Selon RTS, plusieurs grandes entreprises suisses, dont UBS, Roche et Novartis, mettent fin à leurs programmes de diversité et d’inclusion. En cause : une volonté de se conformer aux nouvelles directives anti-diversité de la Maison Blanche, promues depuis Donald Trump et renforcées récemment.
Alors qu’en 2023 UBS mentionnait plus de 20 fois son engagement pour la diversité dans son rapport annuel, le document 2024 n’y fait plus aucune référence. Même constat chez Roche et Novartis. Ce dernier a également modifié son site américain, retirant les images d’une femme transgenre qu’il mettait auparavant en avant.
Contactés par la RTS, les groupes évoquent une simple mise en conformité avec les lois locales :
“Nous avons adapté nos méthodes de travail (…) afin de nous conformer aux exigences légales”, indique Roche.
“Nous continuons d’agir conformément à la législation”, déclare UBS.
Les enjeux financiers sont colossaux : Roche réalise plus de 50% de ses ventes aux États-Unis, et UBS y tire 35% de son chiffre d’affaires.
Pour Eglantine Jamet, spécialiste diversité, ce revirement est “sidérant” :
“Ce retour en arrière montre qu’il s’agit d’un sujet fragile.”
Emmanuelle Werner Gillioz (Yojoa) appelle à maintenir les pratiques internes malgré les reculs de façade :
“Ces programmes ont été créés pour répondre à des discriminations (…) encore aujourd’hui systémiques et criantes.”
Par ailleurs, des cabinets d’avocats européens ont reçu une lettre du gouvernement américain leur demandant de réviser leurs politiques de diversité, listant les informations personnelles des employés concernés. Aucune injonction de ce type n’a encore été reçue en Suisse.