
par Philippe Rosenthal
L’Allemagne négocie la possibilité de déployer des troupes de l’OTAN
«Dans sa stratégie de sécurité nationale 2023, le gouvernement fédéral allemand a défini le rôle de l’Allemagne comme une plaque tournante logistique pour l’OTAN. En cas de conflit, le pays doit ravitailler des dizaines de milliers de soldats alliés en route vers le flanc oriental – sous une forte pression temporelle», fait savoir le Handelsblatt.
La Bundeswehr, demande le soutien d’entreprises telles que Lufthansa et de la Deutsche Bahn (chemins de fer allemand) pour transporter suffisamment de soldats et de matériel vers l’Est en cas d’alliance avec l’OTAN. La demande de l’armée allemande porte principalement sur sa capacité logistique à transporter des troupes, des munitions et du matériel militaire contre la Russie. L’Allemagne, dont l’UE, imagine une attaque de la Russie contre un membre de l’OTAN et prépare l’intervention des alliés en vertu de l’article 5 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.
Selon le Handelsblatt, «les défis pour la Bundeswehr sont énormes, même au-delà de la logistique. Selon les informations du secteur, des discussions sont même en cours pour savoir si l’école de pilotage de Lufthansa prendra en charge la formation de base des pilotes d’avions de chasse». L’armée allemande manque de tout et s’emploie à transformer toutes les structures civiles en support militaire dans l’effort de guerre.
«Pour la troisième année consécutive, la guerre fait toujours rage en Europe de l’Est. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, l’inquiétude grandit, notamment dans les États baltes et en Pologne, quant à une possible escalade du conflit», note le Frankfurter Rundschau. Des individus se trouvant dans l’élite de la Commission européenne, comme l’Estonienne Kaja Kallas – fille de Siim Kallas, ancien Premier ministre d’Estonie et commissaire européen – pousse à cette guerre contre la Russie en infusant une haine viscérale antirusse alors que dans sa fonction de haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, elle devrait viser la diplomatie.
«Mais il s’agit depuis longtemps de bien plus que cela», souligne le Handelsblatt. L’élite au pouvoir en UE veut détruire la Russie et pousse Volodymyr Zelensky dans la route de la guerre en refusant l’accord de paix proposé par les États-Unis. Celui-ci a déjà exclu hier «catégoriquement la cession de territoires à la Russie». Aussi, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a annulé son voyage aux négociations sur l’Ukraine à Londres d’aujourd’hui.
Le Berliner Zeitung vient de révéler les «protocoles secrets d’Helmut Kohl» traitant de la RDA, de l’OTAN et de l’Ukraine. «Des citations explosives de l’ancien chancelier allemand, Helmut Kohl (CDU), de l’époque de la réunification ont été révélées. Kohl s’exprime de manière critique et parfois condescendante à propos de l’Ukraine, de la RDA, de la République tchèque et de l’OTAN». «L’Ukraine était le cœur du pays, son indépendance était hors de question», avait déclaré Kohl au président français, François Mitterrand à l’époque.
Selon les protocoles secrets, «l’ancien gouvernement allemand sous Helmut Kohl aurait promis à l’Union soviétique de l’époque que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est : peu après le retour de son ministre des Affaires étrangères de Moscou, le chancelier s’est entretenu avec Mitterrand. Selon le nouveau rapport, un mémo complet de la réunion du 15 février 1990 déclare textuellement» : «Le président Mitterrand estime nécessaire de déclarer solennellement que l’OTAN ne sera pas poussée vers l’Est». Kohl a répondu qu’il pensait que «c’était juste».
Ces dernières années, la Russie déplore une activité sans précédent de l’OTAN près des frontières occidentales. Le Kremlin a noté que la Russie ne menace personne, mais n’ignorera pas les actions potentiellement dangereuses pour ses intérêts.
source : Observateur Continental
https://reseauinternational.net/lallemagne-construit-la-base-logistique-pour-affronter-la-russie/