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Marine Le Pen : de Musk à Mélenchon, une immense vague d’indignation

Capture d'écran LCP
Capture d'écran LCP
Rarement décision judiciaire n’aura eu telle résonance. Après l’annonce de la condamnation de Marine Le Pen, les réactions de soutien et d’indignation sont parvenues de toutes parts.

Outre-Atlantique, Elon Musk a écrit, sur X, un message comparant les sort de Marine Le Pen, Bolsonaro (Brésil), Trump (USA), Salvini (Italie) et Georgescu (Roumanie) par cette explication : « Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le vote démocratique, elle abuse du système juridique pour emprisonner ses opposants. » Le fils du président américain, Donald Trump Junior lui-même, s'est exclamé : « La France envoie Le Pen en prison et l'empêche de se présenter ? Cherchent-ils simplement à prouver que J.D. Vance avait raison sur tout ? » (lire l'analyse de Marc Baudriller).

Toutes les droites conservatrices européennes sont mobilisées. Viktor Orbán, le dirigeant hongrois, se fend d’un lapidaire « Je suis Marine », tandis que, côté italien, le Vice-Premier ministre Matteo Salvini dénonce « une déclaration de guerre de la part de Bruxelles », avant de publier, sur X, une photo de Marine Le Pen et lui. Le Néerlandais Geert Wilders, dirigeant du droitier Parti pour la liberté, se dit choqué par un « verdict extrêmement sévère ». « Je la soutiens et crois en elle à 100 % et je suis convaincu qu'elle gagnera son appel et deviendra présidente de la République française », ajoute-t-il . Côté ibérique, le parti de droite nationale Vox s’exprime par la voix de son président, Santiago Abascal : « Ils ne parviendront pas à faire taire la voix du peuple français. »

Jordan Bardella appelle à une « mobilisation populaire et pacifique »

En France, de retour après une séquence réussie en Israël, Jordan Bardella a communiqué immédiatement après le verdict : « Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée. » Il appelle désormais les Français à une « mobilisation populaire et pacifique » et lance une pétition.

Sans surprise, Marion Maréchal attaque les « juges se pensant au-dessus du peuple souverain » qui « ont décidé d’exécuter, dans un tribunal, celle qu’ils n’ont jamais pu faire reculer dans les urnes ». Éric Ciotti, quant à lui, stigmatise « une cabale judiciaire », faisant le lien entre François Fillon et Marine Le Pen : « C’est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner », lance le patron de l'UDR. Même l’entourage du Premier ministre a évoqué un François Bayrou « troublé par l’événement ».

Chez Reconquête, Éric Zemmour s'offusque : « Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage. » Stanislas Rigault, qui vient de quitter ses fonctions à Reconquête, dénonce « le gouvernement des juges » qui « travaille à la perte du peuple français » et invite « les Français à ne pas garder le silence face à une telle injustice ». Le nouveau président des jeunes militants zemmouristes, Hilaire Bouyé, successeur de Stanislas Rigault, évoque, pour sa part, un « scandale démocratique » et une « honte ». Aux Républicains, plusieurs voix s'expriment, notamment celle de l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui fustige une « interférence majeure sur notre vie démocratique ». Laurent Wauquiez affirme : « Ce n’est sans doute pas le chemin qu’il aurait fallu prendre. » Nicolas Dupont-Aignan dénonce le « deux poids deux mesures du gouvernement des juges » qui « entrave la souveraineté populaire et sape nos démocraties ». Alors que Robert Ménard s’étonne : « Tout le monde, dans une démocratie, a droit, normalement, à une procédure en appel qui est suspensive. »

Philippe de Villiers lance un avertissement : « La tempête se lève »

À droite, Philippe de Villiers a sans doute trouvé les mots les plus forts. Il dénonce « un coup d'État politico-judiciaire ». Évoquant « une exécution publique », il fustige « toute une classe politique qui piétine le peuple » et lance cet avertissement « la tempête se lève », comme une exhortation. La gauche elle-même ne cache pas sa gêne. Du côté du monde intellectuel, le très mondialiste Jacques Attali avoue, sur X : « Que les électeurs français soient privés d’un choix à l’élection présidentielle n’est pas une bonne nouvelle pour la démocratie. »

À gauche, certaines voix comme Éric Coquerel font preuve de nuances, rappelant que « l'État de droit doit permettre de faire tous les recours nécessaires ». Pour l'ancien PS Julien Dray, « la République des juges a toujours produit des catastrophes. Nul n’a le droit de s’élever au-dessus du peuple et le droit d’appel est constitutionnel », rappelle-t-il. Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, affirme que « la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple ». Un peu seul, mais fidèle à sa réputation, le député LFI Raphaël Arnault lance, bravache : « Hâte de croiser Marine Le Pen en bracelet électronique à l’Assemblée. » Ce qui, de la part d’un élu fiché S, ne manque ni de sel ni de culot.

 

Yves-Marie Sévillia

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