Depuis l’externalisation de l’examen théorique général (ETG) en 2016, les fraudes au Code de la route explosent. En 2024, 7 000 examens ont été annulés pour fraude, et 83 centres agréés ont été fermés, révélant un phénomène à grande échelle. Pour quelques centaines d’euros, il est désormais possible de « réussir » son Code de la route sans même passer l’examen. Sur les réseaux sociaux, des annonces proposent des forfaits allant de 100 à 300 euros, avec parfois des promotions éclairs.
« Tout est déclaré en préfecture, aucun risque », promet un revendeur contacté, affirmant collaborer avec plusieurs centres d’examen à Paris, Lyon, Marseille et Montpellier.
Depuis l’externalisation de l’ETG, confiée à des prestataires privés (La Poste, centres de contrôle technique, commerces), le système offre davantage de flexibilité aux candidats. Pour 30 euros, les participants peuvent s’inscrire dans l’un des nombreux centres, répondre à 40 questions sur tablette et obtenir les résultats dès le lendemain. Mais ce modèle a aussi ouvert la porte à des fraudes massives, comparables dans leur organisation à des réseaux liés au trafic de drogue.
Selon Philippe Destarkeet, secrétaire général du syndicat FO des inspecteurs du permis de conduire, la fraude a explosé depuis la privatisation : « On voit de plus en plus de candidats se présenter à l’épreuve pratique sans aucune connaissance du Code de la route. »
En 2023, un centre d’examen du Val-de-Marne a validé plus de 1 400 tests pour des candidats disséminés dans toute la France. Ce réseau a été démantelé en 2024 : 12 prévenus jugés, 350 000 euros saisis et 1 165 candidats concernés. […]