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Italie : blocage administratif de l’avion de surveillance maritime de l’ONG Sea-Watch

L’Italie a décidé de clouer au sol pour 20 jours le Seabird 1, avion de reconnaissance et de patrouille en mer de l’ONG allemande Sea-Watch. La mesure, entrée en vigueur le 8 août, a été prise par l’ENAC (Ente Nazionale per l’Aviazione Civile) à la suite de signalements de la Garde côtière, sur la base du décret Piantedosi, déjà appliqué aux navires humanitaires et désormais étendu aux aéronefs.

Ce décret, adopté en octobre 2024, permet de sanctionner non seulement les opérateurs des ONG, mais aussi les pilotes et les propriétaires des appareils, en cas de manquements aux procédures officielles de communication en mer.

Une affaire née d’un vol du 30 juin

Selon l’ENAC, le pilote du Seabird 1, un Beechcraft Bonanza B58 Baron immatriculé HB-GMM et exploité par l’association Humanitarian Pilot Initiative, n’aurait pas transmis « immédiatement et en priorité » une alerte de situation d’urgence en mer aux autorités compétentes pour la recherche et le sauvetage (SAR).
L’organisme reproche un délai de 18 minutes entre la constatation de l’urgence (15h25) et la notification aux centres de coordination (15h43), ainsi qu’un envoi par e-mail plutôt que par radio.

Sea-Watch rejette ces accusations, affirmant que ses procédures n’ont pas changé : « Nous communiquons toujours par e-mail avec les centres de coordination et par radio avec les acteurs présents dans la zone de sauvetage, comme le prévoit la pratique », a déclaré Giorgia Linardi, porte-parole de l’ONG.

Pour Sea-Watch, cette sanction est une mesure politique. L’ONG rappelle qu’elle avait récemment dénoncé l’abandon en mer de plus de 90 migrants, causant la mort par noyade de deux enfants et la disparition d’un adulte. Elle accuse le gouvernement Meloni de vouloir « écarter les témoins gênants » qui documentent les opérations de refoulement vers la Libye ou la Tunisie.

L’ENAC, de son côté, insiste sur le fait que la sanction découle des règles en vigueur et vise à assurer la coordination optimale des secours en mer. Un recours a été annoncé, mais il devrait être examiné par un magistrat de permanence durant la période estivale.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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https://www.breizh-info.com/2025/08/12/250005/italie-blocage-administratif-de-lavion-de-surveillance-maritime-de-long-sea-watch/

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