
La France et le Royaume-Uni mènent la barque pour soutenir l’Ukraine.
Des dizaines de dirigeants européens, poussés par l’angoisse d’une Amérique dirigée par le président Trump dont ils craignent qu’on ne puisse plus compter sur lui comme l’allié inestimable qu’elle a été pendant trois générations, se sont réunis jeudi 27 mars 2025 à Paris pour délibérer sur l’intensification du soutien militaire à l’Ukraine et sur la sécurité du continent en général face à l’agression russe.
Le sommet organisé par le président français Emmanuel Macron était la troisième grande conférence européenne consacrée au thème de la sécurité après un forum d’urgence à Londres et un deuxième quelques jours plus tard à Bruxelles. Les rassemblements ont pour but de créer et de mettre en valeur une soi-disant coalition des volontaires, comme l’a surnommé le Premier ministre britannique Keir Starmer, pour soutenir l’Ukraine. Avant les entretiens Macron s’est entretenu aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky au palais de l’Élysée, et il a déclaré qu’il était temps de passer à une phase décisive pour mettre fin à la guerre d’agression que la Russie avait lancé il y a plus de trois ans.
Prenant la tête des nouvelles promesses de soutien à Kiev, Macron a promis un programme d’aide militaire d’une valeur de plus de 2 milliards de dollars, en plus d’au moins 4 milliards de dollars de soutien militaire que la France a déjà apporté à l’Ukraine depuis que le président russe Vladimir Poutine a ordonné l’invasion à grande échelle en février 2022. La nouvelle tranche de matériel en provenance de France comprendrait des systèmes de défense aérienne, des missiles pour les avions de combat Mirage de fabrication française, des missiles antichars et d’autres équipements. Les pourparlers de jeudi devaient se concentrer sur l’obtention d’un soutien militaire plus important.
Les dirigeants devaient également se concentrer sur la manière de surveiller l’accord de cessez-le-feu de la mer Noire annoncé par la maison blanche que l’administration Trump a déclaré que la Russie et l’Ukraine avaient accepté. Les détails de l’accord restent toutefois vagues et la Russie a publié d’autres conditions qui selon elle devraient être respectées avant de mettre l’accord en vigueur. La possibilité que des soldats européens se déploient à l’intérieur de l’Ukraine, pour ce que Macron a appelé une force de réassurance, si un cessez-le-feu plus large est conclu et également à l’ordre du jour à Paris. Une telle force servirait théoriquement de garantie de sécurité pour l’Ukraine contre les violations russes d’une trêve, mais Moscou a déclaré à plusieurs reprises qu’elle n’accepterait pas le déploiement de forces européennes en Ukraine. Macron a reconnu que même parmi les 31 délégations réunies à Paris, il n’y avait pas de soutien unanime pour une force de maintien de la paix en Ukraine, mais il a réitéré que la France et la Grande-Bretagne, au moins, restaient engagées dans cette perspective. Macron a déclaré avant la réunion que Moscou devait accepter un cessez-le-feu complet de 30 jours ce que le président Trump avait demandé et que Kiev soutenait sans conditions préalables.
Selon les dernières informations, la Russie n’a jamais clairement accepté, même en principe, un cessez-le-feu complet sur terre dans les airs et sur mer à moins que ses exigences sévères de désarmement et de renonciation à l’Ukraine du territoire occupé ne soient satisfaites des conditions que Kiev et ses partenaires européens rejettent catégoriquement. Le secrétaire d’État Marco Rubio, s’exprimant lors d’une visite en Jamaïque mercredi, a déclaré que Washington évaluait les demandes de Moscou pour la levée de certaines sanctions financières avant de mettre en œuvre sa part de l’accord de cessez-le-feu de la mer Noire. Les dirigeants de l’UE à Bruxelles ont repoussé cette demande. L’organe directeur du bloc, la Commission européenne, a déclaré qu’elle n’envisagerait pas de lever ses sanctions contre la Russie tant que Poutine n’aurait pas retiré toutes ses troupes d’Ukraine. L’UE a déclaré que le retrait devait être inconditionnel, a-t-on indiqué récemment.
S’exprimant après la réunion à Paris Zelenskyy a remercié Starmer et Macron déclarant que tout le monde au sommet comprenait que la Russie ne voulait aucune sorte de paix et qu’elle devait maintenir la pression sur Moscou. «Pas de levée de sanctions tant que la Russie n’arrêtera pas cette guerre Et je pense que plus de pression dessus, plus de paquets de sanctions, c’est important», a-t-il déclaré. Starmer a déclaré qu’il croyait, malgré les remarques précédentes de Trump selon lesquelles il faisait confiance à Poutine pour respecter tous les engagements qu’il prend, que la Russie jouait à des jeux.
Macron s’est entretenu avec le président Trump mercredi, il devait à nouveau s’entretenir avec le dirigeant américain. De hauts responsables français ont déclaré à la correspondante de CBS News, Elaine Cobbe, que ce n’était pas inhabituel ils disent que les deux dirigeants se parlent tous les deux jours, profitant d’un dialogue facile et ouvert pour se tenir au courant. Dans une interview diffusée dans toute l’Europe mercredi,le dirigeant ukrainien a déclaré qu’il espérait que l’Amérique va rester forte et ne pas se plier aux conditions des Russes.
«Nous sommes sur notre terre, nous la défendons maintenant, et notre résilience nous l’avons montrée à tout le monde, et maintenant il est très important que nos partenaires soient résilients et forts, du moins au minimum, comme nous le sommes», a-t-il déclaré. Au cours de l’interview, qui avait la tour Eiffel illuminée dans le bleu et le jaune de son pays en toile de fond, Zelensky a fait l’éloge de l’Europe, affirmant que le continent a de la discipline et l’Europe n’a pas de chaos. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré lors d’un sommet des alliés de Kiev à Paris en l’absence des États-Unis que l’Europe devait prouver qu’elle est capable de se défendre. Zelensky a écrit sur les réseaux sociaux : «L’Europe est capable de se défendre. Nous devons le prouver», a-t-il déclaré, joignant son message à une photo des dirigeants présents au sommet.
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