Les hyènes jubilent. De mon côté, je ne me réjouis jamais lorsqu’un opposant politique à la caste dirigeante, quel qu’il soit, est réduit au silence par des juges devenus les instruments zélés d’un Système sans âme. Mais je suis contraint de vous dire ce que beaucoup pensent tout bas : vous avez vu les lynchages, les arrestations arbitraires, les persécutions de tant d’autres. Et vous avez détourné le regard. Pensant peut être que cela vous épargnerait.
Marine, vous avez été cet enfant dans la cour de récréation, qui regarde les plus faibles ou ceux qu’il n’aime pas se faire molester par des caïds, cet enfant qui se tient à distance, croit gagner en respectabilité, espère que la horde l’oubliera. Vous avez assisté au saccage de Génération Identitaire. Vous avez vu des jeunes garçons, des jeunes filles, interdits de compte bancaire, humiliés, fichés, traqués. Vous avez vu Zemmour, les mouvements identitaires, les féministes de Nemesis, les Soral, les Dieudonné, les membres de l’Alvarium et tant d’autres, subir l’opprobre, la ruine sociale pour certains, pour des mots, des pensées, des pamphlets. Et que faisiez-vous ? Ou bien vous baissiez la tête, ou bien parfois même, vous les désigniez du doigt pensant ainsi amadouer le bourreau.
Vous espériez que la meute vous distinguerait. Qu’elle vous reconnaîtrait comme « républicaine », comme « bonne opposante », propre, docile, habillée de votre costume noir et blanc de premier tour.
Mais la meute ne pardonne jamais. Elle vous considère toujours comme ce que vous êtes à ses yeux : une « fasciste héréditaire », une « menace ». Ce n’est pas en abattant ceux qui criaient plus fort que vous qu’elle vous laissera la vie politique sauve. Ce n’est pas en vous agenouillant que vous serez épargnée. La meute ne tolère que les soumissions totales.
Aujourd’hui, vous êtes tombée. Demain, ce sera peut être Jordan Bardella.
Après-demain, ceux qui auront cru que le silence ou la mollesse étaient des armures. Car la tyrannie n’a pas de fin. Elle avance, elle frappe, elle détruit. Et elle se nourrit de la peur des tièdes. Les Américains semblent l’avoir compris depuis peu, eux qui ont porté au pouvoir un homme qui désormais, s’est décidé à rendre coup pour coup, à ne jamais se justifier, à ne jamais s’excuser.
La leçon est simple. Elle est brutale. Elle est implacable. Face à une justice politique, il ne faut pas composer. Il faut se défendre et contre-attaquer. Et être solidaire de TOUTES les victimes. Dénoncer avec la même ardeur la mise en détention d’un militant identitaire que celle d’un humoriste provocateur. Défendre la liberté d’expression non pas par calcul, mais par principe. Il fallait soutenir tous les condamnés de la pensée. Car chacun d’eux était un avertissement.
Certains diront que ces affaires n’ont rien à voir les unes avec les autres. Effectivement. On parle de détournement de fonds publics d’un côté servant d’arguments à des peines de prison. De l’autre d’écrits, de vidéos, de propos, ou d’actions d’agit-prop, aboutissant aux mêmes condamnations.
Le temps n’est plus à la dédiabolisation. Il est à la reconquête. Il ne faut plus chercher à plaire aux médias, aux juges, à la caste. Il faut défendre un front de liberté. Et dans ce front, doivent figurer ensemble ceux que tout oppose, sauf une chose : la certitude que le droit de penser, de parler, d’agir politiquement, ne doit jamais être livré aux ciseaux des juges.
La leçon à tirer de cette ignominie est claire : face à une meute pour qui Marine Le Pen restera à jamais la « fille du diable », il ne sert à rien de tendre l’autre joue. Il ne sert à rien de quémander des certificats de respectabilité aux chiens de garde du Système. Il ne sert à rien de répudier ses alliés naturels, de renier les siens, d’espérer l’indulgence des inquisiteurs.
Il faut relever la tête. Il faut bâtir une solidarité indéfectible entre tous les persécutés du Système, bâillonnés et poursuivis pour avoir dit tout haut ce que des millions pensent tout bas. Ce combat, ce n’est pas celui d’un parti. C’est celui de la civilisation contre la subversion, de la liberté contre la tyrannie, du peuple contre ses nouveaux maîtres.
Parce qu’au fond, ce qui est jugé, ce n’est pas un individu. Ce n’est pas un discours. Ce n’est même pas une ligne politique. Ce qui est jugé, c’est la possibilité d’un autre monde. Le vôtre, le nôtre.
Si vous ne livrez pas maintenant ce combat pour la liberté, qui va bien au delà de votre « combat pour la France », alors vous serez balayés demain. L’histoire ne pardonne jamais à ceux qui ont préféré la résignation à la contestation et à la rébellion. « Dissidents et opposants politiques de tout le Pays, unissez-vous ! »
Julien Dir
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