12/05/2025
Triste moment à la fin de la première journée du procès de la fusillade mortelle aux Aubiers, qui s’est ouvert ce lundi 12 mai devant la cour d’assises de la Gironde, à Bordeaux. À 19 heures, alors que l’audience venait d’être suspendue pour ne reprendre que mardi matin, une bagarre générale a éclaté, opposant des jeunes hommes du quartier Chantecrit/Saint-Louis à d’autres du quartier des Aubiers. (…)
Les policiers en charge de la sécurité ont réussi tant que bien que mal à refermer les lourdes portes de l’édifice pour les séparer. Mais certains protagonistes ont alors tenté de s’en prendre à des accusés qui comparaissent libres et voulaient se réfugier dans la salle d’audience, où des dégradations ont été commises. Les accusés concernés ont finalement été exfiltrés par une porte dérobée.
“Regardez, ils se font frapper“, s’insurge la mère de l’un des jeunes blessés lors de la fusillade. “On se fait agresser dans le palais de justice, c’est grave.” Selon plusieurs proches des parties civiles, ce sont “des jeunes venus soutenir les accusés, des habitants de Saint-Louis, qui sont venus pour frapper” à la fin de l’audience.
Devant cette scène surréaliste, Rose Gneba, la mère de Lionel Sess, éclate en sanglots. “Moi, ça me peine beaucoup de voir ça. On a été bousculés, ceux qui sont venus soutenir Lionel ont été frappés. Ce n’est pas normal” (…)
Quatre ans et demi plus tard, le procès de cette affaire qui a bouleversé la ville et au-delà, s’ouvre devant la cour d’assises de la Gironde, ce lundi 12 mai.
Des conflits aux origines floues, si ce n’est futiles, telles des « battles de rap » ou des fiertés mal placées, dans lesquels Lionel Sess et les trois autres adolescents grièvement blessés la nuit du 2 janvier 2021 n’avaient rien à voir. (…)
Huit hommes âgés de 23 à 30 ans sont jugés jusqu’au 23 mai. Ces amis d’enfance pour la plupart, qui se sont en majorité connus à Chantecrit – Saint-Louis, sont toujours présumés innocents. Trois sont suspectés d’avoir été les membres du commando du 2 janvier 2021 : Abdoulhadre Savane, 25 ans, Marwan Souane, 24 ans, et Yassine Salmi, 25 ans, sont accusés de « meurtre en bande organisée » et « tentatives de meurtre en bande organisée ». Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité et comparaîtront détenus.
Cinq de leurs proches sont renvoyés pour des délits connexes : quatre jeunes hommes, dont deux frères de Marwan Souane, sont poursuivis pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime » et risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement ; le cinquième est jugé pour « des violences sans incapacité et avec arme ».
Abdoulhadre Savane et Marwan Souane devront également répondre d’une deuxième tentative de meurtre, commise deux semaines avant la mort du jeune Lionel (…)