A l’heure où nous publiions notre article sur L’Allemagne sans chancelier, un second tour, qui n’était pas prévu, pour l’élection du chancelier a eu lieu au Bundestag. Friedrich Merz a finalement été élu. Ce sera un chancelier faible.
Au terme d’un second tour imprévu, Friedrich Merz a été officiellement élu chancelier par le Bundestag cet après-midi
Au terme d’un second tour imprévu, Friedrich Merz a été officiellement élu chancelier par le Bundestag cet après-midi après la gifle du premier tour. « Je vous remercie de votre confiance et j’accepte l’élection », sont les premiers mots du chancelier.
Lors du premier tour, comme nous l’écrivions dans un précédent article, le chef de l’Union chrétienne-démocrate avait besoin de 316 voix sur 630 lors d’un vote à bulletin secret, mais n’en a obtenu que 310, démentant les prédictions d’un résultat favorable. Dès les résultats, il avait fait savoir qu’il ne voulait pas se représenter mais finalement, un second tour dans lequel il était à nouveau candidat au poste de chancelier a eu lieu dans l’après-midi. Il a été élu grâce aux voix de l’Union, du SPD, des Verts et de la Gauche. Ce sont tous des blancs bonnets et bonnets blancs !
Merz a été élu grâce aux voix de l’Union, du SPD, des Verts et de la Gauche
Le Bundestag aurait eu 14 jours pour élire un chancelier à la majorité absolue. Dans le cas contraire, la Constitution prévoit que le président peut nommer le candidat qui obtient le plus de voix ou dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections générales.
Merz a fait pression pour un nouveau vote aujourd’hui, se disant « optimiste » et convaincu que certaines personnes avaient voté contre sa candidature « plus par caprice que par conviction », écrit Bild.
Merz sera un chancelier faible, avec peu de marge de manœuvre, et une majorité déjà brisée
Cette élection en deux tours marque cependant un tournant et témoigne de la fragilité du régime. C’est en effet la première fois depuis 1949 qu’un candidat à la chancellerie n’est pas élu dès le premier tour. L’échec de l’élection immédiate de Merz démontre « les fondations fragiles sur lesquelles repose la coalition entre la CDU/CSU et le SPD » a déclaré la dirigeante de l’AfD, Alice Weidel sur X avant d’ajouter : « le premier candidat à la chancellerie en République fédérale d’Allemagne à échouer au premier tour a payé le prix de toutes ses machinations à l’approche des élections, une fraude électorale monstrueuse jamais vue auparavant ». « Merz devrait se retirer et ouvrir la voie à des élections générales », a-t-elle déclaré aux journalistes.
Si la façade ‘démocratique’ est sauvée, Merz sera un chancelier faible, avec peu de marge de manœuvre, et une majorité déjà brisée comme on a pu le constater lors du premier tour. Berlin s’enlise dans la crise de régime, le chaos économique et migratoire tout en rêvant d’en découdre avec la Russie… Les jours de Merz semblent déjà comptés.
Francesca de Villasmundo
https://www.medias-presse.info/friedrich-merz-elu-chancelier/204716/