de la morale et du bon goût. Ils sont fatigués de ces méthodes, ces stratagèmes qui consistent à dénigrer l’autre, sans que ce dernier n’ait le droit de contester autrement que de loin. Il est temps que ces vieilles gloires comprennent qu’on ne veut plus d’eux. Même Attal s’y met, appelant à un gouvernement dont serait exclus à la fois les NFP et les RN. Sait-il compter ? Se rend-il compte qu’en excluant d’entrée ces deux formations, il ne peut se dégager la moindre majorité pour voter ?
Le verdict des urnes a été violé et si Barnier avait eu une once de bon sens il aurait dû décliner l’offre, ou exiger dans ses rangs des personnalités incarnant les formations comptants les plus gros bataillons de députés ou d’électeurs, au lieu de penser que moins de 7% LR et guère plus de Macronistes pouvaient constituer une solide majorité qui imposerait ce que les urnes avaient rejeté. Nous saurons mercredi si Barnier poursuit sa route à Matignon, ou s’il fait ses cartons. Quand on voit les noms que Macron seraient en train d’imaginer pour le remplacer on se dit que nous allons connaître d’autres temps forts comme celui-ci. Devant la cécité de narcisse, il faudra peut-être envisager sérieusement de le destituer pour sortir de cette impasse institutionnelle qui devra forcément passer, soit par une refonte de notre constitution, soit par le respect de son esprit.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire